Les Rafale au standard F3R désormais opérationnels dans l’Armée de l’Air.

On l’attendait, cette fois ça y est il est là ! Ce lundi 9 décembre 2019 l’état-major de l’Armée de l’Air a officiellement annoncé que les premiers avions de combat Dassault Aviation Rafale au standard F3R étaient désormais déclarés IOC. Sous cet acronyme anglophone, qui signifie Initial Operating Capability, se cache donc la première forme de qualification opérationnelle pour un avion d’arme. La Marine Nationale de son côté devrait y passer d’ici quelques semaines au cours du premier trimestre 2020.

Le déploiement en unité des premiers avions à ce nouveau standard avait débuté cet été. Mais jusque là ils n’étaient pas opérationnels. Ils le sont donc aujourd’hui, même si ce n’est encore que partiellement. En effet les Dassault Aviation Rafale F3R ne possèdent pas encore leur nouveau missile air-air longue portée Meteor développé par MBDA. Ils sont attendus au printemps 2020, au même titre que la nacelle de ciblage à longue distance Talios conçu par Thalès.

D’ores et déjà les Rafale F3R peuvent néanmoins tirer la dernière version de l’A2SM, l’Armement Air-Sol Modulaire doté d’un guidage laser amélioré. Sa précision est désormais inférieure à un mètre contre le double voire le triple jusque là. L’A2SM a largement démontré sa fiabilité lors de frappes aériennes contre Daech. C’est l’arme air-sol la plus employée par les aviateurs français évoluant sur biréacteur après la bombe GBU-12 de conception américaine. Bien sûr le missile ASMP-A demeure dans l’arsenal de l’avion, pour la mission essentielle de dissuasion nucléaire.
Le système de guerre électronique Spectra a été lui-aussi rajeuni et doté de nouvelles capacités, inconnues malheureusement pour cause de secret-défense.

Le cœur du Rafale F3R, ou plutôt son cerveau, c’est une fois encore son radar. Et bien entendu il s’agit du RBE2 à balayage électronique actif développé par Thalès. Ce que les anglophones appellent un AESA. Et clairement ainsi modifié le chasseur français se maintient au top du top de sa concurrence américaine, européenne, ou russe. Mais surtout il garantit à nos pilotes un outil de travail le plus confortable possible pour les missions de combat.

Il est clair que cet été l’intégration des missiles Meteor renforcera encore un peu plus la chasse française. Pour mémoire ce sont des armes de type BVR (pour Beyond Visual Range) permettant des tirs longue distance par delà la portée visuelle. Bien que là encore classé secret-défense le rayon d’action de cette arme est estimé entre 120 et 150 kilomètres après tir.

Quand aux Rafale M ils devraient apparaitre sous ce standard d’ici quelques semaines avec une déclaration IOC avant l’été 2020. À ce moment là notre Marine Nationale disposera certainement des avions de combat embarqué les plus modernes du monde, à moins que l’US Navy ait enfin décidé d’embarquer ses F-35C Lightning II. Mais ces derniers ne seront, eux, pas encore combat proven. Grosse différence avec nos chasseurs embarqués.

Photo © Armée de l’Air

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. Pour le METEOR, les premiers articles parlaient d’une portée de 100 miles, portée abaissée officiellement à 100… Kilomètres.
    Là, il semble que l’on revienne vers les chiffres initiaux, alors que personne ne peut dire si le vol du missile est intégralement propulsé ou si sa portée et vitesses dépendent d’une propulsion par à coup comme l’AMRAMM qui se propulse un bon coup au départ et remet un dernier coup de rein à mi parcours.
    Ce qui lui octroie une bonne portée, mais lui laisse moins de chance de toucher un avion maniable, sous leurres et brouillage.

  2. Petite question, le missile « Phoenix » que tirait le F-14 si ma mémoire est bonne, avait quelle portée?

    1. Officiellement Hughes Aircraft Company (son concepteur) donnait 250km de portée pour l’AIM-54 Phoenix. Dans la réalité des faits les militaires américaines et iraniens ont vite découverts que son rayon d’action ne dépassait pas les 185-190km, ce qui était à l’époque déjà énorme. Comme quoi il ne faut pas toujours faire confiance aux chiffres données par les fabricants.

      1. Le Phoenix était semi-actif/actif, la cible devant être illuminée par le radar de l’avion sur une grande partie du vol, ce qui était très contraignant pour l’avion.

        1. Slt, je lie très souvent vos articles que je trouve très intéressants. Je remarque une volonté de la France puissance moyenne de se doter du meilleur armement possible. Cependant, je constate qu’elle le fait bien des années plus tard après les us. Alors que l’armée française se met maintenant à l’AESA, l’aviation us l’a depuis 10 ans, et est en train de chercher à passer cette capacité. A force de vouloir copier, alors qu’elle a bcp moins de moyens, l’armée française ressemble de plus en plus en une Armée us du très pauvre

        2. Bonjour, je comprends mal la teneur de votre propos. Du coup vous voudriez quoi ? Que la France cesse de produire ses propres avions de combat et achètent ceux produits par l’industrie américaine ?

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