Les pilotes de bombardiers d’eaux espagnols ont peaufiné leurs techniques aux Canaries.

L’exercice s’est déroulé sur une petite semaine, du lundi 6 au vendredi 10 mai 2019 inclus. Une partie de la flotte des bombardiers d’eaux de l’Ejército del Aire s’est exercée aux manœuvres de lutte contre les feux de forêts et d’espaces naturels au-dessus de l’archipel des Canaries. À bord de leurs amphibies les équipages espagnols se sont notamment entraînés à riposter à des incendies d’origine industrielle et/ou chimique, une technique finalement assez rare de nos jours. Et en parallèle plusieurs avions demeuraient en alerte un peu partout sur le territoire métropolitain.

C’est depuis la base aérienne de Gando, jouxtant les installations civiles du Gran Canaria Airport que l’exercice a été mené. Cette plateforme de l’Ejército del Aire accueille habituellement les avions de chasse McDonnell-Douglas EF-18A / EF-18B Hornet de l’Ala 46, en charge d’une partie de la défense aérienne de la partie est de la péninsule ibérique. Une unité de recherches-sauvetages en mer dotée d’hélicoptères Eurocopter AS.332 Super Puma y est également stationnée.
Ses installation sont donc parfaitement adapté à l’accueil d’avions amphibies Canadair CL-215T et Bombardier CL-415.

Et durant ces cinq journées donc les équipages ont pu s’exercer à la fois à lutte contre des feux de forêts et de broussailles, au moyen de feux simulés spécialement mais également à des incendies moins ordinaires. Ils se sont notamment exercé à éteindre des feux d’origine chimique en pleine nature, une manière de répondre aux menaces industrielles voire terroristes contre les écosystèmes. Pour cela ils emportaient un mélange plus riche en produit retardant. Ainsi ils pouvaient plus aisément étouffé ces flammes si difficiles à éteindre en temps normal.

Quand aux entraînement d’amerrissages/déjaugeages et d’aéro-écopages ils les réalisaient directement dans la Méditerranée toute proche. Rien de plus facile aux abords d’un archipel me direz-vous ? Oui et non car les équipages espagnols n’ont visiblement pas bénéficié d’une météo des plus clémentes, et donc d’une mer plate. Ils ont même dû le jeudi 9 mai réaliser des posées aux limites des capacités de leurs avions face à des creux de près de deux mètres et demi. Il faut savoir qu’à trois mètres la sécurité des Canadair CL-215T n’est plus assurée, malgré leur remotorisation.

Comme chaque été les pilotes et les avions de l’Ejército del Aire devraient statistiquement être parmi les plus souvent engagés contre les incendies de nature. Leur appui au sol aux fameux bomberos devrait leur permettre de sauver quelques milliers d’hectares de forêts et de végétation aussi bien en Espagne qu’à l’étranger. Il n’est en effet pas rare de les voir intervenir en France, en Italie, au Portugal, ou même au Maroc.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. Bonjour,
    Les îles Canaries sont au large de l’Espagne dans l’atlantique.
    Vous faites mention de la Méditerranée, et il y a erreur, me semble-t-il.
    Bonne journée,
    À bientôt,
    bj

    1. Ces îles se trouvent plutôt au large du (sud) Maroc, donc oui c’est l’atlantique. Ceci dit, chapeau à ces pilotes. Je pense que ce qu’ils font doit être ce qui se rapproche le plus d’un attérisage sur porte avions. Vu que ce sont des avions à hélices, l’action doit se faire à une vitesse plus réduite qu’un Rafale qui souhaite attérir sur le CdG.

      Vraiment fascinnant et extrêmement utile.

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