Après l’invasion de l’Ukraine la Fuerza Aérea del Peru cherche à revenir dans le giron américain.

La guerre voulue par le dictateur russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine souveraine ne cesse d’avoir des répercussions internationales, même bien au-delà des limites de l’Europe. Le dernier effet visible est la décision du ministère péruvien de la défense de vouloir acquérir de nouveau des avions de combat de facture américaine afin de remplacer des jets de combat eux aussi américains mais aussi… russes. Une visite officielle du général Charles Q. Brown Jr, actuel N°1 de l’US Air Force a d’ailleurs eut lieu marquant le renouveau des liens entre elle les deux pays. Pas de doute que Lockheed-Martin doit commencer à s’en frotter les mains.

C’est sur la base aérienne péruvienne de Callao dans la banlieue de Lima que le Gulstream C-37A officiel américain s’est posé ce mardi 11 octobre 2022. À son bord le général Charles Q. Brown Jr venait pour sceller la nouvelle alliance entre la Fuerza Aérea del Peru et l’US Air Force après quelques années de brouilles. Celles-ci étaient liées à la calamiteuse diplomatie de la Maison-Blanche, ère Donald Trump.
Outre les traditionnels échanges de cadeaux entre les deux chefs d’états-majors il s’agissait durant cette visite de deux jour pour le patron de l’aviation américaine de se rendre compte de la réalité opérationnelle de l’aviation péruvienne. Le résultat n’est pas brillant dans le domaine de la chasse.

En effet si sur le papier la Fuerza Aérea del Peru aligne vingt Cessna A-37B Dragonfly, douze Dassault Aviation Mirage 2000P/DP, huit Mikoyan MiG-29SE/UBP Fulcrum, et huit Sukhoi Su-25A/UB Frogfoot la réalité est beaucoup plus compliquée.
Ses Mirage 2000P/DP sont tous opérationnels. C’est là le seul modèle d’avion de combat pour lequel des efforts ont été consentis. Ils assurent d’ailleurs entre 80 et 90% des missions de défense aérienne. Les 10 à 20% restants sont affecté aux trois MiG-29SE Fulcrum monoplace et à l’unique MiG-29UBP biplace de transformation opérationnelle encore en état de vol. Sur les Su-25 Frogfoot seuls les deux biplaces également destinés à transformés les pilotes semblent encore capables de prendre les airs. Deux monoplaces sont en cours de restauration, via cannibalisation d’autres exemplaires.
Le Pérou ayant condamné l’invasion de l’Ukraine la Russie a fermé le robinet des pièces détachées, poussant ce pays sud-américain dans les bras des États-Unis.

Le MiG-29 Fulcrum est au cœur de toutes les attentes péruviennes en matière de chasse.

Justement le seul avion de combat de facture américaine, le Cessna A-37B Dragonfly d’attaque au sol, est lui aussi en bien piètre situation. Seuls six à huit avions sont aujourd’hui disponibles. Pour permettre de palier ses défaillances et celles des Su-25 Frogfoot le Pérou a eu recours à une solution radicale : augmenter l’armement des avions de soutien opérationnel et d’appui Korean Aerospace Industries KA-1P Woongbee et appeler à la rescousse les hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/Mi-35 Hind. Le résultat est une relative perte d’autonomie sur les avions de facture sud-coréenne, de l’ordre de 20% environ.

L’état-major de la Fuerza Aérea del Peru sait que désormais elle doit en passer par une solution radicale. Il s’agit de retirer du service les trois modèles d’avions qui lui posent aujourd’hui problème et les remplacer par un seul acquis spécialement. En parallèle elle conserverait ses Mirage 2000. Et depuis le début de l’année l’avion dont le nom revient le plus dans les médias sud-américains est le Lockheed-Martin F-16V Block 70 Viper. Le chasseur américain dérivé du mythique F-16 Fighting Falcon permettrait au Pérou de retrouver une certaine efficacité dans ses missions de chasse.

Fidèle à la tradition les KA-1P Woongbee arborent la gueule de requin sur les flancs du turbopropulseur.

Après deux jours de visite officielle le général Brown est donc reparti avec la satisfaction d’avoir resserrer les liens entre les deux forces aériennes. Et sans doute aussi d’avoir ouvert la voie à un nouveau contrat américain d’avions de combat.
Affaire à suivre.

Photos © Fuerza Aerea del Peru

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

    1. Est-ce une affirmation ou une question Roger33 ? Car si c’est une affirmation en effet actuellement aucun Rafale ne vole dans des pays sud-américains, le Brésil ayant raté le coche il y a quelques années. Si c’est une question la réponse sera nuancée. Aujourd’hui donc non mais dans un avenir plus ou moins proche nous ne saurions être aussi catégorique. Un pays comme la Colombie pourrait se révéler intéressé par la polyvalence du chasseur français.
      Donc comme disent nos amis britannique : « wait and see ».

    2. D’un certaine façon si =D. la France est un pays sud américain (partiellement) et les rafales sont régulièrement déployer en Guyane (surtout pour les lancements d’ariane sensible)

  1. Qu’en est-il de l’avenir des 80 mirage 2000-9 des EAU ?
    Une fois la flotte des Rafale livrée, la France va t’elle récupérer ces Mirage 200-9 ?
    Ils pourraient être proposer aux forces aériennes d’Amérique du Sud.

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