La compétition ne va pas opposer plus de deux modèles d’avions. Fin mai 2025 la Türk Hava Kuvvetleri a décidé de donner un second souffle à sa recherche d’un nouvel avion de ravitaillement en vol. L’idée est de remplacer d’ici la fin de la décennie ses sept actuels Boeing KC-135R Stratotanker hors d’âge. Le choix devra se porter sur un avion aux normes de l’OTAN.
Entre juillet 2021 et février 2024 Ankara avait lancé un premier plan visant au remplacement de ses vieux avions-citernes quadriréacteurs. Des négociations avancées avaient eu lieu autour de l’acquisition de cinq Airbus Defence A330 MRTT avant que le programme ne soit abandonné car jugé trop faible en terme de nombre d’exemplaires. En fait l’état-major de la Türk Hava Kuvvetleri refusait de disposer d’une flotte mixte à deux modèles d’avions, nouvel appareil et ancien.
L’idée de relancer le programme d’acquisition voit donc le même Airbus Defence s’opposer au Boeing KC-46A Pegasus. L’affrontement classique Airbus versus Boeing va t-il voir une fois encore l’avion européen s’imposer face à son concurrent américain ? Le cahier des charges de la Turquie semble tourner dans ce sens. En effet il prévoit que le futur successeur des actuels Boeing KC-135R Stratotanker soit le plus polyvalent possible. Transport de fret sur palettes, transport de personnels, ou encore évacuation sanitaire médicalisée font partie des volontés turques.
Après les cinq avions du programme 2021-2024 il est désormais question de huit appareils. La sélection doit se faire cette année pour une livraison des exemplaires entre 2027 et 2030. La balle est donc désormais dans le camp d’Ankara. En fait la diplomatie américaine va devoir jouer à fond si elle veut espérer faire l’emporter Boeing car fondamentalement le KC-46 Pegasus est tout de même très inférieur en terme de capacité d’emport, de rayon d’action, et de polyvalence à l’A330 MRTT. Ajoutez à cela sa victoire en 2023 et vous comprendrez que les Turcs semblent vraiment s’orienter vers l’Europe plutôt que vers l’Amérique du Nord.
Affaire à suivre.
Photo © US Department of Defense
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Une réponse
Les mauvaises relations diplomatiques présentes et les animosités entre la France et le Turquie font qu’il serait largement préférable que l’offre Airbus soit présentée, non pas par Airbus-France, mais par un pays n’ayant pas de disputes avec Ankara. Pourquoi pas Airbus Espagne, ce pays ayant vendu à la Marine Turque les plans d’un porte hélicoptère (l’Anadolu) et s’intéressant aux Türkjet, un avion d’entrainement de TAI.