Qu’est-ce que le principe de « dispersion » des F-35A Lightning II norvégiens ?

C’est une des réponses actuelles de la Norvège aux provocations de la Russie à l’encontre de ses voisins. Ce jeudi 18 janvier 2024 deux chasseurs multi-rôles Lockheed-Martin F-35A Lightning II ont quitté leur base d’Ørland afin de rejoindre celle de Sola dans le sud du pays. Les stratèges de la Luftforsvaret appellent cette technique la «dispersion». Ils y resteront un temps indéterminé, jusqu’à ce que la situation diplomatique s’arrange avec ce voisin bien encombrant.

La communication des militaires norvégiens est bien rôdée. Car s’ils se sont exprimés sur ces deux chasseurs de 5e génération qui ont rejoint hier Sola ils se sont bien gardés d’expliquer si d’autres F-35A avaient été déplacés, «dispersés» pour reprendre leur vocable, ou s’ils le seront. Historique membre de l’OTAN et allié fidèle de l’Ukraine la Norvège cumule en plus d’être frontalier de la Russie, à hauteur de 196 kilomètres par les terres et via la Mer de Barents. Cette dernière est d’ailleurs, comme d’autres, considérée par le maître du Kremlin comme une de ses mare nostrum.

Habituellement donc les Lockheed-Martin F-35A Lightning II de la Luftforsvaret sont réunis à Ørland, sur la façade occidentale du pays. Tous les chasseurs en question sont actuellement rattachés au prestigieux 332 Skvadron apparu durant la Seconde Guerre mondiale en Angleterre et qui participa à de nombreuses opérations contre la Luftwaffe, notamment au-dessus de Dieppe. Aujourd’hui le rôle premier des F-35A d’Ørland est d’assurer la défense aérienne de la Norvège. Les deux avions «dispersés» à Sola l’ont d’ailleurs été avec des équipements permettant la dégradation de leur niveau de furtivité. Car il ne faut pas s’y méprendre cette action n’a rien d’un exercice c’est bien une décision motivée par la détérioration des relations diplomatiques entre Moscou et Oslo. La Norvège craint depuis quelques semaines une réaction militaire de son voisin à son encontre.

Arrivée à Sola du premier Lockheed-Martin F-35A Lightning II du 332 Skvadron.

Rappelons que quatre F-35A Lightning II d’Ørland sont également déployés actuellement en Islande dans le cadre d’une mission de police du ciel sous gestion de l’OTAN. Cela permet ainsi d’avoir moins de chasseurs concentrés au même endroit en cas d’attaque russe contre la grande base aérienne norvégienne. Celle de Sola n’est pas forcément l’une de celle à laquelle on penserait en premier lieu puisqu’elle abrite à l’année des hélicoptères de recherches et de sauvetage hauturiers AgustaWestland AW.101 Merlin. Cependant Sola accueillit régulièrement des chasseurs du 332 Skvadron durant la guerre froide, notamment des Northrop F-5A Freedom Fighter à la fin des années 1960. La Norvège revient donc à ses vieux réflexes défensifs.

Photos © Luftforsvaret.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Bonjour Arnaud et l’équipe,
    bonjour les fans.
    Sujet intéressant qui a également été abordé par Rivista Italiana Difesa dans le numéro de janvier.
    La Suède et la Suisse ont toujours prévu de disperser leurs actifs sur le territoire en utilisant des tronçons d’autoroute spécialement construits. Récemment également, la R.A.F. elle a procédé à des exercices de dispersion mais, me semble-t-il, en utilisant des aérodromes qui ne sont plus opérationnels.
    L’O.N.A.T. dans le passé, il a favorisé la résilience des bases permanentes en prévoyant la construction de hangars à l’épreuve des bombes et la réparation rapide des pistes de décollage.
    Il semble clair que les forces aériennes européennes doivent s’adapter rapidement à la situation de crise.
    Ils devront renforcer les capacités de résilience des bases permanentes, notamment en augmentant les défenses antiaériennes et antimissiles.
    Mais ils devront aussi construire un système de dispersion à travers le territoire afin de rendre plus difficile l’attaque de leurs actifs.
    Toutefois, les bases de dispersion doivent également disposer d’une défense antiaérienne et antimissile adéquate. De plus, ils devront disposer d’une défense terrestre car l’adversaire utilisera certainement de petites unités commando pour attaquer des objectifs importants. Une simple grenade à main ou un RPG-7 bien placé peuvent détruire un avion de 100 000 000 d’euros en un instant.
    Ce sera un grand engagement, économique mais surtout doctrinal pour les forces aériennes européennes.
    Traduit avec Google.

  2. Les pays ont envie de jouer à la guerre, de se ******** comme entre bandes rivales dans les cités pour protéger des zones de deal !
    On y va petit à petit vers cette 3ème WW III, mais sûrement.

    1. Deux choses pour votre premier commentaire sur notre site. Primo merci d’éviter la vulgarité cela m’évitera de devoir dégainer les astérisques. Nos lectrices et lecteurs n’ont pas à subir cette grossièreté. Secundo comparer ce qui se passe actuellement entre les Alliés et la Russie à une guerre de territoires entre gangs de délinquants c’est très osé. Perso je trouve ça ridicule.
      Ensuite je me demande c’est quoi une 3e WW III ?

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