L’Équateur passe commande pour deux Airbus DS C-295 supplémentaires.

Comme quoi il n’y a pas que l’Embraer C-390 Millennium à bien marcher actuellement sur le marché des avions de transport tactique. Ce mercredi 18 octobre 2023 le ministère équatorien de la défense a annoncé avoir passé un accord avec le groupe Airbus autour de la fourniture de deux bimoteurs C-295W, sans toutefois dévoiler le montant du contrat. Ces avions ne sont pas destinés à la Fuerza Aérea Ecuatoriana mais à l’Ejército Ecuatoriano. Dans le même temps on a appris que l’Armada del Ecuador s’intéresse également à l’avion européen, mais dans sa version C295MPA Persuader de patrouille maritime et de surveillance.

Aspect assez intéressant des aviation terrestres en Amérique du sud : elles alignent régulièrement des avions de transport tactique. L’Ejército Ecuatoriano n’y fait donc pas exception. Dans son arsenal aérien on retrouve actuellement, à côtés des traditionnels monomoteurs légers Cessna 182 Skylane américains et Pilatus PC-6B Turbo Porter suisses des avions beaucoup plus lourds comme le Casa CN-235M espagnol ou encore l’IAI Arava israélien. Et c’est justement ce second avion qui doit laisser la place dans quelques mois à l’Airbus DS C-295M.

En Équateur le bimoteur d’origine israélienne n’a plus la côte. L’un a été perdu accidentellement voici 5 ans et les deux autres cumulent pannes sur pannes. Dans le même temps cet avion de transport tactique est aujourd’hui jugé trop petit pour être encore réellement efficace. En outre à la différence du PZL C-145 Skytruck racheté de seconde main auprès de l’US Air Force l’Arava n’est pas adapté aux parachutages de troupes en conditions dégradées. Il est donc temps pour l’Ejército Ecuatoriano de s’en séparer. L’arrivée en 2025 des deux C-295W rebattra également les cartes dans la distribution des missions de transport tactique dans cette armée équatorienne. Ils seront les plus gros avions jamais mis en œuvre!

Pour autant en Équateur le bimoteur tactique européen n’est pas un inconnu. La Fuerza Aérea Ecuatoriana en aligne déjà trois exemplaires depuis 2015. Des avions qui localement ont permis d’envoyer à la retraite deux vieux Lockheed L-100-20 et l’unique C-130B Hercules en dotation. Ce qu’elle a alors perdu en terme de volume de charge elle l’a gagné en matière de sécurité et de modernité. Mais surtout depuis plusieurs mois c’est l’Armada del Ecuador qui tourne autour de l’avion européen dans sa version patmar. On parle de plus en plus d’une future commande de deux exemplaires afin de remplacer les trois Beechcraft Super King Air 200 MP actuellement employés dans un rôle de surveillance maritime et particulièrement fatigués. Les bimoteurs légers américains y servent depuis 1997. Là encore ils deviendraient les plus gros avions en dotation, détrônant au passage les deux actuels Casa CN-235MP qui assurent eux la patrouille maritime et les missions de recherches et de sauvetages hauturiers. Le C295MPA Persuader offrira en outre une capacité de lutte anti-sous-marine assez inédite.

Fidèle client d’Airbus DS l’Équateur fait donc partie de ces pays qui aiment le C-295 et qui le montrent. Souvent sous-estimé l’avion européen est pourtant un modèle d’efficacité. Nos amis canadiens en ont fait l’agréable découverte depuis quelques mois maintenant.

Photo © Airbus DS.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Malheureusement le Canada est loin d’être satisfait de cet avion européen. Le CC-295 a du mal à atteindre les performances promises par Airbus. Les modifications nécessaires pour répondre aux besoins de l’ARC ont augmenté le poids de l’avion qui est conséquemment sous-motorisé. Un certain nombre d’autres défauts majeurs sont signalés: avionique à revoir, problèmes en conditions givrantes, limitations de parachutage et centre de gravité problématique. Ces déficiences ont de graves conséquences sur la capacité de l’avion à fonctionner efficacement et de façon sécuritaire dans le rôle de recherche et sauvetage qui lui est confié.

    Par conséquent, l’ARC est contrainte de repousser l’entrée en opération de sa flotte de CC-295 et doit entre-temps pallier en utilisant ses vieux CC-130H Hercules pour remplacer ses CC-115 Buffalo mis prématurément à la retraite. Bien que certaines lacunes puissent être corrigées, certains parlent d’un fiasco et évoquent même l’abandon du programme CC-295 au profit de l’Alenia C-27J Spartan qui était favori au début du concours de sélection.

    1. L’Alenia C-27J Spartan II serait sans doute mieux accepté par les politiques canadiens car il intègre pas mal d’avionique américaine alors que le CC-295 Kingfisher est surtout un avion européen. Et on sait que le Canada est un marché difficile pour l’Europe tant vos procédures sont proches de celles des USA. Ce n’est pas pour rien si en plaisantant nous sommes souvent quelques-uns à vous affubler du sobriquet de 51e état américain. Il suffit de voir le CC-150 Polaris qui ne ressemble pas du tout aux A310 MRT allemands.

      1. La politique n’a rien à voir avec les déboires du CC-295 Kingfisher. Techniquement, il ne répond pas aux cahier de charges qu’Airbus avait promis de respecter. Cela va bien au-delà de l’avionique qui est sans doute le problème le plus facile à régler. Nous somme certes des Nord-Américains liés par un accord de libre échange et le NORAD, mais pas réfractaires aux avions européens comme le prouve le choix du A330MRTT par le Canada. Espérons qu’Airbus saura régler les problèmes identifiés par l’ARC !

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