La chasse ukrainienne va voler avec des missiles air-air offerts par le Canada.

Ce n’est pas un impressionnant cadeau certes mais il démontre à quel point les liens sont désormais étroits entre le Canada et l’Ukraine. Ce jeudi 25 mai 2023 le gouvernement canadien a décidé d’offrir un lot de quarante-trois missiles air-air à courte portée AIM-9L Sidewinder de facture américaine. Ces munitions seront adaptées localement sur les chasseurs Mikoyan MiG-29 Fulcrum et Sukhoi Su-27 Flanker de la résistance ukrainienne. Ils devraient permettre d’aider à abattre des aéronefs russes, pilotés ou non.

Quarante-trois missiles seulement cela peut paraître faible au regard des énormes besoins de l’Ukraine en terme d’armes et munitions. Pourtant ces AIM-9 Sidewinder sont largement les bienvenus dans la guerre contre l’envahisseur russe. Pour autant il faut rappeler que ni le MiG-29 Fulcrum ni le Su-27 Flanker ne furent conçus pour emporter de telles armes. C’était même tout l’inverse puisque ce sont là deux chasseurs d’origine soviétique… et non russe.

Alors pourquoi le Canada offre t-il ainsi des missiles air-air conçus et fabriqués aux États-Unis ? D’abord parce qu’il les avait en stock. L’AIM-9 Sidewinder fait partie avec l’AIM-120 AMRAAM de l’arsenal air-air du chasseur multi-rôle McDonnell-Douglas CF-188 Hornet actuellement en dotation dans les rangs de l’Aviation Royale Canadienne. Pour autant cela ne justifie pas tout. En fait on sait depuis quelques mois maintenant que les ingénieurs et techniciens ukrainiens font des merveilles de câblages quand il s’agit d’adapter des munitions américaines et/ou européennes sur des avions soviétiques. Le missile de croisière anglo-français Storm Shadow monté sur Sukhoi Su-24 Fencer en est d’ailleurs un cas d’école. Globalement on appelle ce phénomène sous le terme d’occidentalisation.

Pour l’aviation ukrainienne le missile AIM-9L Sidewinder représente notamment une opportunité de remplacer les R-60 et R-73, respectivement AA-8 Aphid et AA-11 Archer selon la nomenclature de l’OTAN. Non pas que ces missiles d’origine soviétique soient obsolètes mais ils commençaient à manquer dans les rangs ukrainiens, autant qu’auprès des pays européens fournisseurs de Kyïv.
Reste désormais à savoir combien de temps il faudra attendre pour voir un Sidewinder ex-canadien dégommer un drone voire un avion militaire ennemi. Pas sûr que la Russie soit pressée de le savoir.

Photo © ministère ukrainien de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. On ne peut que saluer cette aide venant du Canada, aussi modeste soit-elle (les R-73 étant plus modernes que les AIM-9L). Vivement l’arrivée future de Fox3 et de chasseurs modernes pour les pilotes ukrainiens.

  2. Je pense que les concepteur du missile n’auraient sans doute jamais pensé que leur création finirait par équiper des avions d’origine soviétique 70 ans plus tard…

  3. Espérons que cette contribution sera copiée par d’autres pays de l’OTAN. L’union fait la force !

    1. Pour le coup la France ne pourra pas imiter le Canada car cela fait des années qu’elle n’utilise plus le Sidewinder.

  4. A votre avis, est-ce que les MIG29 polonais et autres modernisés sont déjà compatibles avec ces munitions OTAN ?

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