L’Army Air Corps possède désormais un nouveau « colonel-in-chief ».

L’image d’Épinal des Britanniques c’est ce peuple qui nous ressemble mais qui ne roule pas du bon côté de la route, qui mange des trucs bizarres n’hésitant pas à mélanger des petits pois avec de la sauce à la menthe, ou encore qui échouent systématiquement à l’Eurovision tout en nous ayant offert les Beatles, Madness, les Rolling Stones, ou encore les Who. En matière d’aviation c’est un peu pareil les Britanniques nous surprennent souvent, soit avec leurs avions ultra légendaires comme le Sopwith Camel, le Supermarine Spitfire, ou encore l’English Electric Canberra soit avec des traditions étonnantes. Et c’est justement celle de la nomination d’un «colonel-in-chief» réalisée par le roi Charles III hier qui nous intéresse aujourd’hui. Petit focus sur un grade totalement inconnu chez nous mais hautement symbolique de l’autre côté de la Manche.

D’abord il faut savoir qu’objectivement parlant un «colonel-in-chief» ça n’a strictement aucun pouvoir et c’est nommé par cooptation. Ça relève même de l’entre-soi, certains iraient même jusqu’à dire du népotisme. Jusqu’à ce lundi 13 mai 2024 le «colonel-in-chief» de l’Army Air Corps, l’élément aérien de la British Army, était le roi Charles III lui-même. Excusez du peu. Malheureusement entre son nouveau job de souverain des Britanniques et de quelques autres peuples dans le monde (et notamment de nos amis Canadiens) mais aussi son combat contre cette saloperie de cancer le fils ainé d’Elizabeth II a été obligé de passer la main. Il a pourtant rempli cette fonction durant 32 ans, et selon ses propres mots rapportés par la BBC cela a été un déchirement pour lui d’arrêter.

Il lui fallait un successeur, et il n’est pas allé le chercher bien loin. C’est en effet son fils ainé William, actuel prince de Galles qui est devenu «colonel-in-chief» de l’Army Air Corps… dans laquelle il n’a pas servi. C’est là un paradoxe puisque le futur roi d’Angleterre était bien pilote d’hélicoptères mais dans la Royal Air Force. Il volait au sein du mythique N°22 Squadron sur les non moins mythiques Westland Sea King à la livrée jaune canari !  Par contre son jeune frère Harry a lui volé sur Apache AH.1 au sein justement de l’Army Air Corps. Seulement voilà les relations entre le père et le plus jeune des fils ne sont pas au top actuellement, lui interdisant une telle promotion. Ce qui est bien avec eux c’est que les affaires de familles sont de notoriété publique.

Là où Charles III a fait assez fort dans la symbolique c’est qu’il a convié son fils à l’Army Aviation Centre de Middle-Wallop dans le sud de l’Angleterre, et plus précisément à l’Army Flying Museum sis en son sein. Devant un aréopage d’officiels civils et militaires William y est donc officiellement devenu «colonel-in-chief». Son rôle désormais sera surtout de participer à des évènements de l’Army Air Corps et de voler de temps en temps comme passager à bord de ses aéronefs. Par contre il sera aussi tenu au courant de toutes les interventions en cours de l’élément aérien de l’armée britannique. Comme disait François Mitterrand : «un poste pour sourire, serrer des mains, et déposer des gerbes de fleurs». N’empêche qu’outre-Manche cette nomination est prise très au sérieux.

Vous l’aurez compris nos amis Britanniques adorent le représentation et l’apparat. Et cette fonction de «colonel-in-chief» en est une démonstration supplémentaire. Pour le forme il faut savoir que William l’est déjà pour le non moins prestigieux Battle of Britain Memorial Flight.

Photo © Army Air Corps.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Bien qu’une majorité (croissante depuis le couronnement de Charles III) de Canadiens voudraient rompre les liens avec la royauté britannique, cela nécessiterait la modification de la constitution canadienne requérant l’appui des Provinces et du gouvernement fédéral. Une telle réouverture de la constitution pourrait engendrer d’autres demandes de modifications qui compliqueraient grandement les négociations fédérales/provinciales. Le genre de bourbier qu’aucun Premier ministre canadien n’a le courage d’affronter. La monarchie constitutionnelle demeure un moindre mal entre-temps pour le Canada. L’Assemblée nationale du Québec a au moins récemment aboli le serment au souverain britannique pour les députés. Pour revenir à l’aéronautique, certains souhaiteraient que le « Royale » de l’Aviation Royale Canadienne soit également aboli. Bien qu’en voie de disparition, les Loyalistes canadiens s’y opposent évidemment.

    1. Le Royal a déjà été aboli en 1968 et puis rétabli en 2011 par le gouvernement Harper.

      1. Par contre on va peut-être arrêter là les digressions sur le Canada et se recentrer sur le sujet de l’article.

  2. Bonjour Arnaud, vous avez oublié le plus grand groupe de rock que l’on est entendu sur la planète, les Queens !!
    Cordialement

  3. C’est une tradition intéressante de la part des Anglais. J’apprends par contre ici que William a été pilote d’hélicoptères. Harry je le savais son grand frère non.

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