Douglas JD Invader

Fiche d'identité

Appareil : Douglas JD Invader
Constructeur : Douglas Aircraft Company
Désignation : JD
Nom / Surnom : Invader
Code allié / OTAN :
Variante : JD-1D, DB-26J, UB-26J
Mise en service : 1945
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions de transport
Rôle et missions : Remorquage de cibles, lancement de drones cibles, soutien aux essais en vol.

Sommaire

“ Le bombardier de servitude de l'US Navy ”

Histoire de l'appareil

La Seconde Guerre mondiale offrit à l’US Navy la possibilité d’aligner un des arsenaux aériens les plus pléthoriques. Bien entendu le chasseur Vought F4U Corsair, l’hydravion Consolidated PBY Catalina, ou encore le torpilleur Grumman TBF Avenger figurent parmi les plus célèbres pour ne pas dire légendaires. Pour autant à la même époque elle possédait des appareils qui n’entrèrent que marginalement dans la légende à l’image des avions d’entraînement, de transport, ou encore de servitude. Cette dernière catégorie était un fourre-tout dans lesquel se retrouvaient aussi bien des machines de transport léger, que de remorquages de cibles volantes, ou encore de soutien aux essais en vol. L’avion de servitude de l’aéronavale américaine qui demeure le plus célèbre est sans nul doute le Douglas JD Invader.

C’est en juin 1945 alors que la guerre se concentrait désormais sur le Pacifique et l’océan Indien que l’US Navy demanda à Douglas de lui fournir un exemplaire désarmé de son bombardier léger A-26B Invader. L’idée n’était évidemment pas de l’employer pour bombarder le Japon. En lieu et place l’aéronavale américaine voulait l’expérimenter comme remorqueur de cibles volantes. L’avion livré rapidement reçut la désignation temporaire de XJD. À cette époque cette tâche n’avait pas d’avion clairement affecté et était donc remplie aussi bien par des bimoteurs Beechcraft JRB Expeditor et Martin JM Marauder que par des monomoteurs comme l’unique Fairchild JK ou par les trois Noorduyn JA Norseman. Il fallait y mettre bon ordre.
S’il n’était alors pas question de retirer du service les JM Marauder arrivés en dotation un an plus tôt tous les autres modèles étaient appelés à disparaître.

Aussi les essais du Douglas XJD furent jugés essentiels par le Navy Yard. Lors du vol inaugural survenu en août 1945 l’avion impressionna ses pilotes. Les amiraux américains choisirent alors de commander cent quarante exemplaires. Cependant l’avionneur n’avait alors pas d’A-26B Invader en stock mais proposa à l’US Navy de lui fournir cent quarante avions au standard A-26C déjà construits et actuellement encore aux États-Unis. Le constructeur s’engagea à lui construire dix exemplaires supplémentaires selon ses propres normes. Il s’agissait en fait d’avions produits pour le compte de la Royal Air Force au titre de la loi de Prêt-Bail et refusés finalement par les Britanniques du fait de l’effondrement du régime nazi en Allemagne et de la fin de la guerre en Europe.

Les Douglas A-26C une fois désarmés et dotés d’un treuil de remorquage de cibles entrèrent en service dans l’US Navy comme JD-1 en septembre 1945. Le patronyme Invader fut conservé. Contrairement à la majorité des autres contrats aéronautiques de l’époque l’arrêt de la Seconde Guerre mondiale n’entrava en rien celui-ci. L’aéronavale américaine avait bien trop besoin de son «bombardier de servitude». À Noël 1945 cependant le contrat reçut un avenant. Il fut décidé qu’à partir du quatre-vingt-dix-neuvième exemplaire l’avion serait livré au nouveau standard JD-1D dédié au lancement aérien et au guidage de deux drones cibles.
Sur cette nouvelle version les avions télépilotés étaient fixés sous les ailes tandis qu’un poste d’opérateur était installé dans la partie centrale du fuselage.

Bien que pensé initialement pour tous les types de drones cibles imaginables le Douglas JD-1D Invader fut utilisé à plus de 85% au profit du seul Ryan KDA Firebee. Les 15% restant eurent lieu au profit des Martin KDM Plover et Naval Aircraft Factory KDN Gorgon également à réaction. Des essais statiques de lancement de drones cibles à moteurs à pistons furent réalisés sans pour autant jamais atteindre le lancement aérien.
Entre 1957 et 1961 le JD-1D fut également employé afin de soutenir les essais des cibles télépilotés Beechcraft XKD2B, Radioplane XKD4R, et Temco XKDT.

En bon avion de servitude le Douglas JD-1 Invader ne participa pas uniquement au développement de drones cibles. Il fut engagé également dans des essais de radar sol-air, de sièges éjectables, ou encore de train d’atterrissage. Servant exclusivement au sein de quatre escadrilles de l’US Navy les cent cinquante avions portèrent ainsi les couleurs des VU-3 Iron Man, VU-4 Dragon Layers, VU-7 Redtails, et VU-10 Challengers. Ils étaient donc stationnés respectivement en Virginie pour la première unité, en Californie pour les deux suivantes, et enfin à Guantanamo sur l’île de Cuba pour la troisième. En parallèle sa fonction première de remorqueur de cible se poursuivait, le JD-1 étant bien connu alors des élèves pilotes de l’US Navy mais aussi de pilotes plus aguerris.

Quand en septembre 1962 l’US Navy réaligna ses désignations les Douglas JD-1 Invader devinrent des UB-26J tandis que les JD-1D furent nommés DB-26J. Ces derniers restèrent encore quelques semaines en service avant d’être remplacés par des Lockheed DC-130A Hercules au tout début 1963. Ces nouveaux appareils bien plus imposant pouvoir emporter quatre drones cibles contre deux voire parfois un seul pour les DB-26J. Surtout les aménagements intérieurs des télépilotes étaient à la fois plus confortables et plus ergonomiques.
De son côté l’ensemble des UB-26J demeura en service jusqu’en juillet 1965 et son remplacement par des Grumman US-2B Tracker plus polyvalents et ayant la capacité d’être embarqués sur porte-avions, à la grosse différence des Invader. Ainsi se terminait la carrière d’un avion ô combien discret mais essentiel à l’US Navy entre la seconde moitié des années 1940 et la première des années 1960.

Il est à signaler que si la majorité des Douglas DB-26J / UB-26J Invader vola avec le nez vitré d’origine des bombardiers A-26C Invader les quinze premiers exemplaires furent livrés avec un nez plein. Il s’agissait en fait des restes du cahier des charges de la Royal Air Force. Deux UB-26J furent revendus dans le civil en 1966 et 1968 puis transformés en bombardiers d’eau. On ignore ce qu’il est advenu d’eux.
Un avion est parfois présenté aux États-Unis comme un JD-1 survivant lors de meetings aériens, sous l’immatriculation civile N9425Z. Il s’agit pourtant d’un ancien A-26C issu de l’US Air Force et repeint aux couleurs de l’US Navy. Le seul véritable Invader de servitude connu pour être parvenu jusqu’à nous porte le code tactique 446928 et appartient à l’US Naval Air Museum de Pensacola en Floride.

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Photos du Douglas JD Invader

Caractéristiques techniques

Modèle : Douglas JD-1D Invader
Envergure : 21.34 m
Longueur : 15.62 m
Hauteur : 5.56 m
Surface alaire : 50.17 m2
Motorisation : 2 moteurs en double étoile Pratt & Whitney R-2800-79 Double Wasp
Puissance totale : 2 x 2000 ch.
Armement : aucun
Charge utile : Un voire deux drones cibles.
Poids en charge : 15876 kg
Vitesse max. : 600 km/h en configuration lisse à 3000 m
Plafond pratique : 6725 m
Distance max. : 3 Heure(s) avec un drone KDA Firebee et un réservoir de voilure.
Equipage : 3
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Profil couleur

Profil couleur du Douglas JD Invader

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Douglas JD Invader
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Douglas JD Invader

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