Nation émergente de l’aéronautique mondiale le Brésil est de nos jours apte à réaliser par lui-même à peu près tous les types d’aéronefs possibles, à l’exception peut être des avions de combat. Et c’est ainsi que dans son arsenal la Força Aeréa Brasileira dispose d’un type d’avion décliné en deux modèles différents, destiné pour le premier à la détection aéroportée et pour le second à la reconnaissance tactique et pré-stratégique : l’Embraer E-99 et R-99.
C’est au début de l’année 1995 que les responsables de l’avionneur Embraer eurent l’idée de développer une version de veille radar dérivée de l’avion de ligne régional ERJ-145 alors en plein développement. Cet appareil présentait toutes les qualités nécessaires à l’établissement d’un « avion-radar ». Cependant sa taille et l’étroitesse de son fuselage interdisait le recours à un radôme rotatif comme sur le Boeing E-3 Sentry. L’idée était plutôt de réaliser un avion doté d’un radar à antenne active, à la manière du Saab S-100 Argus suédois.
Pour réaliser ce nouvel avion, désigné dans un premier temps Embraer EMB-145SA (SA pour Surveillance Aircraft), le constructeur préleva un avion de présérie et le modifia en profondeur. Le radar retenu était alors l’Erieye conçu et assemblé en Suède. Pour compenser la dégradation de l’aérodynamisme de l’avion dû au radar et réduire au maximum les turbulences en vol l’avion fut doté d’un empennage revu et corrigé, doté de dérives verticales supplémentaires. Des ailettes marginales types Winglets furent également installés au bout des ailes, réduisant au passage la consommation de carburant de l’avion. Sa cabine fut redessinée de manière à accueillir quatre postes de travail pour les opérateurs de veille radar et de surveillance. Le cockpit lui demeurait assez similaire à celui de l’avion civil d’origine, hormis des systèmes de communication en plus. C’est dans cette configuration que l’avion vola pour la première fois en juin 1999.
Rapidement il fut commandé à quatre exemplaires par la Força Aeréa Brasileira qui lui attribua la désignation d’Embraer E-99 au sein de sa nomenclature. Le premier exemplaire entra en service en 2000.
A la même époque l’état-major brésilien demanda à Embraer d’en dériver une version de reconnaissance et d’espionnage aérien. Désigné EMB-145RS (RS pour Reconnaissance System) celui-ci se différenciait par l’absence du radar Erieye mais par une multitude d’antennes et de capteurs. Un radar à ouverture synthétique fut installé sous le fuselage de l’avion, permettant ainsi de surveiller le champ de bataille, un peu à la manière des Boeing E-8 J-Stars américains. Un FLIR rétractable fut également installé à l’avant de l’avion, sous le nez. Cette version là réalisa son premier vol en décembre 2000 et entra en service à hauteur de trois exemplaires en 2002.
En 2004 les EMB-145SA devinrent des E-99, tandis que les EMB-145RS étaient désignés R-99. Dans le même temps un E-99 supplémentaire fut commandé. Avion rapide, maniable, bien conçu, surfant sur le succès de l’ERJ-145 civil, l’Embraer E-99 ne tarda pas à être acquis par des clients étrangers.
Le premier client étranger fut une force de l’OTAN. En 2004 la Grèce acheta quatre Embraer E-99 en même temps que deux avions de transport rapide ERJ-135 équipés en machines d’évacuation sanitaire. Les E-99 furent livrés à partir de 2006 et devinrent les premiers AWACS à porter les couleurs grecques. Rapidement la force aérienne grecque commença à déployer un de ses avions au sein d’exercice de l’organisation atlantique.
En 2011 un de ces avions fut mis au service de l’OTAN dans le cadre des frappes aériennes menées en Libye. Lors d’un raid aérien l’E-99 grec mena au combat des Dassault Rafale français et des Panavia Tornado GR Mk-4 britanniques. En 2014, l’un de ces quatre avions fut déployé dans l’est de l’Europe dans le cadre de la mission Baltic Air Policing afin de protéger les trois états baltes des risques de violations d’espace aérien par les forces aériennes russes.
En 2005 la Fuerza Aérea Mexicana fit également l’acquisition d’un E-99. Cet avion permis aux aviateurs de s’affranchir des marins et de leurs Grumman E-2C ex-israéliens pour mener des missions de veille aérienne. Rapidement l’avion fut affecté à des missions de surveillance aérienne au-dessus de la capitale et des zones touristiques du pays.
En 2009 l’Inde sélectionna l’Embraer E-99 dans le cadre d’un programme conjoint avec un bureau d’étude indien du DRDO (pour Defence Research & Development Organization) afin de développer une version indigène intégrant le radar LRDE en lieu et place du Erieye d’origine. Désigné au départ EMB-145I il fut rapidement rebaptisé E-99I. Trois avions ont été acheté. En 2014 l’Indian Air Force a indiqué son intention d’acheter sept machines supplémentaires. Il faut signaler que les E-99I sont les seuls avions de ce type doté d’une perche de ravitaillement en vol.
Depuis 2014 tous les avions de ce type, aussi bien ceux de reconnaissance que de veille radar sont désignés R-99. Les anciens E-99 sont devenus des R-99A tandis que les R-99 d’origines sont désormais des R-99B. Plusieurs pays, tels l’Afrique du sud, l’Irak, ou encore la Malaisie ont fait savoir qu’ils envisageaient l’achat d’Embraer R-99A.
Jamais exporté l’Embraer R-99B semble désormais réservé au marché brésilien, tandis que le R-99A démontre sa capacité à devenir une alternative crédible aux avions produits par Boeing. Une version destiné à la patrouille maritime, et désigné P-99 a été dérivée du R-99.
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