E-3A Sentry et RQ-4D Phoenix, la réponse de l’OTAN à l’agression russe en Ukraine.

Il y a un an Vladimir Poutine pensait empêcher l’Ukraine de rejoindre l’OTAN et l’Union Européenne, il n’a fait que la rapprocher encore un peu plus d’elles. Surtout en un peu plus de onze mois de guerre les forces armées du dictateur russe ont renforcé l’alliance Atlantique et lui ont même redonné un second souffle. Sa composante aérienne est désormais pleinement apte à pouvoir renseigner aussi bien le commandement bruxellois que les états membres, et donc par ricochets la résistance ukrainienne. Des moyens aériens qui sont devenus une épine dans le pied de l’aviation russe.

Vue de l’extérieur le grand public a encore beaucoup de mal à cerner le rôle exact de l’alliance Atlantique dans l’effort de guerre de l’Ukraine. Entre complotismes, légendes urbaines, et méconnaissances les Français, et plus largement les Européens se méprennent souvent sur ses capacités réelles. Si elle ne participe évidemment pas directement à ce conflit elle permet cependant aux états-majors de ses états membres de mieux cerner certains aspects des mouvements de troupes de la fédération de Russie, aussi bien en Ukraine que sur une partie des territoires biélorusses et russes.

Outre la coordination des moyens de défense de certains pays membres qui se sentent menacés directement par le maître du Kremlin, les fameuses missions de réassurance, les forces de l’OTAN assurent donc des missions de renseignement. Et celles-ci sont bien moins médiatisées et, disons le clairement bien moins sexy, que celles impliquant des avions de combat. Il faut dire qu’elles reposent principalement sur deux types d’aéronefs mal connus des béotiens, l’un piloté et le second télépiloté.

Boeing E-3A Sentry.

C’est ainsi que pour être sûr de bien comprendre les mouvements des forces ennemies l’alliance Atlantique dispose de ses propres aéronefs.
Afin de surveiller le ciel ukrainien c’est depuis le territoire roumain que de vénérables Boeing E-3A Sentry décollent pour scruter les frontières avec la Russie. Ces AWACS opèrent ensuite depuis différents espaces aériens alliés. Ils recherchent aussi bien les Sukhoi Su-24 Fencer et Su-34 Fullback responsables des attaques au sol que les Mikoyan MiG-31BM Foxhound-B et Tupolev Tu-22M Backfire qui tirent à distance de sécurité les missiles de croisières, hypersoniques ou non, et tuent les Ukrainiens parfois par cinquantaines. En demeurant dans l’espace aérien souverain des états membres les avions de l’OTAN se mettent à l’abri de la gâchette facile des pilotes russes.
L’autre moyen directement à la main de Bruxelles c’est l’ultramoderne drone de reconnaissance stratégique Northrop-Grumman RQ-4D Phoenix. Bardé d’équipements de surveillance et de recueils du renseignement ces avions sans pilote permettent aux états membres de l’Alliance Ground Surveillance de mieux appréhender les mouvements au sol des militaires russes et de leurs auxiliaires de la milice privée Wagner. Les RQ-4D Phoenix peuvent également observer les mouvement des navires ennemis en Mer Noire, et ce depuis la très haute altitude de leurs vols. À la différence des AWACS cependant seuls les pays membres de l’AGS peuvent disposer directement des informations données par ces drones. La France ou le Royaume-Uni par exemple disposent de leurs propres aéronefs pour de telles missions, et peuvent également partager les renseignements avec le haut commandement de l’OTAN sis dans la capitale belge.

Northrop-Grumman RQ-4D Phoenix.

Vous l’aurez donc compris par son action dévastatrice contre l’Ukraine et sa population le maître du Kremlin a renforcé encore un peu plus l’OTAN au lieu de l’affaiblir. Et surtout il a enfin donné une raison d’être aux drones RQ-4D Phoenix et de nouvelles perspectives pour les E-3A Sentry qu’on pensait dépassés.

Photos © OTAN

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

    1. Fondamentalement James le RQ-4D est optimisé pour la reconnaissance électronique et pour le partage de données en temps réel. C’est donc une évolution claire du RQ-4A.

  1. je me demande ce qu’il se passerait si 1 avion de l’OTAN venait a survoler le territoire ukrainien…, quel serait la reaction de la russie, et celle de l’ukraine… avion arme comme rafale ou F16 ou non arme comme AWACS par ex…

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