Curtiss XBTC

Fiche d'identité

Appareil : Curtiss XBTC
Constructeur : Curtiss Wright Corporation - Aircraft Division
Désignation : XBTC
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : Model 96, XA-40
Mise en service : 1945
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de bombardier torpilleur, prototype d'avion d'attaque

Sommaire

“ Le bombardier-torpilleur sans challenger ”

Histoire de l'appareil

Au matin du 7 décembre 1941 l’empire nippon bombarda, sans déclaration de guerre préalable, les États-Unis à Hawaï. L’attaque contre Pearl Harbor marqua le point de départ de la Guerre du Pacifique, une des plus importantes phases de la Seconde Guerre mondiale. L’aviation allait y jouer un rôle de premier plan, que ce soit dans un camp ou dans l’autre. Des aéronefs émergèrent à cette époque, devenant ensuite des appareils véritablement légendaires comme le chasseur Grumman F6F Hellcat ou encore le bombardier léger embarqué Douglas SBD Dauntless. D’autres en revanche ne dépassèrent pas le stade expérimental, en grande partie en raison de la fin du conflit. Ce fut notamment le cas du bombardier torpilleur monoplace Curtiss XBTC.

Si on excepte le Douglas TBD Devastator qui entra en service en 1937 l’US Navy fut pendant très longtemps hésitante quand à l’emploi des bombardiers torpilleurs embarqués. Il s’agissait souvent d’avions de reconnaissance armée ayant une vocation secondaire de torpillage à l’image des Vought SB2U Vindicator apparu à la même époque que le TBD. Quand elle entra en guerre elle n’alignait encore que des avions dépassés, n’ayant aucune véritable capacité de riposte face aux Mitsubishi B5M Mabel et surtout aux Nakajima B5N Kate japonais. Ces deux modèles avaient démontré leurs capacités contre les cuirassés et destroyers mouillant à Pearl Harbor. Il lui fallait donc réagir, et vite.
C’est pour cela qu’en janvier 1942 elle établit une nouvelle règle, celle des BT. Il s’agissait donc des Bomber Torpedo, c’est à dire des bombardiers torpilleurs de nouvelle génération. Pour autant le TBD connut un véritable remplaçant de légende : le Grumman TBF Avenger.

Sans même lancer le moindre appel d’offres, situation très irrégulière aux États-Unis y compris en temps de guerre, l’US Department of Navy et l’US Department of War chargèrent l’avionneur Curtiss de développer au plus vite un tel avion.
Le constructeur avait été choisi parce quelques mois plus tôt il avait remporté un important marché visant à doter l’aéronavale américain d’un bombardier de reconnaissance embarqué. Son SB2C Helldiver l’avait emporté face au Naval Aircraft Factory SBN… conçu par Brewster.

Curtiss décida d’affecter un bureau d’étude complet à l’avion. Le cahier des charges était des plus brefs : le futur avion devait être monoplace ou biplace et emporter un mélange de quatre canons de 20 mililmètres de calibre ainsi qu’une charge de bombe pouvant être remplacée par une torpille Mark 13. L’avionneur désigna le futur appareil comme Model 96 dans sa nomenclature maison tandis que pour l’US Navy il devint XBTC.
Souhaitant tester deux motorisations distincts Curtiss lança le XBTC-1 doté d’un Wright R-3350 Duplex-Cyclone à dix-huit cylindres en double étoile de 3000 chevaux et le XBTC-2 doté lui d’un Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major de même architecture et de puissance égale mais ayant la particularité notable d’entraîner une double hélice contrarotative.
Pour le reste de sa conception l’avion était assez académique avec son fuselage massif, sa voilure cantilever, et son train d’atterrissage classique à large voie doté en plus d’une crosse d’appontage.

Malheureusement pour l’US Navy tout était à inventer par Curtiss dans ce programme, et cela se fit ressentir sur les délais. Les ingénieurs américains mirent en effet un temps considérable à développer les volets de voilure qui devaient permettre à un avion de 3000 chevaux de réduire suffisamment sa vitesse à basse altitude pour lui permettre de décocher sa torpille Mark 13.

En février 1944 alors que le programme avançait bien l’US Army Air Force se pencha sur lui. À cette époque son expérience en matière d’avions d’attaque n’était pas glorieuse. À l’exception du North American A-36 Apache tous ses autres avions s’étaient révélés médiocres voire ratés, tels les Vultee A-31 Vengeance et les Brewster XA-32. L’armée américaine fondait donc de grands espoirs dans l’avion de Curtiss à qui elle donna la désignation temporaire de XA-40. Elle exigea cependant le moteur Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major, obligeant ainsi Curtiss à lancer l’assemblage d’un second prototype autour de ce moteur.
Par rapport au XBTC-2 le XA-40 disposait d’une soute à armement redessinée et abandonnait les équipements propres à la navalisation, telle la crosse d’appontage. L’US Army Air Force voulut négocier six mitrailleuses de calibre 12.7 millimètres dans la voilure en lieu et place des quatre canons de 20 millimètres demandés par l’US Navy mais l’avionneur réussit à la convaincre de faire volte-face. Une telle demande aurait redessiné totalement la voilure et risqué de retarder de nouveau le programme.

Finalement l’US Navy opta pour le même moteur que l’US Army Air Force, enterrant ainsi le XBTC-1 au profit du XBTC-2. Une solution qui ne ravissait pas les dirigeants de Curtiss. En effet le motoriste Wright qui produisait le R-3350 Duplex-Cyclone appartenait au même groupe industriel que l’avionneur, la société Curtiss-Wright.
À la même époque les usines du constructeur tournaient à plein régime afin de fournir deux modèles à l’aéronavale : le SC Seahawk d’observation et de reconnaissance, et surtout donc le SB2C Helldiver de reconnaissance armée et de bombardement. Ce dernier avion était tellement prioritaire pour l’US Navy que Curtiss dut signer des protocoles industriels de production avec Canadian Car & Foundry et Fairchild Canada. De ce fait l’équipe travaillant sur le XBTC-2 se retrouvait souvent relégué au fond d’un hangar, dans un bureau d’étude mal équipé.

Pour autant le premier prototype réussit à réaliser son vol inaugural le 25 janvier 1945, sous la forme navalisée de l’avion. En parallèle Curtiss travaillait sur l’assemblage du XA-40. Cependant le programme fut annulé par l’US Army Air Force quelques semaines plus tard, en mai. L’Allemagne nazie était tombée et le besoin en un tel avion ne se faisait plus sentir.
L’avionneur ne se démonta pas et poursuivit la réalisation du second prototype en décidant cette fois de le navaliser de nouveau et de lui offrir un nouveau profil de voilure. De XA-40 il devint XBTC-2 « Model B ». Extérieurement celui-ci se distinguait au premier coup d’œil par l’absence de casserole d’hélice.

Extérieurement le Curtiss XBTC se présentait sous la forme d’un bombardier torpilleur monoplace construit intégralement en métal et disposant d’une voilure cantilever. Son moteur Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major d’une puissance de 3000 chevaux entraînait une double hélice contrarotative à deux fois trois pales. Outre une crosse d’appontage semi-rétractable l’avion possédait un train d’atterrissage classique escamotable. Son armement interne résidait en quatre canons Colt de calibre 20 millimètres alimentés chacun à 200 obus et en une torpille Mark 13 fixée en soute. Cette dernière pouvait être remplacée par 907 kilogrammes de bombes pour les missions de bombardement et d’appui tactique.

Le 3 mars 1945 le premier prototype rata son atterrissage et fut ainsi immobilisé. Une fois reconstruit il était désormais doté de la voilure dite « Model B ». Quelques mois plus tard l’US Navy signifia à Curtiss que son avion ne serait pas commandé en série, le second programme dit Bomber Torpedo étant arrivé à son terme. Pour autant les deux XBTC-2 furent pris en compte par l’US Naval Air Test Center. Le premier prototype n’y arriva cependant qu’à l’été 1946 une fois sa reconstruction achevée.
Les deux avions servaient alors aux soutiens aux essais en vol. Le 17 mars 1947 lors d’un essais dans le cadre d’une étude sur les décrochages d’avion le second prototype s’écrasa non loin de la baie de Chesapeake. Le pilote fut tué sur le coup. Trois mois plus tard le second avion fut retiré du service. Les équipes de l’US Navy l’envoyèrent à la casse début 1948.

Souvent confondu avec le XBT2C dont il n’est pas la version initiale le Curtiss XBTC est la preuve évidente qu’un cahier des charges mal ficelé ne donne jamais un avion réussi. Ajoutez à cela un second client qui vient se greffer sur le programme avec des exigences aux antipodes de celui initial et vous avez tous les ingrédients pour un plantage en beauté. Ce qu’à été le XBTC-2.

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Photos du Curtiss XBTC

Caractéristiques techniques

Modèle : Curtiss XBTC-2
Envergure : 15.24 m
Longueur : 11.89 m
Hauteur : 3.94 m
Surface alaire : 39.50 m2
Motorisation : 1 moteur en double étoile Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major
Puissance totale : 1 x 3000 ch.
Armement : Quatre canons de 20mm et une torpille ou 907kg de bombes.
Charge utile : -
Poids en charge : 9825 kg
Vitesse max. : 600 km/h à 4850 m
Plafond pratique : 7975 m
Distance max. : 2950 Km en configuration de torpillage
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Curtiss XBTC

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Curtiss XBTC
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Curtiss XBTC

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