Hawker Hunter Trainer

Fiche d'identité

Appareil : Hawker Hunter Trainer
Constructeur : Hawker Aircraft Ltd.
Désignation :
Nom / Surnom : Hunter Trainer
Code allié / OTAN :
Variante : P.1101
Mise en service : 1956
Pays d'origine : Royaume-Uni
Catégorie : Avions d'entraînement
Rôle et missions : Avion d'entraînement avancé, transformation opérationnelle

Sommaire

“ Un avion de transformation opérationnelle à la carrière étonnamment longue ”

Histoire de l'appareil

Durant les vingt premières années de la guerre froide la Royal Air Force fut, et de loin, la plus impressionnante force aérienne ouest-européenne. Elle reposait sa puissance sur une vaste flotte de bombardiers multiplaces et de chasseurs monoplaces. Pourtant elle n’était pas sans défaut, notamment au niveau des missions considérées comme secondaires à l’image de l’entraînement avancé et de la transformation opérationnelle. Celles-ci reposaient bien souvent sur un seul, voire parfois deux, modèles de chasseurs modifiés alors même que certains demeuraient monoplaces et donc n’avaient pas de versions dérivées.
L’un des plus impressionnants de ces avions de transformation opérationnelle fut le Hawker Hunter Trainer.

C’est à l’automne 1954 que l’Air Ministry et l’état-major de la Royal Air Force réclamèrent à l’avionneur Hawker d’étudier en urgence une version biplace d’entraînement avancé et de transformation opérationnelle de son chasseur monoplace Hunter F Mk-6. À cette époque l’aviation britannique employait deux modèles d’avions en voie d’obsolescence pour ce type de missions : le Gloster Meteor T Mk-7 et le De Havilland Vampire T Mk-11.
La direction de l’avionneur accepta le marché.

Hawker attribua au prototype du futur avion la désignation de P.1101. Il fut baptisé Hunter Trainer. En fait les designers et ingénieurs de l’avionneur britannique s’inspirèrent en partie du P.1081 expérimental daté de 1950-1951 et depuis détruit dans un accident.
Pourtant ils n’avaient pas une totale liberté dans la conception de leur appareil. Les décideurs londoniens ordonnèrent à Hawker que le futur avion soit un biplace côte à côte alors même que ceux-ci envisageaient plutôt une machine en tandem comme cela se faisait à cette époque aux États-Unis et en France. En fait l’Air Ministry et la RAF voulaient que le Hunter Trainer soit dans la lignée du Vampire T Mk-11 et surtout complémentaire du tout nouveau Hunting Percival Jet Provost Mk-1.

Afin de ne pas trop gâcher les performances du chasseur Hawker Hunter d’origine les ingénieurs prirent la décision de rogner sur l’armement et sur certains équipements secondaires. L’avion d’entraînement fut doté d’un réacteur Rolls-Royce Avon RA Mk-21 d’une poussée de 3400 kilogrammes. Il fut construit de zéro en reprenant des éléments de Hunter F Mk-4, F Mk-6, et FGA Mk-9.
Le Hawker P.1101 réalisa son vol inaugural le 8 juillet 1955. Il fut immédiatement commandé à hauteur de quarante-cinq exemplaires par la Royal Air Force sous la désignation de Hunter T Mk-7. Dans le même temps l’avionneur décida d’en proposer des versions adaptées aux marchés d’exportation de son chasseur.

Extérieurement le Hawker Hunter Trainer présentait de grandes similitudes avec son modèle de chasse d’origine. La plus grosse différence était le poste de pilotage biplace côte à côte doté de deux sièges éjectables. Niveau armement un seul canon Aden de calibre 30 millimètres était installé sur le flanc gauche ainsi que deux points d’emport de voilures pour des charges de combat à concurrence de 900 kilogrammes. Deux autres points d’emports permettaient la fixation de réservoirs annexes.
Les premiers Hunter T Mk-7 entrèrent en service dans la RAF en février 1956, au sein de l’Operational Conversion Unit 229.

Le passage du Meteor T Mk-7 et du Vampire T Mk-11 au Hunter T Mk-7 ne se fit pourtant pas sans heurt. Pour la seule année 1956 la Royal Air Force enregistra quatre accidents dont trois mortels. La cause fut en fait trouvée par un instructeur de l’Empire Test Pilot School qui comprit que l’avion avait tendance à trop aisément partir en vrille. La réponse fut alors d’y ajouter un parachute antivrille et le Hunter T Mk-7 devint l’avion tant attendu.
À cette époque, et jusqu’à la fin de sa carrière opérationnelle, il était le seul avion biplace à aile en flèche à pouvoir être amené par ses pilotes à réaliser volontairement des vrilles sur le dos.

Outre le fait de former les futurs pilotes de Hawker Hunter le Hunter T Mk-7 eut le difficile rôle d’assurer la transformation opérationnelle des futurs pilotes de chasseurs aussi différents que les Gloster Javelin et Supermarine Swift puis quelques années plus tard les British Aircraft Corporation Lightning.
Entre octobre 1957 et janvier 1959 Hawker construisit trente-quatre avions supplémentaires pour la RAF. Vingt-six étaient des monoplaces Hunter F Mk-4 et les huit derniers des avions construits de zéro au standard Hunter T Mk-7A. Ces derniers avaient perdus leur unique canon de calibre 30 millimètres au profit d’une avionique adaptée à la formation des futurs équipages d’avions d’assaut Blackburn Buccaneer.
En 1959 un unique Hunter T Mk-12 fut construit afin de former les futurs pilotes du chasseur British Aircraft Corporation TSR.2. Il fut le premier avion d’entraînement non américain doté d’un HUD, un collimateur tête haute. Quand en 1965 ce très ambitieux programme fut abandonné le Hunter T Mk-12 repartit en usine afin d’être doté d’une série de caméras dans le nez. Il servit ensuite de plane chase, c’est à dire d’avion d’accompagnement lors des essais en vol. Il fut affecté au Royal Aircraft Establishment.

En 1957 la Royal Navy passa à son tour commande pour une version dérivée du Hunter T Mk-7 désignée Hunter T Mk-8. Il s’agissait d’une avion navalisé, doté de ce fait d’une perche d’appontage et d’un train d’atterrissage renforcé. Vingt-huit machines furent commandés, dont dix neuves. Les autres étaient des Hunter F Mk-4 de la RAF de seconde main modifiés comme tels. Ils furent livrés entre juillet et novembre 1958. Ils formaient notamment les futurs pilotes de Supermarine Scimitar et de McDonnell Phantom.
L’année suivante six avions supplémentaires furent commandés comme Hunter T Mk-8B de formation des équipages de Blackburn Buccaneer. Ils furent suivis en 1960 par deux Hunter T Mk-8C qui étaient en réalité des Hunter T Mk-7A cédés à la Fleet Air Arm par la Royal Air Force. Les Hunter T Mk-8C n’étaient pas navalisés.

En 1979 l’avionneur British Aerospace, héritier de Hawker, modifia six chasseurs-bombardiers Hunter FGA Mk-9 en biplaces d’entraînement Hunter T Mk-8M. Dotés chacun d’un radar Ferranti Blue Fox ils devaient permettre de former les futurs pilotes de Sea Harrier FRS Mk-1. Ils entrèrent en service au sein de la Fleet Air Arm en 1980.

À l’export aussi le Hawker Hunter Trainer connut un succès certain. Des exemplaires du Hunter T Mk-7 furent vendus sous différentes appellations suivant les pays destinataires. À Abu Dhabi ils étaient Hunter T Mk-77, en Arabie Saoudite Hunter T Mk-70, au Chili Hunter T Mk-72, au Danemark Hunter T Mk-53, en Inde Hunter T Mk-66/Mk-66D/Mk-66E, en Irak Hunter T Mk-69, en Jordanie Hunter T Mk-66B, au Kenya Hunter T Mk-81, au Koweït Hunter T Mk-67, au Liban Hunter T Mk-66C, aux Pays-Bas Hunter T Mk-54, au Pérou Hunter T Mk-62, au Qatar Hunter T Mk-79 à Singapour Hunter T Mk-75/Mk-75A, et en Suisse Hunter T Mk-68. Il est à signaler que les Hunter Trainer chiliens, danois, kényans, et péruviens furent également employés comme machines d’appui tactique rapproché.
Des pays comme la Belgique, Oman, ou encore la Suède achetèrent des Hunter de chasse mais firent l’impasse sur sa version d’entraînement.

Particularité notable certains Hawker Hunter Trainer restèrent en service bien après que les monoplaces de chasse aient été retirés du service. Ainsi la Royal Air Force se sépara de ses Hunter FGA Mk-9 au début des années 1980 mais conserva ses Hunter T Mk-7 jusqu’en 1995. Les derniers biplaces à voler sous cocarde britannique furent les Hunter T Mk-8M de la Fleet Air Arm retirés du service en octobre 1997.
Le dernier pays à avoir fait voler des Hunter, tant de chasse que d’entraînement, fut le Liban. Ce petit pays francophone du Proche Orient se sépara de ses derniers exemplaires en 2014.

Considéré par beaucoup comme un des meilleurs avions d’entraînements britanniques de tous les temps le Hawker Hunter Trainer fut aussi l’apothéose de son temps en matière d’adaptation d’un avion de combat à la transformation opérationnelle. Après lui les avions eurent la possibilité de devenir biplaces et de telles machines ne furent plus nécessaires.
Il est à signaler que la Royal Navy utilisa des Hunter GA Mk-11 comme avions d’entraînement, mais étant des monoplaces ils n’entrent pas dans la catégorie des Hunter Trainer.
Aujourd’hui une quinzaine est exposée dans des musées du monde entier tandis que d’autres volent lors de meetings aériens. Les Hunter biplaces font toujours leur petit effet devant les passionnés et néophytes.

 

PARTAGER

Photos du Hawker Hunter Trainer

Caractéristiques techniques

Modèle : Hawker Hunter T Mk-8
Envergure : 10.36 m
Longueur : 13.98 m
Hauteur : 4.01 m
Surface alaire : 32.42 m2
Motorisation : 1 turboréacteur Rolls-Royce Avon RA Mk-21
Puissance totale : 1 x 3400 kgp.
Armement : 1 canon de calibre 30mm et 900kg de charges externes : bombes, roquettes, voire un missile air-sol AGM-12 Bullpup
Charge utile : -
Poids en charge : 11172 kg
Vitesse max. : 1100 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 14500 m
Distance max. : 1850 Km avec réservoirs annexes
Equipage : 2
[...] Passez dans le comparateur...

Profil couleur

Profil couleur du Hawker Hunter Trainer

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Hawker Hunter Trainer
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
Facebook
Twitter
Pinterest
Email
Print

Vidéo du Hawker Hunter Trainer

Démonstration en vol d'un Hunter T Mk-7 de collection