La cannibalisation

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Késako ?

Oh quel vilain mot qui représente pourtant une réalité bien palpable dans les aviations militaires du monde entier, et ce depuis la Première Guerre mondiale ! En fait le concept de cannibalisation n’est pas limitée au seul domaine aéronautique, on le retrouve dans d’autres industrie comme l’automobile ou encore la construction navale. Et comme vous vous en doutez ce mot dérive directement de cannibalisme, le fait pour un être vivant de se nourrir de sa propre espèce. Pour nous autres êtres humains on parlera d’ailleurs d’anthropophagie.

Heinkel He 111 de la Luftwaffe en train d’être cannibalisé après accident.

En aéronautique donc la cannibalisation c’est le fait de prélever des pièces détachées sur un aéronef spécialement dédié à ce rôle afin de venir les mettre en place sur un ou plusieurs autres. Pour faire simple un avion cannibalisé est une réserve de pièces détachées. Apparu en 14/18 c’est véritablement pendant la Seconde Guerre mondiale que le principe s’est développé, notamment en raison de l’étendue des théâtres d’opérations. Alliés comme Axe d’ailleurs y avaient régulièrement recours.

Si la source principal de cannibalisation repose en grande partie sur les épaves accidentées il ne faut pas sous-estimer l’apparition dès les années 1980-1990 d’avions acquis de seconde main en grande quantité dont une petite était régulièrement réservée à cet usage. Aux États-Unis les avions et hélicoptères stockés à Davis Monthan AFB ont longtemps été, et sont encore parfois, cannibalisés. Il faut dire qu’à la différence d’une pièce détachée venant d’un constructeur ou d’un sous-traitant la pièce prélevé sur un avion stocké ne coûte rien ou presque. La résistance menée par l’aviation ukrainienne face à l’envahisseur russe depuis février 2022 y a donné un nouveau sens puisque certains avions et hélicos qui lui ont été fourni par des pays européens l’ont été dans l’optique d’une cannibalisation.

Militaires britanniques cannibalisant un Curtiss Kittyhawk en partie dévoré par les flammes.

Vous l’aurez donc compris ce principe touche toutes les ères de l’histoire aéronautique, toutes les zones géographiques, et toutes les forces aériennes et aéronavales. Et même si le mot peut avoir une connotation négative la cannibalisation ne l’est finalement pas tant que ça, surtout quand elle provient d’avions accidentés. Enfin il faut savoir qu’il n’est pas rare que des avions qui ont ainsi servis de stocks de pièces détachées aient ensuite connue une troisième vie comme pièces de musées. On en trouve là encore dans le monde entier.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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