Les Poseidon MRA.1 britanniques atteignent la capacité opérationnelle initiale.

Même si la patmar britannique n’est pas encore officiellement de retour c’est déjà un bon début. Ce mercredi 1er avril 2020 la Royal Air Force a déclaré que ses deux premiers Boeing Poseidon MRA.1 avaient atteint l’IOC. La prochaine étape sera dans trois ans le stade du FOC pour les neuf avions en service. Mais déjà les Britanniques ont retrouvé une partie de la maîtrise de la protection de leur vaste espace maritime.

Il y a un peu moins de neuf ans le surprenant BAe Nimrod prenait sa retraite, privant ainsi le Royaume Uni de sa force de patrouille maritime. L’avenir était alors très sombre pour la défense de ce pays qui, rappelons-le, se repose principalement sur deux îles : la totalité de la Grande-Bretagne et un quart environ de l’Irlande. Or tout état insulaire repose sa protection sur sa capacité à contrôler les mers. Et au 21e siècle sans patrouille maritime aucune sécurité n’est possible sur les eaux.
Fort heureusement pour nos amis britanniques des accords de défense existaient, notamment avec la France. Ils ont permis de garantir la souveraineté britannique sur ses propres eaux.

Mais depuis ce mercredi 1er avril 2020 la donne a changé. Et ce n’est pas une blague en forme de poisson. Les deux premiers Boeing Poseidon MRA.1 disposent désormais de la capacité opérationnelle initiale (ou IOC) dans les rangs de la RAF.
Celle-ci autorise les deux premiers avions à évoluer avec un équipement et un armement réduit mais bien réel. Entre quatre et six torpilles Mk-54 peuvent être emportées en soute tandis que ces biréacteurs peuvent larguer chacun un total de 129 bouées acoustiques permettant la détection et la traque des submersibles ennemis.

Depuis leur base écossaise de RAF Lossiemouth les deux avions, bientôt rejoints par deux nouveaux exemplaires qui servent actuellement en Floride à la transformation opérationnelle, ont accès directement à la Mer d’Irlande et surtout à la Mer du Nord. Que de chemin parcouru depuis le premier vol du premier avion l’été dernier aux États-Unis. Dès l’année prochaine ils entameront des patrouilles en Manche, pour l’instant chasse gardée de la Marine Nationale et de ses Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique. La montée en puissance vers la pleine capacité opérationnelle (ou FOC) doit se faire jusqu’à l’été 2024.

À ce moment là la Royal Air Force possèdera sa pleine capacité en neuf avions qui pourront assurer la souveraineté des eaux et protéger la flotte britannique avec comme points principaux les submersibles de classe Vanguard, ceux-là même qui sont vecteurs de la frappe nucléaire. De là à voir revenir le légendaire Coastal Command il n’y a qu’un pas…

Photo © Royal Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. J’aimerais en savoir plus sur le rôle joué par la France en Manche et en Mer du Nord par la Marine Nationale, ainsi que les accords de défense.Cela rentrerai(t-il dans les accords de Lancaster House? Quid du rôle des deux nouveaux porte avions de la British Navy? Vivant dans le Nord de la France, cela m’intéresse au plus haut point.

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