Le Pentagone immobilise une partie de ses convertiplanes V-22 Osprey.

Les trois versions de l’avion américain sont concernées : Bell-Boeing CV-22B, CMV-22B, et MV-22B Osprey. Dans l’urgence l’US Department of Defense a décidé ce weekend d’interdire de vol plusieurs dizaines de ses convertiplanes sans préciser exactement le nombre ni la répartition au niveau des trois forces utilisatrices. Les généraux américains insistent sur le fait que cette décision est temporaire et fait suite à la découverte des «engagements d’embrayages durs» mis en lumière à l’été dernier. Les travaux d’inspections sont menées par les techniciens militaires assistés d’ingénieurs du consortium Bell-Boeing.

Bien que l’annonce n’ait pas été officialisée par l’US Air Force, l’US Marines Corps, ou encore par l’US Navy la cause de la panne semble se trouver au niveau des douilles d’entrée du fourreau moteur. C’est sous ce vocable qu’on entend la petite pièce mécanique faisant le lien entre la boite de vitesses du rotor et le turbopropulseur. Un élément usiné facturé généralement un peu moins de douze dollars US l’unité et qui donc pourrit la vie des militaires américains. Plusieurs ingénieurs spécialisés dans les convertiplanes qui ont étudié le problème depuis sa révélation à l’été 2022 préconisent un remplacement sur l’ensemble des convertiplanes, à titre préventif.

Toujours est-il donc qu’en attendant les trois armes américaines doivent se passer d’une partie de leur flotte aérienne. Et cela arrive à un moment où le tout nouveau CMV-22B prend la place du rustique et très apprécié Grumman C-2A(R) Greyhound. Autant dire qu’une telle immobilisation ne tombe pas exactement à point nommé pour l’aéronavale des États-Unis. Les CV-22B Osprey de l’US Air Force sont eux aussi impactés cinq mois après leur reprise des vols pour la même cause.
Et la grogne commence à se faire ressentir dans l’US Marines Corps et l’US Navy où on estime que la décision prise en août dernier de ne pas immobiliser les avions a aujourd’hui de lourdes répercussions sur l’efficacité opérationnelle.

C’est donc clairement l’illustration de l’expression française : «reculer pour mieux sauter». Et c’est l’US Department of Defense qui a décidé de clouer au sol tous ces avions, une manière comme une autre de forcer la main de l’US Department of Navy placé sous sa tutelle. Cependant la transparence a, aux États-Unis, ses limites. Aucun chiffre ni répartition des avions n’a été divulgué par les décideurs de la défense américaine.
Désormais les trois forces utilisatrices espèrent un retour à la normale dans les plus brefs délais, sans doute au cours de la seconde moitié de ce mois de février 2023. On ignore cependant si les exemplaires exportés au Japon sont également concernés.
Affaire à suivre.

Photo © US Navy.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. Il aurait dû l appeler V22 Murphy…quand ça veut pas. C est dommage c est un concept tellement avant-gardiste

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