C’est à la fois un des jets d’affaire les moins connus de l’avionneur français et un des avions les plus discrets de la Marine Nationale. Les six Dassault Falcon 10 MER seront remplacés à partir de l’année prochaine par des Pilatus PC-24 loués à l’entreprise américano-suisse Jet Aviation. Cette dernière livrera au ministère des Armées trois avions non configurés afin de laisser à nos marins du ciel la plus grande liberté. Le dernier exemplaire doit arriver sur la BAN de Landivisiau début 2027.
Pour rappel le Dassault Falcon 10 MER est tout à la fois un avion de liaisons d’état-major et d’entraînement avancé. L’acronyme MER signifie d’ailleurs Marine Entraînement Radar. C’est un biréacteur d’affaire d’ancienne génération directement dérivé du mythique Mystère XX mais de plus petite taille. Il n’est plus produit depuis 1989 et sert au sein de l’Escadrille 57S de la Marine Nationale depuis 50 ans. Son remplacement était donc une nécessité.
La compétition opposait l’Embraer Emb-505 Phenom 300 brésilien au Pilatus PC-24 suisse. C’est donc ce dernier qui l’a emporté. Pour autant le ministère des Armées n’a pas acheté ce modèle de biréacteur d’affaire. Il se contentera de les louer durant une décennie à une entreprise privée étrangère. Il s’agit de la compagnie aérienne Jet Aviation, spécialisée dans le transport d’affaire. Il s’agit là d’un transporteur américano-suisse basé à Bâle et appartenant depuis 2008 au géant General Dynamics, concepteur du chasseur F-16 Fighting Falcon et de l’avion d’attaque F-111 Aardvark.
On remarquera au passage que le ministère des Armées, et par ricochet la Marine Nationale, payent ici le refus de l’avionneur Dassault Aviation de s’être positionné sur le marché des VLJ. Si un Very Light Jet s’était retrouvé dans son catalogue l’industriel clodoaldien se serait quasiment assurer de conserver l’Escadrille 57S dans le giron français. En même temps avec des si on mettrait Paris en bouteille ou bien ma tante… enfin vous savez quoi !
Le premier des trois PC-24 rejoindra la Base d’Aéronautique Navale de Landivisiau dans le Finistère au premier semestre 2026. Le deuxième le rejoindra six mois plus tard, et le troisième encore six mois après. Ainsi au premier semestre 2027 les trois jets d’affaire d’origine suisse auront été livrés et opèreront sous le hameçon. Une page se tournera alors pour la Escadrille 57S. Celle-ci n’avait pas volé sur aéronef étranger depuis la fin de la guerre d’Algérie et (à l’époque) le chasseur-bombardier Vought F4U Corsair.
Esthétiquement ce n’est pas vilain un PC-24 mais ça ne tient pas la comparaison avec un Corsair. Même pas d’ailleurs avec un Falcon 10 MER. Pourtant il sera donc le prochain avion de liaisons d’état-major et d’entraînement radar de la Marine Nationale. Et ça sur les plaquettes de l’avionneur suisse c’est plutôt classe. Un constructeur Pilatus qui a le vent en poupe auprès du ministère des Armées puisque le PC-21 vole sous les couleurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace, et que le PC-7 MKX le fera bientôt. Sans compter que des PC-7 d’ancienne génération appartiennent encore à la DGA Essais en Vol et que des PC-6B volent toujours pour le compte de l’Armée de Terre.
Affaire à suivre.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.
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