Les Émiratis commandent le jet d’entraînement chinois L-15 Falcon.

Les Émirats Arabes Unis n’en finissent plus de surprendre le petit monde de la défense. Ce mercredi 23 février 2022 il ont décidé d’acquérir douze exemplaires du L-15 Falcon. Cet avion d’entraînement avancé est la version export du Hongdu JL-10 en service dans l’aviation chinoise depuis quelques années seulement. L’United Arab Emirates Air Force n’est que le deuxième client étranger de cet appareil, proposé à la vente depuis 2010.

Après l’historique commande de quatre-vingt Rafale F4 auprès de la France on savait que les Émirats Arabes Unis allaient avoir besoin de moderniser leur flotte d’avions d’entraînement avancé. Leurs actuels Aermacchi MB-339NAT, au nombre de douze exemplaires en service depuis les années 1990, ainsi que leurs vingt-cinq beaucoup plus récents Pilatus PC-21 n’allaient pas suffire pour former les futurs pilotes à ce chasseur dernier cri.
D’autant que l’ombre du Lockheed-Martin F-35A Lightning II plane également sur les EAU.

Un nouveau jet était donc attendu, et on en parlait bien avant même Noël dernier et la signature du contrat avec Dassault Aviation. Plusieurs noms d’avions circulaient. L’Alenia Aermacchi M-346 Master italien et KAI T-50 Golden Eagle sud-coréen bien entendu, mais pas uniquement. Certains évoquaient les bonnes relations des Émiratis avec les Américains ou avec les Turcs pour justifier de l’entrée en lice des Boeing-Saab T-7 Red Hawk et TAI Hürjet, tous deux pourtant encore en cours de développement. L’un est cependant plus avancé que le second. Visiblement tout le monde était à côté de la plaque !
C’est l’avion chinois Hongdu L-15 Falcon qui a été commandé en série.

Mal connu sous nos latitudes ce jet d’entraînement avancé est ce qu’on appelle un LIFT, un Lead-In Fighter Trainer. Il rejoint donc ainsi les autres avions déjà cités dans une sorte de melting pot né avec le Northrop T-38 Talon américain. La désignation L-15 Falcon n’est d’ailleurs porté que par les machines destinées au marché d’exportation. Dans les rangs de la force aérienne chinoise il s’appelle Hongdu JL-10. Sa mission première est de préparer les futurs pilotes de chasse à voler ensuite sur des avions de combat de générations 4.5 et 5. Ses capacités opérationnelles en ont aussi fait un excellent chasseur léger d’appoint.

Ce dernier rôle est d’ailleurs celui qu’il joue au sein de la Zambian Air Force. En Zambie en effet il remplace le Shenyang J-6, une version chinoise du fameux Mikoyan-Gurevitch MiG-19 Farmer soviétique. Pourtant au sein de l’United Arab Emirats Air Force le L-15 sera bien un strict avion d’entraînement. Il devra préparer les pilotes à voler ensuite sur Rafale F4 et sans doute sur F-35A Lightning II.
Une option existe d’ailleurs entre Chinois et Émiratis sur trente-six jets d’entraînement supplémentaires. Les premiers doivent être livrés l’année prochaine pour une déclaration d’IOC espérée aux alentours de mi-2024.
Affaire donc à suivre.

Photos © Keypublishing

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. Ces Emiatis, à force d’acheter des avions, ils auront bientôt plus d’avions que de personnels dans leur armée de l’air (vive les « contractors »!)

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