Hannover CL.II / CL.III

Fiche d'identité

Appareil : Hannover CL.II / CL.III
Constructeur : Hannoversche Waggonfabrik AG
Désignation : CL.II
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : C.II, CL.III, SK-1 Slovik
Mise en service : 1917
Pays d'origine : Allemagne
Catégorie : Chasseurs de la guerre 14-18
Rôle et missions : Chasseur biplace, avion de reconnaissance armée, avion d'attaque au sol

Sommaire

“ De très efficaces biplaces allemands ”

Histoire de l'appareil

Comme la plus part des autres avionneurs allemands de son temps la société Hannover tirait ses origines d’une entreprise industrielle née avant même l’industrie aéronautique elle-même. Comme son nom le laisse supposer la société Hannoversche Waggonfabrik s’était faite un nom dès la fin du 19e siècle en œuvrant dans le domaine ferroviaire. Ce n’est qu’en 1916 qu’elle se lança, un peu contrainte et forcée par la guerre, dans celui de l’aviation. Alors que certaines de ses concurrentes ne conçurent que des avions moyens voire médiocres elle réussit dès le début à mettre au point un excellent chasseur d’escorte appelé CL.II qui sous la désignation CL.III se révéla redoutable dans le mitraillage des tranchées britanniques et françaises.

C’est en octobre 1916 que l’Idflieg demanda à Hannover de développer un biplace de reconnaissance et d’escorte. Jusque là cette entreprise n’avait réaliser que des productions sous licence d’avions pensés par d’autres. Les avions de reconnaissance armée Aviatik C.I et Rumpler C.I ainsi que le chasseur monoplace Halberstadt D.II avaient ainsi été construits dans les ateliers de l’entreprise. Cette expérience industrielle avait permis à Hannover d’assembler un total de 550 biplans. Ce qui allait lui servir pour la mission que l’Idflieg lui confia.

Initialement le futur avion reçut la désignation de Hannover C.II. L’idée de l’Idflieg était alors que l’avion puisse réaliser des missions dites de patrouilles défensives de chasse. Sous la houlette de l’ingénieur en chef Hermann Dorner les équipes de l’avionneur développèrent un avion à l’aspect ramassé animé par un moteur à six cylindres en ligne Argus As.III de 180 chevaux. Celui-ci équipait alors le très polyvalent Albatros B.II. Dorner et ses designers et ingénieurs eurent l’idée d’abaisser le plan supérieur de voilure au plus près du moteur et du poste de pilotage. Afin de garantir une stabilité lors des phases de vol à basse et très basse altitude un empennage arrière en biplan fut installé. Esthétiquement parlant le Hannover C.II est un biplace en tandem particulièrement réussi et à l’aérodynamique recherchée.
C’est dans cette configuration, mais hors armement, que le premier vol du prototype eut lieu le 21 juillet 1917. Quelques jours plus tard l’Idflieg et la Luftstreïkrafte décidèrent de renommer l’avion. On parlait désormais de Hannover CL.II.

Le contrat de production fut confié à Hannover mais également à Roland. Les premiers exemplaires entrèrent en service en octobre 1917 comme chasseurs de défense aérienne et de patrouille. Une mitrailleuse LMG 08/15 de calibre 7.92 millimètres tirait en mode chasse tandis qu’une MG14 de même calibre installée sur affût mobile arrière pouvait tirer vers l’arrière et sur les côtés mais aussi au-dessus de l’avion. À l’emploi le Hannover CL.II se révéla rapidement terrible contre les bombardiers légers et les avions de reconnaissance britanniques et français. L’apparition de cet avion allemand sonna même le glas pour des avions alliés désormais dépassés comme les Breguet Bre.V, les Royal Aircraft Factory F.E.2, ou encore les Voisin Type III et Type VIII. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale les CL.II furent engagés pour patrouiller le long des zones de combat. Cependant ils s’avérèrent rapidement inférieurs à de nombreux chasseurs monoplaces, et notamment aux Sopwith F1 Camel britanniques et SPAD S.XIII français.

En greffant un moteur Mercedes D.III en lieu et place de l’Argus d’origine et en redessinant sensiblement la voilure et les deux cockpits en tandem Hermann Dorner donna naissance à l’automne 1917 à un nouvel avion. Désigné Hannover CL.III celui-ci était désormais destiné auprès des unités de la Luftstreïkrafte de mener aussi bien des missions de reconnaissance armée que d’appui tactique au sol. Dans la doctrine d’emploi allemande de l’époque cette fonction revenait à utiliser la mitrailleuse arrière afin de tirer en rafales sur les lignes belges, britanniques, et françaises. Malgré un aspect assez rudimentaire cette technique s’avéra très efficace, mutilant et tuant de nombreux soldats de la Triple Entente. Il suffisait souvent de quatre ou cinq avions allemands seulement pour réduire à néant des centaines de fantassins ou même des batteries d’artillerie. Dès son entrée en service en avril 1918 le CL.III se tailla une effrayante réputation auprès des troupes alliées. Par rapport au CL.II il possédait une mitrailleuse synchronisée de plus tirant en mode chasse, des armes jumelées qui se révélèrent également très dommageables et assassines pour leurs cibles au sol.

Les Hannover CL.II et CL.III demeurèrent en service dans l’aviation impériale allemande jusqu’à l’Armistice du 11 novembre 1918. Immédiatement après les avions furent interdits de vol. Britanniques et Français essayèrent aussi bien l’un que l’autre des modèles et leur avis fut sans appel : le CL.II tout comme le CL.III étaient de très réussis avions d’armes mais souffraient d’un champ de vision particulièrement réduit pour le pilote vers l’avant et le haut. Au lendemain des hostilités une quinzaine de CL.III fut versée à l’aviation lettonne qui les employa jusqu’en 1925, principalement pour des missions de reconnaissance tactique et de surveillance frontalière.

Toujours après guerre la Pologne fabriqua pour ses propres besoins le SK-1 Slowik à partir du Hannover CL.II. Utilisé aussi bien pour la chasse que pour la propagande lors de spectacles aériens ce biplan fut construit à une petite dizaine d’exemplaires seulement par l’entreprise Centralne Warsztaty Lotnicze, ou CWL. Ils demeurèrent en service de février 1919 à mai 1921. L’un d’eux s’écrasa à l’été 1919 à l’occasion d’une démonstration à Varsovie, tuant son pilote et causant également la mort de huit personnes au sol. Il s’agissait alors du plus grave accident aérien polonais hors guerre. Le CWL SK-1 Slowik est considéré par les historiens comme le premier avion militaire construit en (petite) série en Pologne.

Assemblés à un total de 1056 exemplaires les Hannover CL.II et CL.III représentent un succès réel pour leur constructeur. Environ 200 l’ont été par Roland. De nos jours il ne reste malheureusement plus rien de ces très polyvalents et efficaces biplaces biplans allemands.

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Photos du Hannover CL.II / CL.III

Caractéristiques techniques

Modèle : Hannover CL.III
Envergure : 11.70 m
Longueur : 7.58 m
Hauteur : 2.80 m
Surface alaire : 32.70 m2
Motorisation : 1 moteur en ligne Mercedes D.III
Puissance totale : 1 x 160 ch.
Armement : Trois mitrailleuses de calibre 7.92mm, deux en position de chasse et une sur affût mobile arrière.
Charge utile : -
Poids en charge : 1110 kg
Vitesse max. : 165 km/h à 5000 m
Plafond pratique : 7500 m
Distance max. : 450 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Hannover CL.II / CL.III

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Hannover CL.II / CL.III
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Hannover CL.II / CL.III

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