Korea Aerospace Industries veut « droniser » son hélicoptère de combat LAH.

L’expérience des Northrop-Grumman RQ-8A Fire Scout et MQ-8C Fire Scout II, respectivement dérivés des hélicoptères civils Schweizer 330 et Bell 407, a démontré la faisabilité du principe. Dans le cadre de son programme MUM-T l’industriel Korea Aerospace Industries a décidé de développer une version télépiloté de son LAH, pour Light Attack Helicopter. Pour mémoire cette machine sud-coréenne dérive directement de l’Airbus Helicopters H155 européen. Un premier vol est espéré d’ici cinq ans environ.

Le néologisme de dronisation est de plus en plus employé pour ce type de chantier industriel. Certains pourraient même le qualifier de barbarisme. Pourtant il explique bien la démarche : transformer en drone un aéronef piloté. L’Airbus Helicopters VSR700 en est un exemple parfait parmi les plus récents.

Pourtant le projet de Korea Aerospace Industries s’apparente bien plus à un immense saut dans l’inconnu. D’abord parce que son LAH est d’une taille bien supérieure à un Bell 407, un Guimbal Cabri G2, ou encore un Schweizer 330. Il en impose de par sa taille et sa masse, mais aussi par son rôle : le combat léger et l’appui tactique rapproché.
Malgré cela cette annonce n’est pas forcément une grosse surprise pour nos lectrices et lecteurs. Début mars nous vous annoncions l’émergence du programme MUM-T, pour Manned-UnManned Team. Il s’agissait alors de l’intégration du drone kamikaze israélien Harpy à l’arsenal du LAH.

Cependant pris au strict pied de la lettre le MUM-T concerne une interface humain-machine avec comme objectif de bannir le premier de la seconde. Ou tout du moins de le déplacer de l’intérieur de celle-ci vers un point à l’extérieur. Sans pilote dans la machine l’hélicoptère deviendrait de facto un drone.
L’idée des industriels sud-coréens n’est malgré tout pas de transformer tous les LAH en drones de combat mais de produire une version télépilotée à partir des hélicoptères classiques. Aux regards de ce qu’annonce d’ores et déjà KAI il ne semble même pas garanti que ces drones soient réellement armés en permanence. Leur canon de menton pourrait se voir déposer afin que l’hélicoptère télépiloté devienne un observateur d’accompagnement des hélicoptères de combat. Un peu comme le couple que formèrent en leur temps les  McDonnell-Douglas AH-64A Apache et Bell OH-58D Kiowa Warrior au sein de l’US Army.

Selon les déclarations sud-coréennes, réalisées cette semaine au salon ADEX 2021 de Séoul, ce LAH télépiloté pourrait voler à l’horizon 2026. Si le programme abouti une entrée en service opérationnel est envisageable avant la fin de la décennie.

Photo © Wikimédia Commons.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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