MV-22 Osprey, la succession du C-2 Greyhound progresse

Officiellement les Grumman C-2A Greyhound rénovés ne devraient quitter le service actif qu’à partir de 2020. Pourtant l’aéronavale américaine s’y prépare déjà. En ce mois de mars 2018 l’US Navy réalise plusieurs missions de validation des process d’emploi du MV-22 Osprey en tant que Carrier Onboard Delivery à partir du pont du porte-avions USS Carl Vinson. Ces opérations se déroulent actuellement dans l’océan Pacifique.

Durant tout le mois de mars 2018 donc deux Bell-Boeing MV-22B Osprey appartenant au squadron VMM-262 de l’US Marines Corps sont en charge des missions de transport de personnels mais aussi de soutien logistique ou encore d’évacuation sanitaire à bord du bâtiment de guerre américain. Des exercices de jour comme de nuit sont prévus mais également des missions du quotidien.

Et à bord du porte-avions américain se trouvent également des observateurs de l’état-major de l’US Navy ainsi que des ingénieurs dépendant du groupe de travail mixte Bell/Boeing. Ils doivent observer l’utilisation de ces convertiplanes et en déduire les améliorations à apporter aux futurs CMV-22B.

Initialement désignée HV-22 Osprey la version Carrier Onboard Delivery sera donc finalement désignée CMV-22B. À la différence des avions de l’US Marines Corps ceux de l’US Navy emporteront plus de carburant afin d’augmenter d’environ 40% le rayon d’action sans pour autant toucher à la charge marchande. Ils disposeront également d’une avionique revue et corrigée et d’un équipement radio plus complet. Enfin des essais devraient valider l’emploi dans un second temps, à l’horizon 2025-2027 de ces CMV-22B comme appareil Vertrep.

Si la décision de sélectionner le convertiplane n’a semble t-il jamais fait douter les amiraux américains, on ne retrouve pas le même enthousiasme chez les équipages qui devront passer du Greyhound à l’Osprey. Beaucoup de pilotes et de copilotes soulignent le fait que jamais celui-ci n’aura l’allonge ou encore les capacités d’appontage par mauvaise mer de son prédécesseur. D’où l’intérêt de la campagne d’essais menée actuellement à bord de l’USS Carl Vinson, afin de lever les dernières réticences.
Pour la petite histoire l’aéronavale américaine a tout de même remisé un Grumman C-2A à bord du navire, juste au cas où ! L’exercice doit se dérouler jusqu’à la fin du mois.

Photos © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. Je suis pas super convaincu non plus, mais surtout a cause de la place qu’il va prendre dans les hangars et savoir si les lieux seront bien adapté pour sa maintenance et si ils pourront en embarquer le même nombre.
    Je ne sais pas si le osprey et le greyhound ont des capacités d’emport identique
    Surtout que c’est un appareil complexe, même à terre , alors en mer je prédis des moments difficile

    1. L’Osprey des Marines MV-22 -et futur Navy- a un pivot au niveau des ailes, leur permettant de se replier dans l’axe du fuselage ainsi que chacune des pales des rotors ; ainsi place économisée dans les ponts-hangars des porte-hélicoptères de la Navy, et désormais bientôt les CVN, sur ce point je ne me fais aucun souci.
      https://www.japantimes.co.jp/wp-content/uploads/2013/07/nn20130731n1b-870×549.jpg

      Maintenant, comme l’article -et les pilotes ce C2- le soulèvent, et même si l’Osprey bat le Greyhound en terme de capacité de fret (9t contre 6,8), je suis circonspect sur le rayon d’action (1600 contre 2400km) et les capacités tout-temps de l’Osprey. C’est une machine complexe et de notoriété publique délicate à piloter, alors que le C2 est une vraie mule des airs relativement increvable, même si aujourd’hui elle accuse son âge, servant depuis le Vietnam et qui plus est sur porte-avions (un des pires emplois pour un aéronef question fatigue / entretien !).

      Cela dit, à l’heure des restrictions budgétaires, un appareil moderne et récent, apte au service en mer, avec des performances à peu près similaires au C2, ma foi il n’est pas étonnant que la Navy s’intéressât au V22 plutôt que de lancer un couteux programme de remplacement du Greyhound. Il n’y a pas d’équivalent, de toute façon, alors autant trouver un compromis existant.

  2. Même capacité d’emport avec 40% d’allonge donc en gros d’autant de carburant en plus, ils font comment pour décoller avec cette augmentation conséquente de la masse totale? Du Short TakeOff?

    1. C’est pour ça James que le CMV-22B est toujours en phase de développement. Et que cette campagne se fait avec deux MV-22B classiques. 🙂

    2. Le V22 a une capacité cargo supérieure au Greyhound d’environ 2 tonnes. Si le cahier des charges stipule un emport similaire au C2 (comprendre « sans réduire la capacité d’emport initiale de l’aéronef à remplacer »), alors il ne serait pas étonnant de voir le CMV-22 rogner sur sa capacité excédentaire pour favoriser le carburant à hauteur de 2t, et ainsi palier son rayon d’action bien inférieur à son prédécesseur. Cela me semblerait logique.

      1. @Vark
        Dans l’article, la capacité d’emport était comparée à celle des MV-22 des US Marines , pas au C2
        d’où ma remarque

        1. Certes, mais j’ai tout de même tenté le coup en partant de cette supposition, car elle me permettait de répondre à votre remarque puisqu’au moins le poids de l’appareil s’en trouvait inchangé 😉 (et donc peu de modifications nécessaires, ce qui me semblait d’une logique implacable).

          Car votre remarque est pertinente, 40% d’allonge supplémentaire sans rogner sur la capacité de la soute, je ne vois vraiment pas comment diable ce sera réalisable sans alourdir et modifier l’appareil en ajoutant / agrandissant les réservoirs… Soit plus grands, soit supplémentaires, dans les deux cas il faudra bien les caser quelque part, ces réservoirs…. Allonger les ailes / le fuselage ? Créer des pylônes « humides » sous les ailes ? Ou alors une nouvelle motorisation / nouveaux rotors permettant d’incroyables économies en carburant ?

          J’ai d’ailleurs lu sur un site US que certes l’Osprey a une capacité à pleine charge supérieure au Greyhound sur le papier, mais que le volume de sa soute est inférieur des deux tiers ! Les dimensions généreuses du fuselage du C2 sont donc plus avantageuses, permettant d’emporter des réacteurs entiers pour les F18 et futurs F35. Avec l’Osprey, ça rentre au chausse-pieds 😉 (voir ci-dessous)
          http://navalaviationnews.navylive.dodlive.mil/files/2017/05/CMV-22B_GoldenMile_web.jpg

  3. Très bon article. Merci pour le site. Pas évident de sortir des articles tous les jours… beau travail. Juste une petite erreur dans l’article sur le VERTREP : il s’agit d’en l’acronyme anglais de’ VERTICAL REPLENISHMENT et non REPLISHMENT.

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