Cent bougies pour l’Aeronautica Militare.

Buon compleanno Aeronautica Militare, voilà comment nous aurions pu sous-titrer cet article. En effet ce mardi 28 mars 2023 la force aérienne italienne célèbre son premier centenaire. Une histoire tortueuse née sous le signe de la monarchie, puis rapidement passée par les heures sombres du fascisme, et revenue avec la république italienne. Aujourd’hui l’Aeronautica Militare figure parmi les forces aériennes les plus polyvalentes d’Europe, aux côtés de l’Armée de l’Air et de l’Espace ou de la Royal Air Force.

Lorsque ce 28 mars 1923 le roi Victor-Emmanuel III signe le décret de naissance de la Regia Aeronautica l’Italie se dote d’une aviation militaire indépendante de l’armée. La France de son côté devra encore attendre onze ans et les États-Unis vingt-quatre ans pour connaître une telle évolution doctrinale. Pour autant lorsque l’on prononce le nom de Regia Aeronautica les spécialistes et passionnés d’aviation et d’histoire militaire ne pensent pas immédiatement à l’entre-deux-guerres mais bien à la Seconde Guerre mondiale, et donc au régime du dictateur fasciste Benito Mussolini.
C’est en effet sous ce vocable qu’elle fut connue comme le pendant italien de la Luftwaffe allemande. Une Regia Aeronautica qui volait alors sur des avions aussi mythiques que les chasseurs Fiat G.50 Freccia et Reggiane Re.2001 Falco II ou encore sur le bombardier Savoia-Marchetti SM.79 Sparviero.

En septembre 1943 la Regia Aeronautica se scinde en deux éléments très différents, et même totalement ennemis l’un vis-à-vis de l’autre : d’un côté l’Aeronautica Nazionale Repubblicana demeurée fidèle à Mussolini et au fascisme, et de l’autre l’Aviazione Cobelligerante Italiana gagnée à la cause alliée. Cette dernière vola notamment sur des avions de conception américaine et britannique comme le Bell P-39 Airacobra, le Martin A-30 Baltimore, ou encore le Supermarine Spitfire. C’est cette seconde force aérienne qui évitera à l’Italie de voir en 1945 son aviation suspendue comme en Allemagne ou au Japon.
Mieux même l’Aviazione Cobelligerante Italiana va servir de base de travail à la refondation de l’aviation militaire italienne, afin de donner naissance à l’Aeronautica Militare que nous connaissons aujourd’hui.

Au fil de la guerre froide l’Aeronautica Militare va donc renaître de ses cendres grâce aux constructeurs américains et britanniques, mais aussi aux productions locales. Car l’Italie comme la France a investi un fort plan industriel autour de l’aéronautique, au point que des avionneurs et hélicoptéristes comme Aermacchi, Agusta, Nardi, ou encore Piaggio pour ne citer qu’eux soient capables de subvenir aux besoins militaires de la Botte.

Aujourd’hui, au printemps 2023, l’arsenal aérien de l’Aeronautica Militare est axé auprès de trois pôles de fournisseurs : les pays européens, les États-Unis, et l’Italie elle-même. Ce qui lui permet notamment d’aligner deux des modèles d’avions de combat parmi les plus efficaces du moment : l’Eurofighter EF-2000 Typhoon et le Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Elle aligne également des avions de soutien et de service parmi les plus en vue du moment comme l’avion de transport tactique Lockheed-Martin C-130J-30 Super Hercules, l’avion de surveillance électronique Gulfstream Aerospace G550CAEW, ou encore l’avion d’entraînement Alenia M-346 Master.

L’idée de cet article n’est pas de vous raconter l’histoire de cette passionnante force aérienne mais de célébrer ses 100 ans. Un âge finalement rare pour une force aérienne existant encore dans sa forme originelle, même si elle a souvent mûté.

Photos © Aeronautica Militare