Suivant le côté de la Manche où l’on se trouve le meilleur chasseur européen n’est jamais le même. Si pour les Français ça ne fait aucun doute qu’il s’agit du Dassault Aviation Rafale pour nos voisins Britanniques c’est l’Eurofighter Typhoon, et chacun y va de ses arguments souvent teintés d’une bonne dose de chauvinisme. Sauf que désormais les avionneurs BAE Systems et Leonardo ont semble t-il dégainé l’argument imparable pour faire pencher la compétition en leur faveur : le tout nouveau radar ECRS Mk-2. Un équipement qu’ils entendent bien également proposer à l’export où indubitablement l’avion français domine.
D’abord en quoi le Rafale serait meilleur que le Typhoon ou inversement ? Ce genre de compétition fait très guéguerre de cours de récréation. Chaque avion à ses points forts et ses points faibles. C’est souvent sur les marchés d’export que l’avis est tranché, non pas par les pays producteurs mais bien par ceux qui ont les clefs en mains : les clients. Et à ce petit jeu là Dassault Aviation est loin devant le consortium Eurofighter et ses deux binômes commerciaux Airbus DS et le duo BAE Systems / Leonardo. Les exemples de l’Égypte, de l’Inde, ou encore récemment de la Grèce et de l’Indonésie peuvent en attester.
En fait aux yeux de nombreux observateurs internationaux, notamment américains, le chasseur multi-rôle européen vieillit beaucoup plus vite et surtout moins bien que son faux jumeau français. Même le Typhoon Tranche 4 tant vanté par Airbus DS ne semble plus faire le poids contre le Rafale F4. Et dans le même temps le principal utilisateur de l’avion européen, la Royal Air Force, a remarqué que l’avion n’était plus autant au top qu’il devrait l’être. Les pilotes britanniques ont même matière à comparaison puisqu’ils volent également sur Lockheed-Martin F-35B Lightning II, des chasseurs bien plus avancés que les Typhoon FGR.4 actuels.
Il n’en fallait pas plus pour réveiller BAE Systems et Leonardo qui ont décidé de riposter aux attaques de Dassault Aviation et de sa Team Rafale. Et le cœur de cette contre-attaque anglo-italienne est le radar à antenne multi-fonctions ECRS Mk-2, pour European Common Radar System Mark 2. Il s’agit de bien plus que d’un désormais classique radar à antenne active. Celui-ci permet également de mener des actions offensives de guerre électronique tout en permettant dans le même temps l’emport et le tir de missiles anti-radars.
Surtout l’ECRS Mk-2 va offrir aux Typhoon de la Royal Air Force une véritable capacité omnirôle, de quoi vraiment forcer les ingénieurs de Dassault Aviation à accélérer le futur standard Rafale F5 dont les premières études sérieuses sont attendus pour le second semestre de l’année prochaine. Il en va désormais de l’avenir du Rafale comme avion de combat européen le plus vendu dans le monde actuellement.
Bien que BAE Systems et Leonardo demeurent assez flous sur la période de mise en service opérationnel des Typhoon FGR.4 gonflés à l’ECRS Mk-2 on peut raisonnablement pensé que cela aura lieu entre 2025 et 2027, c’est à dire au moment où l’Armée de l’Air et de l’Espace recevra ses Rafale F4.
Il faut savoir que les deux industriels ont également proposé cette amélioration notable à l’Aeronautica Militare qui contrairement à la Royal Air Force ne l’a pas accepté directement. Il faut dire le coût approchant les 2,8 milliards d’euros pour la seule aviation britannique pourrait refroidir les ardeurs italiennes. Dans le même temps l’avenir proche nous dira si le duo Typhoon / ECRS Mk-2 peut mettre en danger le Rafale F4 sur les marchés internationaux.
En filigrane de ce programme se profile aussi, surtout sans doute même, le futur de la chasse européenne sous la forme du Tempest développé justement par BAE Systems et Leonardo afin de remplacer le Typhoon.
Photo et illustration © UK Ministry of Defence et BAE Systems.
NDLR : Que des lecteurs et lectrices veuillent défendre le Rafale face à un article qu’ils et elles considèrent comme une attaque contre l’avion français est louable. Mais à ce moment là faites le avec des arguments et non des mensonges et contre-vérités. Depuis quelques heures qu’il a été publié nous avons multiplié par trois les modérations habituelles.
Et merci d’arrêter les insultes envers la rédaction ça ne permettra jamais que votre commentaire soit publié.
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19 réponses
Ce que ne dit pas (encore) l’article de notre site préféré, c’est quand sera prêt le Rafale niveau V et qu’apportera-t’il face à la concurrence ?
Il sera pret quand il le sera! Rien ne presse!
Bonjour,
N’exagérons rien, le rafale est déjà équipé de l’excellent RBE2 developpé par Thales.
Personne ne dit que le RBE2 n’est pas un radar exceptionnel, mais il n’en reste pas moins que cet ECRS Mk-2 s’annonce redoutable. Leonardo et BAE Systems ne sont pas exactement des débutants dans ce domaine.
Pour les non experts, il serait intéressant de préciser quels radars en service (et sur quels chasseurs) ont produits Leonardo et BAE systems. J’avoue ne pas savoir.
Il y a aussi toujours un bel écart entre une annonce et une mise en service (que ce soit au niveau du timing ou au niveau des performances finales). Alors que le Rafale a enchainé PESA et AESA depuis la fin des années 90, et si wikipédia dit vrai, les premiers essais de ce qui allait donner le Captor Escan du Typhoon remontent à 2007, les premières annonces sérieuses à 2014 (soit 2 ans après la livraison du 1er AESA de série sur Rafale), et je n’ai pas trouvé trace de la date de sa mise en service opérationnel. J’ignore combien de Typhoon en sont dotés aujourd’hui.
Enfin, je ne doute pas (euphémisme) que Thalès et Dassault n’aient pas attendu cette annonce pour travailler à la suite ;-). Res non verba, comme diraient certains.
Merci a ma redac pour cet article et ce dire! C est toujours intéressant et bien documenté !
Une chose que je ne comprends pas, c’est l’intérêt d’avoir un radar qui fait du brouillage par rapport à une nacelle dédiée comme le pod EAJP développé par Saab? La question vaut également pour le Rafale.
Si j’ai bien compris c’est en partie une question de poids/emport/furtivité
Un radar multifonctions qui peut prendre la place d’un module externe (donc pas intégré au camouflage de l’avion) qui prend du poids et de la place sera toujours plus avantageux, surtout si le radar en lui même coûte moins cher qu’un ensemble vieux radar + nacelle
Ce que je dit est très approximatif est est plutôt générique si certains ont une réponse plus précise je prend
Hâte de voir le résultat surtout le fait semble-t-il de mélanger antenne électronique et mécanique même si j’ai quelques doutes quand a sa capacité à mettre l’Eurofighter devant le Rafale.
Les résultats de la première compétition Helvète etait d’ailleurs très intéressant car ils mettaient le Rafale devant l’Eurofighter dans toutes les missions même la supériorité aérienne qui pourtant est censé être le point fort de ce dernier.
Je pense surtout que ça va lui permettre de rattraper le retard sur le Rafale et être moins a la traîne, mais n’oublions pas que ce qui fait la force du RBE2 ce n’est pas que l’aspect AESA, mais aussi l’expérience de Dassault dans le suivi de terrain avec l’excellent radar Antilope par le passé et ça je doute que ses concurrents soient capables de rivaliser sur le sujet.
Bonjour à toutes et tous je rappelle que ceci n’est en rien un forum mais un site aéronautique ouvrant ses articles à commentaires, une fois la modération réalisée. Et visiblement sur cet article certains se lâchent. Grâce au relatif anonymat de leurs pseudos (Narval, Oryzons, WarTac) certaines personnes se permettent d’enchaîner contre-vérités, mensonges, et procès d’intentions le tout assaisonné de condescendance et d’agressivité. Ces personnes doivent savoir qu’afin de ne pas exposer notre lectorat à leur bêtise crasse leurs commentaires, aussi longs soient t-ils, ont été modéré sans aucune hésitation. Le temps que nous prenons sur la modération de tels comportement se fait au détriment des contenus du site.
Le débat d’idées oui, la violence idéologique et la bêtise non.
Au delà de la compétition purement technologique, la vente se fait aussi sur des critères politiques et la capacité à produire dans les délais.
Autre point, la démonstration opérationnelle du matériel en situation de conflit.
L’avenir nous dira si Dassault va vers le SCAF ou le standard F5. Les deux étant peut être beaucoup pour le BE.
Le radar de l’eurofighter va être certainement un super radar, mais le temps qu’il soit mis en fonction à grande échelle par les armées laisse au rafale F4, le temps de se mettre en place, et au F5 de préparer sa riposte. Par ailleurs un radar améliore les capacités au combat, mais ne changeront que peux les capacités dues aux choix aérodynamiques. Hors la faiblesse de l’eurofighter est sa maniabilité du au choix de base : pur avion de supériorité aérienne, qui ne correspondent pas aux attentes des armées de l’air, qui veulent des avions polyvalents, et capable de manœuvre en combat tournoyant, même si, il est vrai,pour l’instant ils ne sont pas légion. Si les fondations d’une maison ne sont pas adaptées à sa charge, on ne pourra que consolider, mais jamais avoir le meilleur. Il se trouve que Dassault ne s’est pas trompé dès le départ et pour cela aura toujours un jeux d’avance. Mais je conclurai, sur une note de combat. En fait je suis persuadé que au combat, ces 2 avions seront complémentaires.
Moi Frédéric je n’y connais rien dans ces différents radars mais en tout cas cet article est bien étayé sans prendre partie mais en disant au Rafale « attention à la concurrence sévère »
Il est plaisant de lire des observations construites t
Pour l’instant, la fiche technique du Rafale, les avis de pilotes et les missions de guerre penchent pour le Rafale. Les mises à jour des uns et des autres augmentent les capacités de tous, avec le temps et en principe… Mais en temps de guerre, c’est bien la rusticité et la capacité industrielle qui prime ! De ce côté là, Dassault a su être plutôt malin, quand on voit la disponibilité annuelle de notre bel oiseau… Et puis j’aime bien l’avenir proposé avec un Rafale soutenu par un certain nombre de drones, aux capacités folles et à la furtivité renforcée. Le tout construit par nos plus belles entreprises, voilà un essaim militaire abouti qui me semble redoutable. Et puis stratégie, économie, politique et militaires, toutes les cases seraient cochées pour l’indépendance nationale qui nous est si chère.
Bon, ok, je déborde là. Mais voilà de quoi calmer les ardeur des plus alarmistes sur nos capacités militaires de supériorité aériennes dans les années à venir… Le Rafale se vends bien. C’est un bon avion. Nous avons fait le bon choix. Continuons ainsi et ne nous laissons pas déborder par les annonces tonitruantes des autres. Renforçons notre confiance, actuellement le monde l’exige, malheureusement. Nous sommes parmi les meilleurs qui soient, les autres le savent, continuons ainsi…
Il y a en ce moment beaucoup d’agitation autour de la guerre électronique. Celle-ci semble requérir une énorme puissance électrique. La puissance électrique semble dépendre en partie de la puissance moteur.
Le Typhon pourrait avoir un avantage durable si tout cela est avéré, dans le domaine de la guerre électronique et donc du combat haute intensité.
Les Britanniques sont les champions du monde de pipotron (et des superlatifs creux (« outstanding », « fantastic », smashing » etc). Le Typhoon était en tête des ventes à l’exportation avant que lyi et le Rafale n’entrent en service. Depuis qu’ils s’affrontent dans les exercices internationaux et que les clients peuvent les comparer sur les théâtres d’opérations, il n’y a plus photo.
Instruit par les précédentes versions du Typhoon et de ses capteurs, je serais surpris que l’ECRS Mk2 soit autre chose qu’une n-ieme promesse non tenue.
Bonjour à tous. Pour ma part, je me satisfais de la concurrence entre le Rafale et l’Eurofighter. En effet, au niveau européen, cela fait 2 « équipes » qui veulent être compétitives sur les marchés export. Et donc, elles travaillent à être performantes technologiquement. Pour les armées européennes, cela leur garantit d’avoir des avions européens au meilleur « état de l’art ». Enfin, les investissements en R&D de Dassault et de Airbus DS leur permettront aussi d’avoir une base sans cesse plus solides pour les futurs avions…
Une dernière chose: merci à l’équipe de rédacteurs pour son travail. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec eux, je reconnais qu’ils font un super travail, digne de professionnels qu’ils ne sont pourtant pas (si j’ai bien compris). Et ça, ça se respecte
C’est pour cela que je ne comprends pas celles et ceux qui pensent qu’il n’y a pas de concurrence entre le consortium Eurofighter et Dassault Aviation. En industrie la concurrence crée l’émulation et pousse donc à toujours faire mieux. Si en Europe le Rafale est le mètre-étalon le Typhoon tente désormais clairement de le rattraper, c’est assez sain et du coup Eric je rejoins votre commentaire.
Bonjour, tout à fait d’accords!
Arnaud, quand vous écrivez « En fait aux yeux de […], le chasseur multi-rôle européen vieillit beaucoup plus vite et surtout moins bien que son faux jumeau français. » savez vous s’ils parlent seulement des capacités et performances actuelles ou bien du potentiel évolutif de l’appareil?
Un point qui m’intéresserait serai de savoir si ce nouveau radar est simplement un nouveau point fort sur lequel le constructeur pourra s’appuyer pour vendre l’appareil, sans pour autant que cela corrige les faiblesses de l’appareil ou bien su le CAPTOR-E est en fait une des faiblesses de l’appareil? Et au passage, ce nouveau radar fait il partie d’un pack d’amélioration plus vaste du Typhoon?