Retards à prévoir dans l’entrée en service opérationnel du Sukhoi Su-57 en Russie.

Bon visiblement le Lockheed-Martin F-35 Lightning II n’est pas le seul chasseur contemporain à accumuler les retards dans son développement. Le ministère russe de la défense a annoncé son intention de commander l’année prochaine un lot de treize avions de combat de nouvelle génération Sukhoi Su-57 dont les premières livraisons ne devraient pas intervenir avant 2025. Pour mémoire il s’agit là de la deuxième commande de ce type la précédente ayant portée sur les deux premiers avions destinés aux forces aériennes russes. Ce n’est pas vraiment avec ces deux aéronefs que Moscou va réussir à convaincre que l’avion sera opérationnel au début de l’année prochaine.

Pour mémoire le Sukhoi Su-57 devait initialement entrer en service opérationnel en 2018 dans les forces aériennes russes. Finalement ça avait été reporté et aurait dû avoir lieu en ce début d’année 2019, cela a depuis (encore) changé. On sait désormais que ce premier Su-57 de série ne sera pas reçu avant quelques mois et son jumeau début 2020.
Il faudra donc attendre encore au moins quinze mois pour voir voler les deux premiers avions de série en unité de combat.

Cette nouvelle commande de treize avions de série, la deuxième dans l’histoire de cette machine, permettra à la Russie d’aligner d’ici un peu plus de six ans un total de quinze chasseurs furtifs. Ses quinze premiers, ne l’oublions-pas. Si on sait désormais qu’elle sera officialisée en 2020 on ignore encore si ce sera au début ou à la fin de l’année.
Rappelons-nous que le prototype du T-50, préfigurant l’actuel Su-57, a volé il y a presque neuf ans jour pour jour.

Par comparaison avec le Lockheed-Martin F-22A Raptor, son véritable concurrent, les retards du Su-57 sont considérables. L’avion américain avait volé pour la première fois le 7 septembre 1997 et avait été accepté au service opérationnel le 15 décembre 2005, soit un peu plus de huit ans plus tard. L’avion russe lui a réalisé son vol inaugural le 29 janvier 2010 et n’entrera donc pas en service avant au moins 2025 soit un minimum de quinze ans d’écart. C’est quasiment le double entre les deux avions.

Pour la Russie il y a pourtant urgence à faire entrer en service ces avions maintes et maintes fois annoncés puis retardés. En effet aussi puissante soit son aviation elle ne possède aucun avion furtif alors même que d’autres volent aux États-Unis, en Israël, et dans plusieurs pays européens. Même la Chine devrait posséder ses propres avions avant elle. C’est donc également un impératif diplomatique pour Moscou de voir les premiers Su-57 déclarés opérationnels.
Et pour cela ses généraux pourraient bien décider de se limiter aux deux «premiers» avions de série, avec en plus quelques exemplaires de présérie. Ceux-là même qui avaient été déployés quelques jours l’an dernier au-dessus de la Syrie. Ce genre d’enfumage serait bien dans leurs habitudes.

Photo © Keypublishing

 

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 réponses

  1. Deux Su-57 par an c’est vraiment peut. Surtout, de ce que j’ai entendu, pas tous les avions seraient avec les nouveaux moteurs. Donc ça reste des avions de pré-séries il me semble.
    @Arnaud: Si je peux me permettre, je pense que le Su-57 est un concurrent au F-35 et non pas au F-22 car
    – Le Su-57 devrait être multi/omni-rôle
    – Le Su-57 devrait devenir l’épine dorsale de la force aérienne russe (ce qui ne sera pas le cas avant au moins 2030)
    – Le Su-57 devrait être proposé à l’exportation

    1. Oui il devrait, en théorie. Mais pour l’instant dans les faits c’est seulement un concurrent du F-22A Raptor. 😉

  2. Je ne le trouve pas beau cet avion. Mais comme je ne trouve pas beau tous les avions furtifs comme le F22 ou le F35. Et les avions chinois sont encore plus laids pour moi.

  3. Mdr !!! ( Comme dit mon fils) c’est pas demain la veille que la Russie et la Chine feront voler un avion avec une très faible signature radar ( la terme « furtifs « est très exagéré ou juste commercial) qui sera un système d’arme abouti ,fiable , prés à être utilisé sur un simple ordre de l’exécutif, sauf bien sûr à des missions de pure propagande ,pour un public qui n’y comprends rien sur ce sujet ,et qui en a donc rien à faire. Sauf peut-être UBISOFT pour le prochain Ace Combat 8 ,sa leur fait un avion en plus dans le jeu 😉

    1. Faut pas partir dans l’extrême inverse des anti-LM de base non plus, ne sous-estimons pas les Russes et les Chinois, on verra bien.

      PS : Ubisoft fait la série « H.A.W.X », pas Ace Combat (ça c’est Namco) 😉 et ça ne les a pas empêché d’intégrer le Su-57 dans leurs jeux :P.

  4. Bientôt un avion furtif entièrement conçu et construit en France en service dans l’ armée de l’ air de l’ hexagonale ,?

    1. Industriellement parlant la France n’a pas pris le virage du furtif, en tous cas dans l’aviation. Elle construit par contre plus de navires de guerre furtifs que d’autres pays, comme la Russie. Même si le Dassault Aviation Rafale est considéré comme discret les industriels hexagonaux ont préféré privilégier la polyvalence, celle là même qui a conduit à faire de notre biréacteur le seul avion de combat omnirôle au monde.

      1. Voilà, et l’on peut même ajouter pour répondre précisément à votre question Gérard, que le futur successeur du Rafale dans l’Armée de l’Air, s’il sera très vraisemblablement furtif (comme le préfigure le projet SCAF), ne sera en revanche pas 100% français mais européen. Le F35 sera un avion à maturité quand ce nouvel appareil de 5° génération entrera en service dans nos escadrilles, et de fait, les spécifications de son concept bénéficieront sans doute des retours d’expérience glanés sur son concurrent Américain que nos pilotes rencontreront très fréquemment dans les années à venir auprès des armées de l’air de l’OTAN (et qui est le premier appareil de sa catégorie, rappelons-le, donc il sera très observé).

        Quand on voit que la France était initialement partie du consortium Eurofighter, mais qu’elle s’en est éloignée pour développer seule son Rafale tandis que les 4 pays restants choisissaient le Typhoon, on se dit que ce « caprice » heureux (car le Rafale est autrement plus polyvalent et adapté à nos besoins que le Typhoon) de développer et construire seuls un avion de combat haut de gamme pour nos besoins nationaux -mais que nous sommes contraints d’exporter pour le rentabiliser- était un dernier luxe qu’à l’avenir nous ne pourrons plus nous permettre de réitérer.

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