Ça chauffe dans les têtes du Dáil Éireann et du Seanad Éireann, respectivement la chambre basse et la chambre haute du parlement de Dublin, autour de la question du remplacement des Pilatus PC-9M et de l’acquisition d’avions de combat. N’étant pas membre de l’OTAN l’Irlande n’a nullement d’obligations vis-à-vis des États-Unis et elle compte bien en profiter pour acquérir des avions d’origine européenne. Trois modèles sont d’ores et déjà annoncé comme grands favoris : Dassault Aviation Rafale F4, Eurofighter Typhoon Tranche 4, et Saab JAS 39E/F Gripen. On parle ici d’un marché estimé aux alentours de douze à quinze avions.
Rappelons que c’est là un des plus gros serpents de mer de l’aéronautique militaire européenne des dix dernières années. Pourtant en cette année 2025 tout semble s’accélérer, aussi bien suite aux velléités expansionnistes et agressives de Vladimir Poutine que de l’instabilité créée par les atermoiements permanents de Donald Trump en matière de défense atlantique. Les Irlandais veulent une aviation de chasse digne de ce nom, ce qu’ils n’ont plus depuis 1955 et le retrait du service de leurs derniers Supermarine Seafire LF Mk-III.
Et les parlementaires irlandais sont clairs sur la question on ne les reprendra pas à faire voler des jets d’entraînement comme substituts de chasseurs. L’expérience entre les années 1970 et 1990 du Fouga CM.170 Magister les a vacciné ! Ce qui n’est une bonne nouvelle ni pour Leonardo ni pour Turkish Aerospace Industries. Mais en est une bonne pour Dassault Aviation, pour le consortium Eurofighter, et pour Saab. Les trois avionneurs pourraient rapidement se retrouver en compétitions afin de fournir les douze à quinze avions de combat qui dans les 40 à 45 prochaines années fourniront la chasse de l’Irish Air Corps. Et d’ores et déjà on sait qu’une guéguerre idéologique commence à naître à Dublin entre les défenseurs d’un monoréacteur bon marché, donc du Gripen, et ceux qui voudraient investir dans un avion plus pérenne et disposant d’un rayon d’action permettant des missions longues durées au-dessus de l’Atlantique nord. De nombreux députés vont dans ce sens, privilégiant donc le Rafale ou le Typhoon. Les parlementaires irlandais se donne un an pour choisir leur futur avion, en coopération avec les décideurs militaires bien sûr.
Ils soulignent qu’un avion de combat parmi les trois en lice obligera à changer d’avion d’entraînement, le PC-9M en service depuis deux décennies n’étant plus forcément adapté. Là encore ils veulent privilégier un constructeur du Vieux Continent.
Il y a quelques semaines des eurodéputés (de droite comme de gauche) ont clairement explicité que l’Irlande était un des maillons faibles de la défense européenne, avec Chypres et Malte. À cela près que l’Irlande se retrouve régulièrement face à l’aviation stratégique et à la marine de la fédération de Russie. Un constat qui n’a pas fait que des heureux à Dublin mais pourrait cependant faire avancer les choses.
Photo © OTAN
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3 réponses
Si nos amis Irlandais souhaitent renouer avec les capacités militaires apportées par un avion de combat européen, qui puisse faire frémir de peur Poutler et ses sbires malfieux tout en restant « Itar-free »: c’est le choix entre le Rafale et le Rafale…
Enfin des politiques et miltaires résoluments tournés vers l’industrie européenne, de temps à autres cela fait bien plaisir.
Bonjour Soleil levant,
Je suis d’accord avec toi mais je mettrait plutôt ma pièce sur le Gripen pour ce coup la…
Si le but est uniquement de défendre son espace aérien, je les voit mal investir dans un avion plus couteux. Peut être les irlandais préféreront ils une masse plus importante (quinzaine de Gripen vs douzaine de Rafale) ?
En tout cas il est claire que la véritable victoire réside dans la volonté annoncée de ce tourner vers une industrie européenne.
Quelque soit l’avion, il faut qu’il soit Européen et c’est un très bon signe pour l’Industrie et la Défense Européenne. Enfin ça commence à bouger !