Les désignations des aéronefs militaires japonais durant la Seconde Guerre mondiale

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Les systèmes de désignation

Toutes celles et tous ceux qui se sont intéressés un jour ou l’autre à l’histoire aéronautique de la Seconde Guerre mondiale se sont vite heurtés à une forme d’incompréhension quant aux aéronefs employés par les forces nippones.

Il faut savoir que jusqu’en 1945 l’aviation militaire japonaise relevait de deux uniques armes : la Dai Nippon Teikoku Rikugun Hikōsentai, c’est à dire l’aviation de l’armée impériale japonaise, et la Dai Nippon Teikoku Kaigun Koukuutai, aussi appelée en français aviation de la marine impériale japonaise.

La première gère les aéronefs terrestres et la seconde les aéronefs embarqués et liés à l’aéronavale. Et chacun va disposer de son propre système de désignations, l’un étant nettement plus complexe que l’autre.
Il est à noter que des noms de baptême existent pour certains appareils, mais ceci n’a rien de systématique.

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Les désignations des aéronefs de l’armée impériale
Le fameux chasseur Kawasaki Ki-61.
Le fameux chasseur Kawasaki Ki-61.

Ce système de désignation est né en 1927, en même temps d’ailleurs que celui de la marine. Son principe est assez simple, chaque aéronef (quelque soit ton type et sa mission) se définit par trois éléments : le nom du constructeur, les lettres « Ki-« , et un numéro donné dans une suite dans le temps. Ainsi plus le numéro est petit plus l’aéronef est ancien.

Les lettres « Ki » sont la contraction de « Kitaï« , qu’on pourrait traduire par série ou modèle. Ainsi par exemple :

  • le Kawasaki Ki-10, avion de chasse ayant volé en 1935.
  • le Mitsubishi Ki-15, avion de reconnaissance ayant volé en 1937.
  • le Nakajima Ki-27, avion de chasse ayant volé en 1937.
  • le Kawasaki Ki-102, avion d’attaque au sol ayant volé en 1944.

Il est à signaler que les lettres « Ka- » et « Ku- » beaucoup moins répandues représentaient respectivement les autogires et aéronefs conçus à l’étranger pour la première, et les planeurs pour la seconde. Ainsi par exemple :

  • Le Kayaba Ka-1, autogire ayant volé en 1941.
  • Le Kokusai Ku-8, planeur de transport ayant volé en 1941.

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Les désignations des aéronefs de la marine impériale.
Le bombardier lourd Mitsubishi G4M.
Le bombardier lourd Mitsubishi G4M.

Le système de désignation de la marine impériale japonaise semble calqué sur celui existant alors au sein de l’US Navy. Ainsi chaque aéronef se reconnait par un code à deux lettres et deux chiffres.

Ce code se définit comme suit :

  • La première lettre désigne la mission de l’aéronef.
  • Le premier chiffre l’aéronef dans l’ordre de cette mission : le 1 pour le premier, le 2 pour le deuxième, le 3 pour le troisième, etc etc etc.
  • La seconde lettre pour l’avionneur à l’origine de l’avion.
  • Le second chiffre pour la sous-version dans le type : le 1 pour la première sous-version, le 2 pour la deuxième, le 3 pour la troisième, etc etc etc.

Ainsi les « lettres-missions » sont les suivantes :

  • A pour les chasseurs embarqués, comme avec le Mitsubishi A6M.
  • B pour les bombardiers légers embarqués, comme avec l’Aichi B7A.
  • C pour les avions de reconnaissances embarqués et/ou terrestres, comme avec le Nakajima C6N.
  • D pour les bombardiers en piqué embarqués, comme avec l’Aichi D1A.
  • E pour les hydravions de reconnaissance tactique, comme avec l’Aichi E11A.
  • F pour les hydravions d’observation et de reconnaissance à vue, comme avec le Mitsubishi F1M.
  • G pour les bombardiers terrestres, comme avec le Mitshubishi G3M.
  • H pour les hydravions de reconnaissance lointaine et de bombardement, comme avec le Kawanishi H8K.
  • J pour les chasseurs terrestres, comme avec le Nakajima J1N.
  • K pour les avions d’entraînement embarqués et/ou terrestres, comme avec le Kyushu K10W.
  • L pour les avions de transport, comme avec le Yokosuka L3Y.
  • M pour les hydravions à flotteurs de torpillage embarqués à bord des sous-marins, comme avec l’Aichi M6A.
  • N pour les hydravions à flotteurs de chasse, comme avec le Kawanishi N1K.
  • P pour les bombardiers rapides terrestres, comme avec le Yokosuka P1Y.
  • Q pour les avions de patrouille maritime embarqués et/ou terrestres, comme avec le Kyushu Q1W.
  • R pour les avions de reconnaissance terrestre, comme avec le Kugisho R2Y.
  • S pour les chasseurs de nuit terrestres, comme avec l’Aichi S1A.

De même les « lettres-avionneurs » sont les suivantes :

On remarquera que plusieurs avionneurs étrangers sont également concernés, ayant fournis entre 1927 et 1945 des aéronefs en séries (même très petites) à la marine impériale.

Sachez enfin qu’il n’y a aucun tiret entre les chiffres et les lettres des aéronefs de la marine impériale.

Le célèbre chasseur embarqué Mitsubishi A6M.
Le célèbre chasseur embarqué Mitsubishi A6M.

Désormais vous pourrez mieux appréhender la question des aéronefs militaires japonais de la Seconde Guerre mondiale. N’oubliez pas que chacun des aéronefs japonais a aussi reçu une désignation par les forces alliées.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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