L’aéronavale japonaise traque la marine russe !

C’est une des zones les plus stratégiques de l’océan Pacifique, séparant la mer du Japon de la mer d’Okhotsk. Depuis quelques jours l’activité navale russe s’est intensifiée autour du détroit de La Pérouse obligeant la Japan Maritime Self-Defense Force à mobiliser son aviation. Au moins quatre navires de guerre ont d’ores et déjà été aperçus dans la région sans qu’aucun exercice n’ait été signalé à Tokyo par Moscou. Il y a dans la région comme un sentiment de retour de la Guerre Froide.

Avec une longueur de quarante-deux kilomètres et une profondeur allant de quarante à cent quarante mètres, ce détroit n’est pas forcément un des endroits de la planète où on s’attendrait à croiser des bâtiments de guerre traquer par des avions de patrouille maritime. Et pourtant ses treize kilomètres de large séparent deux géants antagonistes : le Japon au sud et la Russie au nord. C’est même redevenu depuis la semaine dernière une des principales zones de mission pour Kawasaki P-1A et les Lockheed P-3C Orion de l’aéronavale nippone.

Tout a commencé la semaine par la détection puis l’identification visuelle de deux navires de surface et d’un sous-marin. Les premiers sont le destroyer anti-sous-marin Amiral Panteleïev et le bâtiment de sauvetage en grande profondeur Igor Belousov. Le troisième n’a pas été formellement reconnu, tout juste sait-on qu’il s’agit d’un sous-marin d’attaque à propulsion diesel de classe Kilo. Ces trois navires laissent à supposer que la flotte russe du Pacifique a lancé un exercice anti-sous-marin au large des côtes japonaises. Deux Lockheed P-3C Orion ont d’ailleurs suivi les trois navires durant un certain temps. La faible profondeur des eaux mais aussi le droit maritime international obligent le submersible russe à traverser le détroit de La Pérouse en ayant fait surface.

Par la suite la corvette russe Smerch a été observé par un biréacteur léger Learjet U-36A japonais de surveillance alors qu’elle maraudait aux alentours de l’entrée est du détroit. Elle ne l’a pas franchi mais a cependant nécessité le déploiement d’un Kawasaki P-1A plus à même de réaliser ce type de mission.

La JMSDF est numériquement parlant désormais la première utilisatrice du Lockheed P-3C Orion devant l’US Navy.

Habituellement les avions de la patmar japonaise sont bien plus engagés dans la poursuite des navires de guerre chinois plutôt que russes. Le retour de ces derniers indiquerait-il que Moscou cherche à jouer sur d’autres tableaux que ceux des mers Baltique et de Barents et bien sûr que celui de l’Ukraine ? En tous cas Tokyo prend la menace très au sérieux puisque désormais ses avions de lutte anti-sous-marine sont omniprésents autour du détroit de La Pérouse.
Affaire donc à suivre.

Photos © Japan Maritime Self-Defense Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Arnaud,
    « qu’aucun exercice n’ait été signalé à Pékin par Moscou. »
    Je crois que vous vouliez écrire « Tokyo » à la place de Pékin non? 🙂

    1. Oui pardon, merci James pour la remarque, je la rectifie immédiatement. Faire du Japon une colonie chinoise est impardonnable. 🙂

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