La Grèce propose à l’Ukraine de transformer ses futurs pilotes de F-16.

Non seulement le soutien des Alliés à l’Ukraine ne s’émousse pas avec le temps mais en plus il se renforce. Ce lundi 21 août 2023 au soir la Grèce, par la voix de monsieur Kyriakos Mitsotakis son premier ministre, a offert à l’Ukraine d’assurer l’entraînement avancé des pilotes qui sont appelés à voler sur les General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon. Bien que ne disposant pas d’avions à ce standard exact la Polemikí Aeroporía aligne des biplaces de transformation opérationnelle F-16D Block 30 très proches. C’est alors le Mira 330 de la base aérienne de Néa Anchíalos près de la ville de Vólos en Thessalie qui sera en charge de ce rôle.

Si la fourniture des F-16MLU décidée par le Danemark et les Pays-Bas pour un total de soixante-et-un avions reste une étape importante dans la volonté alliée de renforcer les moyens défensifs et offensifs ukrainiens la proposition grecque l’est tout autant. Athènes n’ayant pas les moyens actuellement de fournir des avions de chasse à la résistance ukrainienne face à l’envahisseur russe sa volonté de former les pilotes est largement appréciables. Ça tombe donc bien que la Polemikí Aeroporía soit une des principales forces aériennes utilisatrices du chasseur de General Dynamics en Europe.

Sur le papier elle aligne trente-huit biplaces de transformation opérationnelle F-16D. Malheureusement seuls neuf sont réellement utilisables par les pilotes ukrainiens car au standard Block 30, le plus proche du F-16MLU. Les autres avions sont des Block 50/52 beaucoup trop modernes pour réussir à remplir leur mission efficacement. Le gap vers le F-16AM, la vraie désignation des monoplaces F-16MLU, serait alors considérable et même sans doute contre-productif. Dans le même temps pour les pilotes ukrainiens la base grecque de Néa Anchíalos aura le mérite de reproduire des conditions climatiques et météorologiques plus proches des réalités de l’est de l’Ukraine que les bases danoises et néerlandaises. Le survol maritime en Méditerranée centrale permettra de simuler au mieux les missions en Mer Noire, la mare nostrum de la fédération de Russie, que le gouvernement de Kyïv dispute au Kremlin.

Reste donc désormais à savoir si l’Ukraine va accepter la main tendue par la Grèce et faire bénéficier à ses pilotes de l’expérience de leurs collègues de la Polemikí Aeroporía.

Affaire donc à suivre.

Photo © Polemikí Aeroporía