Depuis quelques jours que l’info circule elle a fait couler pas mal d’encre, et beaucoup faite réagir sur les réseaux sociaux. L’administration fédérale des États-Unis vient d’autoriser la vente à l’export de neuf exemplaires de l’ultramoderne Sikorsky HH-60W Jolly Green II, l’ultime évolution en date du célèbre UH-60 Blackhawk. C’est la Luftforsvaret qui sera donc sa cliente étrangère de lancement, au niveau du marché intérieur l’hélicoptère étant en dotation dans l’US Air Force. Le contrat est annoncé par Washington DC à 2,6 milliards de dollars US.
La puissante Defense Security Cooperation Agency a donc donné son feu vert à l’exportation via le Foreign Military Sale d’un lot de neuf hélicoptères de recherches et de sauvetages au combat HH-60W Jolly Green II. Le contrat intègre également tout un tas d’équipements tels les systèmes GPS ou encore les contremesures antimissiles ; y sont aussi ajoutés un total de vingt-deux turbines General Electric T-700-GE-401 de rechange ainsi que les gundoors GAU-21. C’est donc un package très classique pour la DSCA. À n’en pas douter le gouvernement norvégien ne se faisait pas trop de soucis quand à l’issu de sa demande, étant membre de l’OTAN depuis sa fondation en 1949.
À l’instar de la Belgique la Norvège est un des rares pays européens à ne pas s’être fait au NHIndustries NH-90. De ce fait elle a rapidement retiré du service ses quatorze exemplaires de la version NFH. Leur fonction de combat maritime, contre les menaces de surface et sous la surface, a été reprise par six Sikorsky MH-60R Seahawk actuellement en commande. La Luftforsvaret a donc choisi de jouer la carte de la rationalité en retournant vers un appareil similaire : le HH-60W Jolly Green II. Mais attention il s’agit bien d’hélicoptères de recherches et de sauvetage au combat et non de sauvetage en mer. Cette fonction là est à la charge des Agusta-Westland AW.101 Merlin.
Oslo et Lockheed-Martin, maison mère de Sikorsky, peuvent donc désormais finaliser le contrat et le signer. Selon toutes vraisemblances l’intégralité de la commande aura été livrée avant la fin de la décennie. L’information de cette exportation est-elle si anecdotique que ça ?
On passera outre les délires des réseaux sociaux autour du non choix d’un hélicoptère européen, la Norvège n’étant pas membre de l’Union Européenne elle n’est pas tenue à une quelconque solidarité communautaire avec Airbus Helicopters ou Leonardo. Si elle choisit un constructeur américain c’est qu’elle a ses raisons. Par contre sur le pur plan de l’histoire aéronautique ce contrat est plutôt intéressant. D’abord c’est le premier à l’export pour ce Sikorsky HH-60W Jolly Green II, on serait même tenté de dire que ça risque bien d’être le seul. Et pourquoi donc d’ailleurs ? Rappelons que le HH-60W dérive du HH-60G Pavehawk qu’il remplace dans l’US Air Force. Or ce dernier n’a pas brillé sur les marchés internationaux, en raison d’un coût très élevé, puisqu’il n’a été vendu qu’à la seule Corée du Sud à hauteur de tout de même dix-huit exemplaires. C’est à dire deux fois plus que ce que la Norvège a choisi d’acheter. On peut donc dire que oui la commercialisation internationale du Jolly Green II a débuté, mais qu’il faut encore attendre un peu avant d’y voir un (futur) succès à l’exportation.
Sur un plan plus personnel je suis pressé de voir ce que donnera cet hélicoptère sous marquages de nationalité de la Norvège, ça pourrait être très sympa.
Affaire à suivre.
Photo © US Air Force
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