Des Wildcat AH.1 pour protéger la frontière russo-lituanienne.

C’est un pan méconnu des missions de réassurance de l’OTAN. Depuis mars dernier, et en réponse à l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, la British Army a déployé en Lituanie quatre hélicoptères Agusta-Westland Wildcat AH.1 de reconnaissance. Ces appareils ont pour mission première de surveiller les 227 kilomètres de frontières communes avec la fédération de Russie. Les 680 kilomètres de frontières avec la Biélorussie, rare allié militaire du dictateur Vladimir Poutine, sont également l’objet de patrouilles héliportées.

La présence de la mitrailleuse en position latérale rappelle que cette mission de réassurance est à prendre très au sérieux.

Ces quatre hélicoptères sont stationnés sur la base aérienne de Šiauliai dans le nord du pays. Si ce nom vous semble familier c’est normal il s’agit d’une installation utilisée par l’OTAN depuis de nombreuses années pour y prépositionner une partie des chasseurs de l’opération Baltic Air Policing. Actuellement des McDonnell-Douglas EF-18 Hornet espagnols et des Saab JAS 39C Gripen tchèques y sont d’ailleurs stationnés afin de sécuriser l’espace aérien balte. Ils opèrent aux côtés des Dassault Aviation Mirage 2000-5F français déployés en Estonie.

Pour autant les quatre hélicoptères britanniques sont remisés à l’écart des chasseurs. En effet les Agusta-Westland Wildcat AH.1 partagent les hangars des Airbus Helicopters Dauphin N3 de la force aérienne lituanienne. C’est par deux que les appareils de la British Army décollent.
Et leur mission est double : renseigner la Lituanie et l’alliance Atlantique sur d’éventuels mouvement de troupes russes le long de la frontière entre les deux pays et rassurer la Lituanie dans son ensemble sur sa sécurité et la solidarité atlantiste. Il faut dire que si ce petit pays balte n’est pas directement frontalier de la Russie continentale il l’est de la surmilitarisée enclave de Kaliningrad, véritable îlot russe au milieu de l’Union Européenne et de l’OTAN. Les craintes lituaniennes sont donc réelles et compréhensible surtout depuis que la Russie a déclenché son «opération militaire spéciale», terme de novlangue pour ne pas avoir à parler de guerre totale contre la souveraineté ukrainienne.

Sur ce cliche le Wildcat AH.1 ne peut clairement pas nier sa filiation avec le Lynx.

Les hélicoptères britanniques ne sont pas lourdement armés, mais le sont tout de même. Il emporte une gundoor FN MAG de calibre 7.62 millimètres de facture belge. Grâce à leur FLIR monté dans le nez les Wildcat AH.1 peuvent aisément repérer les éventuels mouvements de troupes ennemies au-delà des frontières russes ou biélorusses. Le FLIR étant un dispositif passif la détection de sa mise en œuvre est virtuellement impossible. Ce sont donc des outils très utiles à l’OTAN pour connaître les réactions adverses en ces temps particulièrement troublés.

Photos © Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. Si un soldat russe venait à tirer et toucher un de ces helicos les ukrainiens auraient enfin une aide massive de l otan….

    1. Et le monde aurait aussitôt une guerre entre les pays de l’OTAN et une Russie aux mains d’un autocrate totalement incontrôlable et imprévisible. Espérons donc que la DCA de Kaliningrad saura oublier la présence des Wildcat AH.1 britanniques.

      1. Je ne pense pas, des radars passifs l’on certainement à l’oeil et ont enregistrés les données.

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