Quel successeur pour les Kaman SH-2G Super Seasprite néo-zélandais ?

C’est sans doute une des compétitions d’hélicoptères navals parmi les plus ouvertes de ces dernières années, bien plus que celle récemment remportée par Sikorsky en Espagne. Conformément à leur livre blanc de 2015 la Royal New Zealand Air Force et la Royal New Zealand Navy ont décidé de lancer ce mardi 25 avril 2023 les études visant à trouver un remplaçant à l’hélicoptère de lutte anti-sous-marine Kaman SH-2G Super Seasprite actuellement en dotation. La recherche néo-zélandaise tourne autour de dix nouveaux hélicoptères, devant être livrés entre 2026 et 2027. Seuls les hélicoptéristes américains et européens sont autorisés à participer.

Entre le fameux hélicoptère de lutte anti-sous-marine de Kaman et la Nouvelle-Zélande c’est un peu : «je t’aime, moi non plus». Après avoir utilisée avec succès de 2005 à 2015 des SH-2F Seasprite rachetés de seconde main à l’US Navy la Royal New Zealand Air Force met en œuvre des SH-2G Super Seasprite neufs depuis 2015. Sauf que ces derniers n’ont jamais vraiment réussi à convaincre les marins de la Royal New Zealand Navy.
En effet ces hélicoptères à caractère naval appartiennent à la force aérienne qui les fait opérer pour le compte de la marine au sein du N°6 Squadron. Ce n’est pas forcément simple mais c’est une logique toute néo-zélandaise.

Or l’année même de l’entrée en service de ces huit SH-2G Super Seasprite leur sort était scellé par le livre blanc de la défense néo-zélandaise. Ils allaient devoir quitter le service actif douze ans plus tard, soit en 2027. C’est à dire dans quatre ans. Même pour pays ultra pacifiste comme la Nouvelle-Zélande douze ans de service pour un hélicoptère de lutte anti-sous-marine c’est vraiment très peu. Sauf que désormais comme la majorité des autres nations insulaires sa marine veut passer au niveau du combat maritime, c’est à dire de la convergence entre la classique lutte anti-sous-marine et la plus récente lutte contre les menaces de surface. Forcément le Kaman SH-2G Super Seasprite ne fait plus le poids.

Si la compétition ne fait que démarrer on sait déjà qui pourra participer et qui ne le pourra pas. Les hélicoptéristes chinois et russes sont d’ores et déjà hors-jeu. Les relations diplomatiques entre Wellington et Pékin mais aussi entre Wellington et Moscou sont bien trop mauvaises. La Nouvelle-Zélande avait par exemple été le premier pays d’Océanie à condamner fermement l’invasion russe de l’Ukraine. Avant l’Australie.
En fait seuls les constructeurs américains et européens sont conviés.

Les récentes déclarations officielles néo-zélandaises laissent sous-entendre que le successeur du SH-2G Super Seasprite devra être le plus compact possible. Une manière polie pour les autorités locales de fermer la porte aux AgustaWestland AW.101 Merlin et NHIndustries NH-90 NFH Caïman européens et au Sikorsky H-92 Superhawk américain.
En fait trois hélicoptères semblent avoir les faveurs des militaires néo-zélandais : l’AgustaWestland AW.159 Wildcat, l’Airbus Helicopters Panther MBe, et enfin le Sikorsky MH-60R Seahawk. Même si de l’avis de certains ce dernier aussi serait trop gros pour les navires de la Royal New Zealand Navy.
Sans trop casser le suspens l’AW.159 Wildcat est donné archi favori même si le Panther MBe semble aussi avoir ses chances. La Nouvelle-Zélande n’est pas l’Australie, elle refuse toujours de s’inféoder aux constructeurs américains préférant ménager la chèvre et le chou avec les industriels européens.
Affaire donc à suivre.

Photos © Royal New Zealand Navy.