« Des avions… légendaires ! » – 2nd épisode

Salut les passionné.e.s,

Si vous avez bien suivi le premier épisode, vous ne serez donc pas surpris des prochains « légendaires ».

A ce titre, je rappelle que ce ne sont pas mes avions « préférés », sinon c’eut été un classement différent. Ils héritent leur qualificatif de « légendaire », de par leur célébrité, leur côté extraordinaire, et/ou leur association à un exploit, un évènement particulier, ou historique ; cela créa parfois des binômes inséparables entre le pilote et sa machine volante, comme Lindbergh, Blériot….

Comme l’avait prophétisé Churchill dans l’épisode 1, les « bombardiers » sont devenus pour certains d’entre eux, des avions légendaires, enfin mes Légendaires, et je vais vous en présenter carrément un « trio » !

6 – Le Boeing B-17 Flying Fortress

Le premier de ce trio de bombardiers légendaires, est la Forteresse Volante, le B-17 Flying Fortress, le plus célèbre des bombardiers lourds de la Seconde Guerre mondiale, hérissé de ses 13 mitrailleuses de calibre 12.7 mm !

Il est à noter que le 17 Aout 1942, Paul Tibbets – l’homme qui larguera la première bombe atomique sur Hiroshima en Aout 1945 – fut le premier pilote américain à partir en mission au-dessus de l’Europe à bord d’une Flying Fortress,  dans le cadre de la 1ère mission autonome réalisée par la 8ème US Air Force;  c’était sur la gare de triage de Rouen.

Fort de ses 10 hommes d’équipage, et de ses 3 t de bombes, voire plus, sur 1600kms, les vagues, ou « wings » composées de 54 B-17 chacune, formaient des « pack » (meutes) d’appareils étagés sur plusieurs niveaux, pour balayer tous les angles morts du ciel, de leur formidable puissance de feu.

Et pourtant, ces meutes de plusieurs centaines d’appareils, voir mille !!, évoluant en plein jour, subissaient encore de lourdes pertes en 1943 sous les coups de boutoir des FW 190 et autres BF 109.
Les B-17 ne durent leur salut qu’à l’arrivée de leurs anges gardiens fin 1943-début 1944, les fameux North American P-51 Mustang, qui veillaient dorénavant au grain.

Cette protection rapprochée permit aux alliés d’anéantir à temps les centres de production d’armes décisives d’Hitler, mais aussi et c’est plus discutable, d’écraser sous les bombes les grandes villes allemandes, comme Dresde, pour détruire le moral de la population…

7 – Le Boeing B-29 Superfortress

Le second bombardier de ce trio est encore un Boeing, qui deviendra un Légendaire grâce ou à cause d’un évènement historique et mondial.

Vous avez deviné, il s’agit du B-29 Superfortress, surnommé Enola Gay, en hommage de la mère du pilote, le colonel Paul Tibbets.
Ce colonel de l’USAAF largua la première bombe atomique baptisée « Little Boy », le 6 Aout 1945 à 8h14 mn17s, sur la ville japonaise d’Hiroshima. Elle provoqua la mort de 140 000 à 220 000 personnes instantanément ou dans les semaines et mois qui suivirent le bombardement, ainsi que d’innombrables blessés et malades suite aux radiations nocives.

Cet évènement, cet avion, cette bombe, ce commandant, marqueront à jamais l’histoire de l’Humanité, car ils signifient le début de l’ère de l’apocalypse nucléaire, qui perdure depuis presque 80 ans… Un arsenal nucléaire qui permettrait aujourd’hui d’anéantir plusieurs fois l’humanité sur notre planète !

Sur une note un peu plus légère, face à la monstruosité de la bombe atomique, Enola Gay sera aussi le titre à succès international de OMD (Orchestral Manoeuvres in the Dark) en 1980; à croire que la musique et l’aviation sont source d’inspiration commune ; Ne parle t-on pas des pilotes de la PAF récitant la musique !

8 – Le Boeing B-52 Stratofortress

Le dernier avion de ce trio de bombardiers « légendaires », est sans surprise encore un Boeing, toujours en service, et qui pourrait se dénommer « Papy fait de la résistance » !

Vous avez évidemment deviné, puisqu’Arnaud vous l’a présenté récemment. C’est le légendaire B-52 Stratofortress, mis en service en 1955 après un premier vol en 1952, et dont la retraite est prévue en…2060 !

Cet octoréacteur, bientôt octogénaire, véritable dinosaure volant, et camion à bombes de l’USAF, demeure une plateforme essentielle dans l’affichage de la puissance aérienne US. Son arrivée dans une zone de tension est évidemment un message envoyé aux potentiels adversaires, au regard de sa large gamme d’armements délivrés (munitions conventionnelles et nucléaires – bombes, mines et missiles à guidage de précision) et de son rayon d’action supérieur à 14 000 kms sans ravitaillement.

Les 1ères images du B-52 qui me reviennent sont celles du « Docteur Folamour » le film de Stanley Kubrick, sorti en 1964, et de l’accident de Fairchild Air Force Base le 24 juin 1994. J’espère en observer un avant son centenaire, mais ça risque d’être difficile…. !

9 – Le Blériot XI

L’avant-dernier lauréat, est à l’opposé du puissant monstre d’acier précédent ; c’est une « libellule » comparée au B-52 ; il se nomme Blériot XI.

Ce Blériot, onzième de la série, du nom de son illustre pilote et concepteur (en fait co-concepteur avec Raymond Saulnier), Louis Blériot, sera pour toujours associé à cette première traversée de la Manche le 25 juillet 1909, tout comme son pilote. Une première traversée de la Manche, qui débuta devant une foule de quelques milliers de personnes, par un décollage à 4h41 aux Baraques -hameau proche de Calais – pour franchir à 5h13 les falaises de Douvres. La distance parcourue de 38 km le sera grâce à son solide moteur Anzani à trois cylindres en éventail, développant 25 chevaux. L’Angleterre n’était plus une île !

En 1927, au Maréchal Foch qui lui demandait quel Français il désirait rencontrer en particulier, Charles Lindbergh, cet autre héros, déjà cité dans le premier épisode des Avions Légendaires, répondit sans hésiter, Louis Blériot ! L’aviateur français recevait là plus qu’un hommage, il devenait un symbole, alors qu’il portait la réputation avant son exploit de  » l’Homme qui tombe toujours » après la chute systématique des tous ses prototypes.

Grâce à cet exploit, et la gloire de son pilote, le Blériot XI sera fabriqué à pas moins de 800 exemplaires sous différentes versions tant pour le marché civil que militaire. Il sera pendant plusieurs années la bête des concours aériens européens, piloté par les as de l’aviation européenne, dont Adolphe Pégoud, rendu célèbre par ses loopings.

Cette époque de la naissance de l’aviation, évoque de très bons souvenirs d’enfance lorsque j’ai découvert à la télévision la célèbre série  » Les Faucheurs de Marguerites » relatant l’histoire de l’aviation au travers des exploits d’Édouard Dabert, suivie de  » Les Temps des As » (1978), La Conquête du ciel« (1980) et enfin L’Adieu aux as (1982). A redécouvrir d’urgence….

10 – Le Douglas C-47

Le dernier lauréat était, selon Dwight Eisenhower, commandant en chef des forces alliées en Europe durant la seconde guerre mondiale, l’un des cinq éléments indispensables à une guerre mondiale, parmi la jeep, le bulldozer, le camion de 1,5 t, et l’engin de débarquement amphibie.

Vous avez deviné ? C’est le fameux Dakota (version militaire livrée à la RAF) ou encore C-47 (version militaire livrée à l’USAAF) et plus connu DC-3 (Douglas Commercial n° 3 – la version civile), qui marqua de son empreinte, mais surtout de ses qualités de rusticité, de rayon d’action et d’autonomie de vol, le transport civil et militaire d’avant, pendant et même d’après- seconde guerre mondiale.

Lancé commercialement en 1936 par American Airlines, après un premier vol réussi le 17 décembre 1935, le DC-3 investit les lignes aériennes aux USA et popularise ce mode de transport. Il acquiert ses lettres de noblesse en tant que de transport de troupes et de fret pendant la seconde guerre mondiale. Tout le monde se souvient de ces centaines, que dis-je ces milliers de C-47 et Dakota auréolés de leurs bandes blanches et noires, déferlant sur la France lors du « Jour le plus long ».

Ils ont été et seront les couteaux suisses de presque toutes les armées de l’air de la planète. Ces DC-3 voleront encore longtemps après-guerre dans de nombreuses compagnies aériennes dans le monde, grâce à une transformation du très conséquent stock de guerre, qui constituait l’essentiel de la production de DC-3, arrêtée en 1946.

C’est enfin le terme d’un suspense insoutenable ! Et d’après les commentaires et pronostics qui ont suivi le premier article , il me semble bien que Dimitri se soit le plus rapproché de mon 2ème tableau des avions légendaires… ou l’inverse !

J’espère que ces deux articles vous auront intéressé, informé et incité à vous replonger dans vos bouquins d’aviation. Pour ma part, ce fut un travail passionnant de recherches, et de vérifications qui m’incitent à continuer la publication de futurs articles.

Merci pour votre bienveillance à l’égard d’un nouveau rédacteur toujours en phase d’apprentissage, le lâcher solitaire en vol est pour bientôt… !