Xian KJ-600 Nezha

Fiche d'identité

Appareil : Xian KJ-600 Nezha
Constructeur : Xi'an Aircraft Industrial Corporation
Désignation : KJ-600
Nom / Surnom : Nezha
Code allié / OTAN : Mainframe
Variante :
Mise en service : 2025
Pays d'origine : Chine
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Avion embarqué de veille radar et de surveillance

Sommaire

“ Le Hawkeye chinois ”

Histoire de l'appareil

Les années 2020 ont vu l’émergence d’une force aéronavale embarquée chinoise capable de se rapprocher de plus en plus de celle des États-Unis. Celle-ci a d’ailleurs dépassé très vite tout ce qui existe en Europe, y compris en France et au Royaume-Uni. Au travers de ses chasseurs Shenyang J-15 et J-35 bien sûr mais aussi d’autres appareils, moins visibles de prime abord comme les hélicoptères Changhe Z-18 de recherches et de sauvetages en mer ou encore Harbin Z-20 de lutte anti-sous-marine. Tous les porte-avions ont besoins de voir au-delà de la portée de leurs propres radars, d’où le recours à des AWACS. En Chine cette mission revient désormais au Xian KJ-600 Nezha.

En avril 1970 un avion américain de surveillance et de veille radar Grumman E-2A Hawkeye s’abîma dans les eaux du golfe du Tonkin, emportant dans la mort ses cinq membres d’équipage. Leurs dépouilles furent ensuite récupérées mais l’épave demeura au fond des eaux. La guerre du Vietnam imposait alors d’autres priorités. Quelques mois plus tard des rumeurs firent état que les restes de l’avion avaient été discrètement repêché par les Soviétiques qui les avait rapporté chez eux afin de les étudier. Un accord de défense permit aux Chinois de les approcher également. Si les Soviétiques tentèrent d’en tirer quelque chose au travers de l’ambitieux Yakovlev Yak-44, finalement abandonné au bout de vingt ans de développement, les Chinois se contentèrent de ranger les données et de se concentrer sur leur Xian KJ-1 bien plus rustique. Surtout à cette époque Pékin ne possédait aucun porte-avions, un appareil de la classe du Hawkeye ne lui était donc d’aucune utilité.

L’idée d’un tel avion est revenue sur le devant de la scène en Chine à la fin des années 2000. Les données de l’E-2A Hawkeye repêché par les Soviétiques étaient forcément obsolètes mais elles permettaient d’approcher d’un modèle connu pour être efficace. Dans le même temps des conseillers techniques chinois ont été observé en Egypte lors de la livraison de drones, à proximité d’E-2C Hawkeye en service dans ce pays africain. Les Chinois ont alors décidé d’explorer les possibilité d’une version locale de l’avion américain. Appelons un chat un chat il s’agissait de cloner le Hawkeye !

Pour cela c’est l’avionneur Xian qui fut chargé du programme, ayant le plus d’expérience en Chine en matière d’AWACS. Pour cela quatre Y-7H furent renvoyés en ateliers. Il s’agit là d’une version localement construite sous licence de l’Antonov An-26 Curl soviétique. Spécialement désignés JZY-01 ces avions devaient permettre de valider toutes les procédures d’emploi d’un futur avion radar embarqué chinois. Le montage d’un rotodôme (factice) eut lieu tout comme l’installation d’une crosse d’appontage, d’ailes repliables, voire même d’un empennage similaire à celui du Hawkeye. Les ingénieurs chinois devaient trouver la motorisation idoine. Celle-ci prit la forme de deux turbopropulseurs Zhuzhou WoJiang WJ-6C, la version chinoise modernisée de l’Ivchenko AI-20 soviétique datée des années 1950 et conçue à l’origine pour les avions de transport Antonov An-8 Camp et Ilyushin Il-18 Coot. Désormais ce turbopropulseur disposait d’une hélice six pales à grande vitesse permettant des économies d’énergie substantielles. Les études et des développements des quatre Xian JZY-01 donnèrent pleine satisfaction. Il ne restait plus qu’à lancer le développement du futur avion.

Celui-ci a lieu au premier semestre 2015, s’articulant notamment autour des études du radar à antenne active (ou radar AESA) désigné KLC-7. Celui-ci a été pensé par les ingénieurs chinois afin de pouvoir identifier l’ensemble des avions de combat occidentaux, et en particulier les Lockheed-Martin F-22A Raptor et F-35 Lightning II de 5ème génération. L’officialisation de l’avion intervint trois ans plus tard, au printemps 2018 en même temps que sa désignation officielle : Xian KJ-600. Un mock-up, c’est à dire une maquette à l’échelle 1, fut présenté. Hormis quelques détails sur le fuselage et la voilure le nouvel avion avait tout de ce qu’il était fondamentalement : une copie chinoise du Hawkeye américain.

Deux prototypes et quatre avions de présérie furent commandés. Le premier d’entre eux réalisa son vol inaugural le 29 août 2020. Les essais en vol se firent dans le plus grand secret, le programme KJ-600 étant un des plus ambitieux en Chine. Pour autant ayant compris l’importance de laisser fuiter quelques données Pékin permit en octobre 2021 et en décembre 2023 la publication de photos (de mauvaise qualité) des avions en tests. Les premiers essais d’appontages et de catapultages en conditions réelles eurent lieu début 2024 à bord du porte-avions Fújiàn Jiàn. Ceux-ci ne révélèrent pas de grosses carences.

En septembre 2025 la Chine est devenu le deuxième pays au monde après les États-Unis à faire entrer en service actif un AWACS bimoteur turbopropulsé embarqué de conception et de construction indigène. Quatre Xian KJ-600 formaient alors le premier lot. À cette même occasion le patronyme Nezha, issu du légendaire héros de l’Antiquité chinoise Nezha Santaizi, fut dévoilé le concernant. La marine chinoise compte disposer d’une trentaine de KJ-600, afin d’opérer aussi bien depuis ses bases aéronavales que les quatre futurs porte-avions Type 004 de nouvelle génération.

S’il est désormais avéré que le Xian KJ-600 Nezha est bien plus qu’un simple AWACS, les antennes d’intrados de fuselage trahissant la présence d’équipements d’écoutes et d’interceptions des données, plusieurs zones d’ombres subsistent chez lui. La portée réelle du radar KLC-7, l’autonomie de l’avion en opérations, ou encore ses systèmes de communication demeurent un mystère. En novembre 2025 il a été confirmé que deux versions dérivées étaient en cours de développement, l’une comme avion de transport embarqué (ou Carrier Onboard Delivery) et l’autre de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Plusieurs sources font état d’un nom de code OTAN de Mainframe, même si celui-ci demeure sujet à caution.

Copier un avion ou un hélicoptère existant déjà n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Et si les Chinois peuvent avoir l’air d’être des champions dans ce domaine il faut se souvenir que la rétro-ingénierie demeure de l’ingénierie. Le Xian KJ-600 Nezha a de ce fait toutes les chances d’évoluer assez rapidement, notamment vers une version apte au ravitaillement en vol afin d’augmenter son rayon d’action.

 


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Photos du Xian KJ-600 Nezha

Caractéristiques techniques

Modèle : Xian KJ-600 Nezha
Envergure : 25.00 m
Longueur : 18.15 m
Hauteur : 5.70 m
Surface alaire : 66.50 m2
Motorisation : 2 turbopropulseurs Zhuzhou WoJiang WJ-6C
Puissance totale : 2 x 5100 ch.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 30475 kg
Vitesse max. : 675 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 15000 m
Distance max. : 2800 Km avec réserves
Equipage : 6
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Profil couleur

Profil couleur du Xian KJ-600 Nezha

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Xian KJ-600 Nezha
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Xian KJ-600 Nezha

Présentation (en français) des nouveaux avions embarqués chinois, dont le KJ-600.