C’est un serpent de mer qui ressurgit assez régulièrement à Athènes. Pourquoi la Polemikí Aeroporía n’investirait pas dans une flotte d’avions-citernes ? La réponse négative est assez souvent liée au coût d’acquisition et d’exploitations de tels appareils même si la situation actuelle autour des relations avec la Turquie relance le débat. Restera ensuite à savoir de quel genre d’avion de ravitaillement en vol on parle ici ?
En Europe l’Armée de l’Air et de l’Espace, l’Ejercito del Aire y del Espacio, la Luftwaffe, ou encore la Royal Air Force alignent des avions de ravitaillement en vol. Ce n’est pas une priorité pour la majorité des pays du Vieux Continent qui savent qu’ils peuvent en outre compter sur le soutien de la Multinational Multi-Role Tanker Transport Fleet de l’OTAN. Alors pourquoi la Polemikí Aeroporía chercherait un tel type d’avion ô combien onéreux ?
D’abord il faut savoir que les premières démarches grecques autour d’un avion-citerne remontent au début des années 1980. À l’époque il avait un temps été question de l’achat de trois ou quatre Boeing KC-707 avant que le projet ne capote et ne retombe dans les oubliettes. Quelques années plus tard, au milieu des années 1990 c’est la possibilité d’acquérir là encore trois à quatre avions qui s’était présentée, on parlait alors de Boeing KC-135E Stratotanker de seconde main de l’US Air Force. Et puis là encore rien ne s’est fait.
Et là comme par miracle le serpent de mer repointe le bout de son museau. Les essais il y a deux ans, en novembre 2023, de l’Embraer C-390 Millennium mais aussi la présence sur le marché des Airbus Defence A330 MRTT / A330 MRTT+ et Boeing KC-46A Pegasus relancent l’intérêt grec. Sans compter une situation internationale qui n’est pas des plus stables pour Athènes après les choix d’achat de nouveaux avions de combat par Ankara. Certains y voient aussi la volonté des Grecs d’offrir une allonge de rayon d’action à leurs futurs Lockheed-Martin F-16V Viper et F-35A Lightning II autant qu’à leurs actuels Dassault Aviation Rafale EG/DG et General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon.
Paradoxe intéressant : en 2024 près de 80% des pilotes de chasse de la Polemikí Aeroporía étaient qualifiés au ravitaillement en vol alors même qu’aucun avion ravitailleur ne vole sous cocarde grecque. En fait ils ont l’occasion de s’y former grâce aux appareils étrangers, et en particulier ceux de l’Aeronautica Militare ou encore de l’US Air Force. Les exercices internationaux ça sert aussi à ça.

Reste donc à savoir si 2026 sera l’année au cours de laquelle la Polemikí Aeroporía sautera le pas et passera commande de ses premiers ravitailleurs en vol. Si tel est le cas je verrais bien le groupe Airbus l’emporter sur son éternel concurrent américain. Des A330MRTT+ sous livrée grecque, ça aurait de la gueule !
Affaire à suivre.
Photos © Polemikí Aeroporía
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