L’industrie aéronautique chinoise s’émancipe un peu plus de la Russie.

Comme quoi même les derniers partenaires économiques de Moscou savent aussi aggraver sa situation industrielle. Ce jeudi 6 avril 2023 le motoriste chinois AECC a confirmé que son turboréacteur WS-15 allait pouvoir rejoindre les WS-10 et WS-13 dans la catégorie des moteurs construits désormais en série. C’est un coup dur pour l’industrie russe et notamment pour les Klimov RD-93 et Saturn AL-31. Désormais donc Pékin entend motoriser elle-même ses avions de combat.

La capacité russe à fournir des réacteurs pour l’aviation de combat chinoise se réduit donc désormais comme peau de chagrin. Il ne restera bientôt plus que les Guizhou WS-18 construits localement à partir du Soloviev D-30 pour les bombardiers moyens Xian H-6 Badger-C+ qui pourront rappeler l’époque durant laquelle la motorisation russe était florissante en Chine. Même l’avion de transport stratégique Xian Y-20 a troqué ses mêmes Soloviev D-30 pour des WS-20 développés localement par AECC.

Surtout c’est désormais l’aviation de chasse chinoise qui entend s’éloigner le plus possible de ses anciens fournisseurs russes. Il s’agit autant d’une volonté d’indépendance de la part d’un pays totalement industrialisé que d’une logique liée aux difficultés désormais connues de la Russie à maintenir ses délais de livraison et à proposer des services fiables. Avec l’annonce de l’entrée en production du turboréacteur WS-15 c’est donc le développement du Chengdu J-20 Firefang qui va s’en trouver décuplé. Fini la dépendance au Saturn AL-31FM2 et donc aux aléas technologiques russes.
Déjà les AECC WS-10 équipent désormais en masse les Chengdu J-10 Firebird et Shenyang J-15 Flanker-D+ tandis que les WS-13 assurent la propulsion des Shenyang J-35 actuellement en phase finale de développement.

En fait l’entrée en production des WS-15 et WS-20 démontre que désormais AECC est un motoriste de premier plan capable de surclasser ses équivalents russes. Reste à savoir s’il peut jouer dans la même cours que General Electric et Pratt & Whitney aux États-Unis ou encore Safran en France. Seul l’avenir (proche) nous le dira.
AECC est la contraction d’Aero Engine Corporation of China. Il s’agit d’une entreprise d’état qui a repris les activités des branches motoristes des avionneurs Guizhou, Nanjing, Shenyng, et Xian. L’idée est là encore de rationaliser afin de devenir plus fort sur le marché intérieur mais surtout auprès des clients étrangers.

Avec les futurs succès industriels de l’AECC WS-15 c’est bien l’échec de Sukhoi et de l’AL-41 qui se dessine. Le Chengdu J-20 Firefang volera au final en grande série bien avant le Su-57 Felon. Pourtant la propagande russe le clame haut et fort comme opérationnel… à moins de douze exemplaires, avions de présérie compris.

Photo © Wikimédia Commons


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. Il serait intéressant de connaître la fiabilité et la durée de fonctionnement moyenne des turboréacteurs chinois par rapport à celles des russes. En effet il est de notoriété publique que la durée de fonctionnement avant révision et/ou remplacement des turboréacteurs russes (ou ex-soviétiques) est particulièrement médiocre. En moyenne la moitié de celle des équivalents occidentaux.

    1. Que vient faire le Dassault Aviation Rafale dans un sujet qui concerne les industries aéronautiques chinoises et russes ?

    1. Elle est bien certes, pourtant elle ne maitrisait pas certaines techniques au point d’abandonner quelques projets … Donc meilleure du monde …

  2. En même temps, quand on voit la fiabilité et l’efficacité des avions russes en action en Ukraine…
    Et puis c’est pas comme si l’ensemble de l’appareil industriel militaire russe était capable de fabriquer quoique ce soit correctement grâce aux blocus occidentaux.
    En espérant que les avancées technologiques Chinoises ne rattrapent jamais celles des occidentaux…

  3. Bonjour Arnaud
    excusez-moi d’avance de ne pas commenter votre article mais depuis quelque temps, votre site semble souffrir de légers dysfonctionnements. Je m’explique: pour accéder la lecture de vos articles, il me faut cliquer plusieurs fois sur le dit article et il y a un temps de latence important. Parfois, je dois m’y reprendre à plusieurs reprises pour enfin pouvoir le lire. ça ne me fait pas ça sur tous les autres sites que je consulte.
    L’avez-vous remarquer?
    Merci d’avance pour votre réponse.
    Bien à vous

    1. Bonjour Ced vous êtes le premier à nous faire remonter un tel problème, je vais en parler à notre rédacteur en chef et webmaster Gaëtan.

  4. Il faut arrêter de vendre notre technologie à des copieurs.
    Depuis la mondialisation, ils sont passés du moyen age au temps modernes.
    Nous sommes des bisounourses.

    1. Merci pour ce bon fou rire. Par contre désolé mais ce genre de commentaire bête et xénophobe sera désormais modéré sans la moindre hésitation.
      Bien à vous madame ou monsieur.

  5. Bonjour. En parlant d’industries aéronautiques Chinoises et Russes, a t’on des nouvelles récentes sur le projet d’avion de ligne gros porteur russo-chinois CR929 ? Les chinois et russes se sont-ils entendu sur la suite a donner à ce programme ?

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