Piaggio ne doit pas mourir !

La situation de l’autre côté des Alpes est grave mais pas encore catastrophique. Le groupe aéronautique Piaggio Aerospace n’a toujours pas réussi à trouver un repreneur même si ses porte-paroles et syndicalistes se disent confiant dans l’avenir. L’avionneur vieux de 106 ans a en effet la particularité notable de faire des bénéfices alors même qu’il est censé être en état de banqueroute. Le système financier italien est ainsi fait, et pour le coup protège un fleuron industriel.

Si le premier avion construit en nom propre par Piaggio ne remonte qu’à 1923, sous la forme du chasseur monoplan expérimental P.2 c’est en 1915 que la société italienne s’est lancée dans l’aviation. Ainsi durant la Première Guerre mondiale elle fabriqua localement des avions français Breguet et assista le constructeur Caproni dans ses réalisation.
Par la suite Piaggio est devenu un avionneur majeur de l’ère fasciste puis après la Seconde Guerre mondiale du retour de la république italienne. Aujourd’hui son avion d’affaire P.180 Avanti (voir photo ci-dessus) et le drone P.1HH Hammerhead qui en découlent ses principales productions.
Piaggio Aerospace sous-traite également des activités industrielles pour Airbus et Lockheed-Martin. Elle emploie actuellement un peu plus de 15000 personnes, y compris sur son site industriel aux États-Unis.

Or depuis décembre 2018 la société est placée sous la statut de banqueroute auprès du fisc italien. Une situation qui permet à l’état d’injecter des subventions le temps de trouver un repreneur et de préserver l’emploi industriel. En parallèle les dividendes des actionnaires sont gelés afin de garantir les salaires. Le système social italien est ainsi fait, remontant aux années 1950-1960. Malgré des pistes sérieuses annoncées l’an dernier Piaggio Aerospace n’a trouvé aucun repreneur. Il a bien été question d’une nationalisation partielle mais les finances de l’Italie post Covid-19 ne le permettent pas actuellement.

Négociateurs économiques et syndicalistes tentent désormais de trouver de nouveaux repreneurs potentiels après deux échecs consécutifs. En Italie des voix s’élèvent dans la classe politique, tant à droite qu’à gauche ou chez les écologistes, pour que Piaggio Aerospace soit reprise par le groupe Leonardo. Pour autant actuellement rien ne semble aller dans ce sens, en tout cas pas officiellement.
Le mot d’ordre dans le pays est simple : cet avionneur mythique ne doit pas disparaitre !
Espérons que cela suffira car la perte d’un tel constructeur serait un déchirement pour nombre d’aérophiles dans le monde.

Photo © Wikimédia Commons.


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ARTICLE ÉDITÉ PAR
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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. C’est toujours difficile de voir disparaitre des grands noms comme cela, espérons que Léonardo change d’avis.

    Même si, au risque d’être hors sujet, Piaggio me rappelle aussi mes années 80, le lycée et la guéguerre entre les possesseurs de Piaggio Ciao, de Motobécane 51 et de Peugeot 103 SP à roues Leuleu 🙂

  2. Le Piaggio Avanti ! Reconnaissable entre tous par sa ligne et surtout par son bruit caractéristique ! Quand il passe au dessus de chez moi soit à l’atterrissage ou au décollage du Bourget ! Espérons que Piaggio n’ira pas rejoindre d’autres grands noms disparus…. J’avoue que c’est un peu mes origines qui parlent…

  3. Avis personnel ; l avanti est certainement un des plus beau avion d affaire de tout les temps. il est a un look , une g…. a nul autre pareille.

  4. Une re-conversion vers lès scooter serait une bonne chose!….
    Caravelair faisait des caravanes quant la caravelle a baissé en construction ?……

  5. Une très belle entrée de gamme Falcon pour Dassault assurément. Ca boucherait intelligemment un trou: l’avion d’affaire à 6-9 places de 2500km d’autonomie, classe, rapide et relativement économique (par rapport à un Falcon 2000s et comparé à un PC24).

    1. C’est également mon avis. Cela permettrait également à Dassault d’acheter un savoir faire dans le monde des drones MALE (si tant est que cela soit sont souhait).

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