325th Fighter Wing : du F-22A Raptor au F-35A Lightning II.

Généralement quand dans une force aérienne une unité change de monture c’est pour aller vers quelques chose de plus efficient, enfin ça c’est un peu de la théorie. Car depuis quelques semaines en Floride, et plus particulièrement à Tyndall AFB, se dessine une transition douce entre deux chasseurs de 5e génération. En fait les deux seuls en dotation dans l’US Air Force : les Lockheed-Martin F-22A Raptor et F-35A Lightning II ! Et c’est le 325th Fighter Wing qui se trouve au centre de cette évolution.

On sera toutes et tous d’accord pour reconnaître que le Lockheed-Martin F-35A Lightning II est loin de faire l’unanimité, notamment chez celles et ceux qui n’ont jamais collé leurs fesses dans son cockpit. Pour autant il est le successeur évident, et même logique, du General Dynamics F-16 Fighting Falcon. Il a d’ailleurs un peu été conçu pour cela. Que ce soit dans les unités de l’US Air Force ou bien à l’export au sein de forces aériennes européennes de pays membres de l’OTAN c’est le rôle qu’il remplit depuis maintenant quelques années. Et il s’en acquitte plutôt bien, reconnaissons le.

Tail Code en TY, pas de doute possible : ce F-22A Raptor vient bien de Tyndall AFB.

Forcément on a été un peu plus surpris quand il a été annoncé comme remplaçant du «tueur de chars» Fairchild-Republic A-10C Thunderbolt II en dotation dans les unités de l’US Air Force. À la limite si on excepte le fameux canon GAU-8/A Avenger de calibre 30 millimètres le Lockheed-Martin F-35A Lightning II peut parfaitement faire ce que fait le Warthog : tirer des missiles air-sol AGM-65 Maverick et larguer des bombes guidées. En plus il le fera de manière beaucoup plus discrète, avec nettement moins de decorum. À la limite quand la même US Air Force choisit de remplacer une partie de ses McDonnell-Douglas F-15C/D Eagle et F-15E Strike Eagle par ce même F-35A on peut encore le comprendre, les unités en question gagnant en polyvalence. D’ailleurs aussi bien dans le cas du Thunderbolt II que dans celui des Eagle / Strike Eagle il a là encore été conçu dans ce sens.

Mais alors pourquoi en Floride, et plus particulièrement au sein du 325th Fighter Wing le Lockheed-Martin F-35A Lightning II se met-il en tête de remplacer le Lockheed-Martin F-22A Raptor ? On ne peut pas franchement dire qu’il ait été conçu en ce sens, ce serait mentir. Le successeur du Raptor en est encore dans sa phase de développement sous la forme du programme NGAD. Surtout le biréacteur de Lockheed-Martin est un chasseur de supériorité aérienne, quasiment de domination aérienne, alors que le monoréacteur est un chasseur multi-rôle. Le F-35A Lightning II peut en effet réaliser des missions air-air mais il s’agira plutôt d’interception ou de police du ciel plutôt que strictement de supériorité aérienne. Il n’est tout simplement pas fait pour ça, son système d’arme n’est pas adapté.

D’autant qu’à Tyndall AFB les femmes et les hommes qui servent le Lockheed-Martin F-22A Raptor savent à quel point cette machine est adapté à leurs besoins. Pour autant elle ne l’est peut-être plus à ceux de l’US Department of Defense. Car au Pentagone les généraux insistent bien sur le fait que les chasseurs qui quitteront d’ici quelques semaines la Floride n’iront pas à Davis-Monthan AFB couler des jours heureux dans le désert d’Arizona. Ils rejoindront d’autres unités de défense aériennes, plutôt sur la côte ouest et notamment en Alaska ou encore à Hawaï. L’idée est qu’aujourd’hui il vaut mieux avoir ce chasseur de supériorité aérienne difficilement détectable au plus près des menaces chinoises et russes. Sur la côte est où celles ci sont plus rares le F-35A peut parfaitement faire l’affaire.

Il est évident qu’il sera plus facile pour des mécanos et pilotes de F-22A de transitionner vers le F-35A que pour leurs collègues opérant sur A-10C, F-15E, ou encore F-16C. Le Raptor et le Lightning II sont deux machines de l’ère numérique alors que les autres datent de l’époque analogique.

Premier F-35A Lightning II aux couleurs du 325th Fighter Wing.

À l’horizon 2028 le 325th Fighter Wing fera voler soixante-douze Lightning II répartis entre les 2nd Fighter Training Squadron, 43rd Fighter Squadron, et 95th Fighter Squadron. Il est à noter que le premier de ces trois sera aussi le premier à recevoir ses F-35A. Il perdra sa dotation actuelle en jets d’entraînement Northrop T-38C Talon redevenant ainsi 2nd Fighter Squadron qu’il était jusqu’en 2010. Eux par contre ont toutes les chances de finir dans le désert.

Photos © US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

11 Responses

  1. Bonsoir Arnaud. Également c est que le f22 n est plus fabrique et que le maintient en condition nécessite des miracles
    Peu ou pas de pièces et 117 avions ça nécessite beaucoup de pièces. Également en fin, peut être que le f22 n apporte plus l avantage qu il était dans les annee 2000, une furtivite qui s etiole aussi vite que progresse les radars. D ailleurs le f22 n a jamais fait véritablement ses preuves au combat à part en bvr. Dernièr exemple à Taïwan il y a 2 mois. C est un fin de carrière qui s annonce pour faire de la place au ngad

    1. En fait le F-22A Raptor n’a pas à faire ses preuves autrement qu’en mode BVR puisque c’est un chasseur de supériorité aérienne et non un avion dédié au combat tournoyant. Hors exercice aucun avion ennemi ne pourrait s’approcher de lui, c’est la raison même de son existence.

    2. Il faut éviter de faire des conclusions hâtives sur ces exercices de combat tournoyant sans connaître les conditions d’engagement
      En regardant bien le F-22 avait des bidons, ce qui n’est pas optimal pour ce genre d’exercice où, d’autre part, chaque « camp » évite de montrer toutes les capacités de leur monture. Rappelez-vous la rencontre du même genre où un Rafale « chargé de bidons » car arrivé d’un convoyage s’était fait « shooter » par un F-15 singapourien en config air/air pure.
      Même si le F-22 a été prévu pour engager l’adversaire en bvr, cela ne l’empêche pas d’être redoutable en dogfight, rapport poussée/poids important, surface ailaire importante impliquant une charge ailaire contenue, poussée vectorielle, etc…
      Quant à sa furtivité, sa géométrie reste d’actualité dans ce domaine, preuve que plusieurs projets d’avion furtif reprennent sa forme et les couches traitant les ondes radar se changent…

    3. Le F22 fait actuellement l’objet d’un retrofitting chez Lockheed Martin afin de le mettre à jour avec notamment l’adjonction d’un IRST qui doit lui permettre de conserver son avantage en combat aérien. Fin prévue en 2030, ce qui doit lui permettre d’assurer la transmission avec le NGAD.

  2. C’est un peu bizarre de voir un Raptor envoyé à la retraite anticipée et remplacé par un moins performant vendu à l’etranger. Il y a quelque chose qu’on ignore.

    1. Bon après il faut voir que le F-35A Lightning II est de plus en plus présent dans les rangs de l’US Air Force, aussi bien au sein de l’Air Combat Command que de l’Air National Guard.

  3. Tiens monsieur Arnaud est encore pris en flagrant délit de publicité pour le constructeur américain Lockheed Martin. Je me demande comment un journaliste pourrait justifier de jouer ainsi les VRP de bas étage pour un industriel qui ne cherche qu’à tuer notre industrie aéronautique nationale. C’est de la haute trahison de votre part. Décidément plus je vous lis et je me dis que vous ne pouvez pas être français.

    1. Deux petits points monsieur Goudon de Beuvière :
      -Primo n’étant ni Président de la République, ni ministre ou secrétaire d’état, ou encore représentant officiel d’une institution de la Ve République je ne peux nullement être accusé de « haute trahison« . Je vous invite à lire ou à relire les articles 67 et 68 de la constitution de 1958, révisée en 2007.
      -Secundo n’étant pas journaliste je ne me sens nullement concerné par vos petites attaques personnelles finalement assez foireuses.

      Donc voilà. Vous comprendrez aisément monsieur que désormais vous soyez strictement modéré sur notre site.

    2. Encore un qui se donne un nom pompeux, style vielle noblesse française pour se faire valoir.
      Et encore rien à voir avec l’aviation fussent-elles à pédale.

  4. Je sais en lisant vos articles que vous appréciez le F35, c’est vrai que moi un peu moins 🙂

    Bien que ça reste en soi un bon appareil, je lui reproche de ne pas être à la hauteur des attentes exprimées car il ne surpasse jamais l’appareil qu’il est supposé remplacer (Sauf sur la version B, pour remplacer l’antique AV8-B Harrier II) sauf peut-être sur l’avionique … Moyennant quelques bugs.

    Exemple ici sur le remplacement des A10 et F15 par le F35, un avion bien plus cher à exploiter (prix à l’heure de vol, coût des munitions) pour des capacités moindres (Capacité d’emport, maniabilité, vitesse, etc …). Pour moi le A10 suffit à sa mission, le F15 peut évoluer par retrofit sur le standard EX.

    Sur l’aspect de la furtivité passive, le concept est déjà dépassé comme l’ont prouvé les allemands en détectant avec une précision autorisant la conduite de tir sur des F35. A la manière du Rafale (et du A10), il est plus simple d’exploiter le relief du terrain selon moi, seule véritable protection contre la détection incontournable. Également rappeler la limite : une fois ajoutés les pods sous les ailes, le F35 redevient tout aussi visible que le Rafale.

    Quant à la maintenance, le moteur F135 qui propulse le F35 a démontré une complexité d’entretien bien plus élevée que prévue, en sachant que les pilotes doivent plus le pousser afin de pouvoir atteindre le mach 1,6, ce qui entraîne une usure accrue … Que le système de maintenance prédictive ALYS ne sait toujours pas détecter. En résulte un taux de MCO d’à peine 55% : on est très loin de l’objectif de 90% voulu par l’USAF …

    Aussi, même si on ne pourra juger de la qualité de ces avions que dans le futur avec notamment l’adjonction des capacités de communication entre les matériels qui préfigureront la 6e génération, pour moi cet avion reste pour le moment et malgré l’essai intéressant, un appareil de transition …

    1. Votre commentaire me fait penser à ceux délivrés par certains chauvins très cocorico sur le F-16, le Mirage F-1 qui était en compétition avec lui, et déjà au rebut ou aux mains de certaines sociétés US, Canadienne pour le training des pilotes de F-16, F-18 super Hornet, de F-15, F-22 et autres F-35.

      Comme beaucoup de francophone belge, j’étais en faveur du Rafale, mais Dassault n’a pas daigné remettre une offre sérieuse et dans les délais a notre gouvernement.

      Ils avaient déjà refusé de le rendre compatible pour les B61-3 sur la base de Kleine-Brogel, au nom de la non dissémination nucléaire….!
      L’Arabie Saoudite lorgne sur le Rafale et voudrait l’arme atomique, la vente va-t-elle capoter sur ce sujet…?

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