La marine sud-coréenne dit adieu à ses dernières Alouette III.

C’est certainement la plus mythique des voilures tournantes françaises, et elle a volé sous toutes les latitudes possibles. Ce mardi 3 décembre 2019 la Republic Of Korea Navy a célébré le retrait du service de ses cinq derniers hélicoptères de servitude SA.319B Alouette III. Particularité notable : bien que retraités désormais ces appareils monoturbines n’ont pas de successeur, la Corée du Sud ne leur en ayant pas trouvé. C’est donc un véritable vide qu’ils laissent derrière eux.

En 1977 la Republic Of Korea Navy faisait l’acquisition de douze hélicoptères français Aérospatiale SA.319B Alouette III, la version la plus moderne de ce légendaire hélicoptère. Il s’agissait alors de ses premières voilures tournantes et de son deuxième type d’aéronef acheté après une série de Grumman S-2 Tracker rachetés de seconde main auprès de l’US Navy. La différence était que les hélicoptères avaient été achetés neufs.
Les deux principales missions des Alouette III sud-coréennes étaient alors la lutte anti-sous-marine embarquée et les liaisons aériennes.

Mais au fil du temps et des acquisitions les hélicoptères français ont délaissé le combat maritime pour la stricte servitude. Les douze Alouette III sud-coréennes se muèrent peu à peu en hélicoptères d’évacuation sanitaire et surtout d’entraînement primaire et avancée. Le tout bien entendu sans jamais cesser d’être des machines de liaisons, elles avaient aussi été acquises pour cela.
Il n’était jamais rare dans les années 1980, 1990, et 2000 de les croiser sur les plages arrières des navires sud-coréens. Il arrivait même qu’un amiral de Séoul en utilise une pour se rendre (en grandes pompes) à bord d’un porte-avions américain. Au cours de la décennie qui se termine ce mois ci ces visites protocolaires à bord des monoturbines de facture française se firent plus rares. Désormais la marine sud-coréenne avait recours plutôt à un de ses Bell UH-1H Iroquois, des hélicoptères pourtant ni plus récents ni plus sécures.
Mais jusqu’au bout ils assuraient la formation des pilotes d’hélicoptères sud-coréens. C’est donc sur ces vénérables Alouette III que les équipages des nouveaux AgustaWestland AW.159 Wildcat apprenait l’art de l’appontage. Sans doute un sacré choc technologique entre les deux machines.

Et ce mardi 5 décembre 2019 il ne restait plus que cinq hélicoptères encore en service. Il est à noter qu’aucun des sept hélicoptères retirés préalablement du service n’a été envoyé à la ferraille, pas plus que revendus. Ils sont pieusement conservés ça et là en Corée du Sud. Dans ce pays les Alouette III de la Republic Of Korea Navy sont véritablement mythiques et beaucoup de gens les connaissent, bien au-delà des communautés aériennes ou militaires.
Faute de remplaçant valable, dans des prix correspondant aux standards sud-coréens, la Republic Of Korea Navy a décidé que désormais la mission d’entraînement serait assurée par des machines civiles louées auprès d’une société privée prestataire. Les autres missions sont reprises par les Iroquois.
Une page se tourne.

Photo © Republic Of Korea Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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