Incident de ravitaillement en vol d’un Rafale Marine en Méditerranée.

Il s’agit d’un incident fort heureusement extrêmement rare. Ce dimanche 6 février 2022 en soirée le Dassault Aviation Rafale M n°41 a été obligé de se dérouté vers l’aéroport international de La Valette à Malte. En cause un incident lors d’un ravitaillement en vol au-dessus de la Méditerranée où le chasseur de la Marine Nationale n’a pu recevoir le carburant transféré. Un hélicoptère embarqué NHIndustries NH-90 Caïman NFH a été dépêché sur zone par le porte-avions Charles de Gaulle.

Contrairement à une idée reçue encore fréquemment colportée par les médias généralistes autant que par le cinéma le ravitaillement en vol est tout sauf une procédure simple et sans danger. L’incident de dimanche dernier en atteste de manière flagrante. Entre les turbulences en plein vol et l’alignement des vitesses entre l’avion ravitailleur et l’avion ravitaillé il faut un sang froid et un professionnalisme de très haut niveau. Ce que possèdent les femmes et les hommes de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de la Marine Nationale. Ajoutez à cela le fait que ces procédures ont parfois lieu durant des missions opérationnelles et vous comprenez que la gestion du stress est essentielle.

Pourtant même lors d’un simple exercice tout peut tourner de travers. C’est ce qu’il s’est passé dimanche dernier aux alentours de 19 heures au-dessus des eaux méditerranéennes. Alors qu’il allait accroché le panier de son avion ravitailleur le Rafale M numéro 41 a connu un grave incident, obligeant le pilote à rompre la formation et à rapidement se dérouter. Jusque là on ignorait les tenants et les aboutissants de l’incident. On en sait désormais un peu plus.
Lors du choc avec le panier le gland a été endommage. Pour mémoire il s’agit de la partie avant de la perche de ravitaillement en vol, celle-là même qui permet la collecte du carburéacteur.

C’est sans difficulté que le pilote de la Marine Nationale a pu rejoindre La Valette et son aéroport international. À l’abri des regards indiscrets l’avion et son pilote ont attendu l’arrivée des renforts. Ceux-ci ont pris la forme de techniciens et de mécanos dépêchés depuis le porte-avions à bord d’un hélicoptère naval NHIndustries NH-90 Caïman NFH. À bord du biturbine se trouvaient également des stocks de pièces et notamment un gland de rechange. C’est donc sur le sol maltais que l’opération de réparation a eut lieu. Elle s’est déroulée durant toute la nuit, montrant là encore le très grand professionnalisme des marins français.

Problème d’entretien, défaut de fabrication, erreur humaine, on ignore encore actuellement l’origine de cet incident qui aurait pu avoir une issue bien plus funeste. Dans certains très rares cas les arrachages de glands peuvent conduire à une fuite de carburéacteur en plein vol et à une mise en danger de l’avion et de son pilote. Cela n’a fort heureusement pas été le cas cette fois. Le Rafale demeure un des avions contemporains parmi les mieux pensés dans le monde.

Hasard ou coïncidence cet incident arrive pile-poil au moment où le Dassault Aviation Rafale M affronte le Boeing F/A-18E/F Super Hornet américain en Inde. Pour mémoire l’Indian Navy se cherche actuellement un nouveau chasseur embarqué en remplacement de ses Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D de facture russe. Espérons que cela n’aura aucune incidence sur les essais de l’avion français, l’Inde étant une des très rares chances d’exporter la version navalisée du chasseur clodoaldien.

L’incident a aussi permis de vérifier la très grande réactivité des personnels du Charles de Gaulle. Au matin de ce lundi 7 février le Rafale M n°41 rejoignait le bord du porte-avions.

Photo © Marine Nationale

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. Le M41 c’est un des derniers fabriqués. çu été dommage qu’il aille faire plouf par manque de carburant. Déjà que notre marine nationale en a perdu 4!.
    En temps normal, pour faire un ravitaillement en plein vol, les pilotes se réapprovisionnent suffisamment tôt afin de pouvoir se dérouter vers un terrain d’aviation le plus proche et le plus susceptible de les recevoir. Mais parfois il n’y a pas de pistes de secours possible. Exemple: lors du test de convoyage des 3 Rafale à Tahiti, il était prévu au cas où un incident de ce type serait arrivé que le pilote soit obliger de s’éjecter et un A400M en avion balai lui aurait alors parachuté un kit de survie. Mine de rien: Chapeau il faut du cran!!!!

  2. Bonjour,
    Une affaire de gland cet incident.
    Sûr qu’un gland endommagé est préjudiciable quelles qu’en soient les circonstances ……

  3. Perso, changer un gland de ravitaillement , c était une heure , de mon temps sur F 1 où C 160 , le plus long était de faire le test étanchéité avec la citerne de TRO.

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