Hawkeye et Rafale M vont renforcer la défense aérienne européenne en Mer Noire.

Il n’y a pas que l’Armée de l’Air et de l’Espace pour protéger nos alliés militaires et partenaires économiques menacés par la folie de Vladimir Poutine. La ministre des Armées, madame Florence Parly, a officialisé le rapprochement du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée centrale, afin d’éviter de devoir le déployer en Mer Noire. Il s’agit d’une réponse aux attentes de la Bulgarie et de la Roumanie, toutes deux sous la menace des forces russes. Pour mémoire la Marine Nationale est la seule force navale européenne à aligner un porte-avions CATOBAR à propulsion nucléaire.

Le Charles de Gaulle demeure un outil de projection autant que de diplomatie hors-pair.

Diplomatiquement la France ne peut pas forcer la main de la Turquie afin d’ouvrir le Bosphore et les Dardanelles au porte-avions Charles de Gaulle. Recep Erdogan a pris cette semaine la décision de fermer ces deux passages ultra-stratégiques aux navires de guerre, afin ainsi d’éviter le renfort de bâtiments russes en Mer Noire. Revers de la médaille les navires de l’OTAN ne peuvent pas non plus rejoindre la zone.
C’est pourquoi le Charles de Gaulle va rester en Méditerranée centrale, dans les eaux internationales. C’est de là que seront catapultés les Dassault Aviation Rafale M et Grumman E-2C Hawkeye déployés en mission dite de «réassurance».

Sous ce vocable on retrouve en fait des renforts destinés à assurer une couverture aérienne d’un territoire donné. Pour les femmes et les hommes de la Marine Nationale il s’agira de renforcer les chasses bulgares et roumaines. Chaque mission comportera quatre Rafale M et un E-2C Hawkeye. Une bonne manière donc de garder à l’œil une chasse russe fortement soupçonné de vouloir violer les espaces aériens souverains de pays européens membres de l’alliance Atlantique. L’invasion de l’Ukraine et les bombardements d’objectifs civils ont totalement rebattu les cartes. Désormais les forces de l’OTAN doivent se protéger d’un adversaire ultra-violent, expansionniste, n’ayant aucune forme de respect pour la nature humaine, et ne reculant devant aucun acte de guerre afin d’arriver à ses fins.

L’une des particularités des Rafale M est de pouvoir se ravitailler en vol entre eux.

Pour les équipages français c’est une mission qui va les changer des frappes aériennes contre les positions des forces terroristes islamistes en Irak et en Syrie. Désormais c’est de la chasse pure, de la supériorité aérienne que mèneront les pilotes de Rafale M. Un peu comme leurs collègues de l’Armée de l’Air et de l’Espace ils vont troquer leurs A2SM et GBU-12 pour des Meteor et Mica. La Russie est prévenue, la Bulgarie et la Roumanie auront du renfort en Mer Noire.

Photos © Marine Nationale.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. On aurait pas intérêt à baser ces avions en Grèce? Le PA n’a pas une grosse valeur ajoutée dans cette affaire….

  2. Au delà de la fermeture du détroit des Dardanelles, il y a un aspect sécuritaire face au risque d’attaques sous-marines en mer noire . Pour aller en mer Ionienne un sous-marin à propulsion classique pourrait être plus aisément pisté avant d’arriver à son but (il devrait se manifester plusieurs fois en surface…). Il reste bien sûr les sous-marins à propulsion atomique, mais cela écarte déjà une partie de la « menace ».
    Il y a aussi un aspect logistique : plus facile de faire parvenir missiles et carburant depuis cette mer qu’au milieu de la mer noire.
    Et puis compte tenu de l’allonge des Rafale et de la possibilité de les ravitailler en vol au dessus des pays de l’Otan sur zone, placer le porte-avion en mer ionienne n’est donc pas pérorant d’un point de vue opérationnel, bien au contraire..

  3. En espérant que les Russes ne fassent aucune provocation ou manœuvres dangereuses, comme ils savent le faire.

    On ne sait pas de quoi ils sont capables, dirigés par un fou.
    Les risques sont très gros pour eux. J’espère qu’ils le savent, et qu’ils n’oseront pas s’aventurer à créer un incident diplomatique, voir plus…

  4. On va peut être assister à des combats tournoyants entre Rafale et Mig 29 , 31 ou 35 !
    Espérons que les Martin-Baker des belligérants soient opérationnels.
    Le matos rentre en ligne de compte mais c’est surtout le mental des pilotes qui fait la différence.
    Que le ciel tienne en joie nos pilotes valeureux.

  5. Il ne faut ni sur-estimer, ni sous-estimer, les forces russes.
    En réalité, on ne connaît pas le taux de disponibilité de leurs différents matériels.
    Ils ont beaucoup de matériel. En état de marche ? On ne sait pas.
    La logistique suit ? On n’en sait rien.
    La seule chose qui pourrait être (un peu) rassurante, c’est l’article qu’Arnaud à publié la semaine dernière concernant des hélicoptères livrés au Brésil. 19% de disponibilité, des livraisons hors délais et des pièces détachées qui arrivent au compte goutte.

    Donc, si tout est comme ça, cela veut dire que l’armée russe n’est pas aussi performante que l’on pourrait peut le croire. Maintenant, cela reste des hypothèses, invérifiables.

  6. Merci pour cet article.
    Sauf erreur, la convention de Montreux limite à 15 000 tonnes le déplacement des bateaux gris autorisés à transiter par les détroits. Le CdG ne peut donc aller en Mer Noire, même en temps ordinaires.

    1. Il n’est de toutes manières pas question de sortir le Charles de Gaulle de son jardin méditerranéen.

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