Les KC-46 Pegasus à même désormais de ravitailler presque tous les avions de l’OTAN.

C’est à la fois une excellente nouvelle pour l’US Air Force et un argument commercial de choc pour Boeing. Le ravitailleur en vol KC-46A Pegasus a atteint le stade où il peut transférer du carburéacteur à 97% des avions ravitaillables en vol en service aux États-Unis et dans les forces de l’alliance Atlantique. Seuls quelques avions demeurent hors de sa portée, sans doute plus pour très longtemps. C’est là le fruit d’une intense campagne de qualifications menée depuis l’été dernier.

Rechercher les avions militaires américains que le Boeing KC-46A Pegasus peut ravitailler en vol serait trop long tant la liste est importante. Il est préférable de rappeler ceux qui en ce début juin 2022 ne sont toujours pas qualifié sur le nouveau biréacteur de l’US Air Force. Et en tête d’affiche on retrouve le bombardier stratégique furtif Northrop B-2A Spirit et l’avion de transport présidentiel Boeing VC-25A « Air Force One« . Deux modèles d’avions emblématiques qui manquent donc cruellement au tableau de chasse du nouveau tanker américain. Mais c’est l’aéronavale américaine chez qui cette carence est la plus visible.

Actuellement les avions de soutien électronique Boeing EA-18G Growler et Northrop-Grumman E-2D Advanced Hawkeye (pas plus que les plus vieux Grumman E-2C Hawkeye) ou encore les chasseurs de 5e génération Lockheed-Martin F-35B/C Lightning II ne sont nullement aptes à recevoir du carburant depuis le dernier né des ravitailleurs américains. Pour ces derniers avions de combat c’est même assez risible quand on sait que les F-35A le sont déjà depuis plusieurs semaines. Dans le même genre d’idée les derniers McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet de l’US Marines Corps ne le seront sans doute jamais, alors même que ces avions doivent pour certains encore voler au moins jusqu’en 2025. Et que dans le même temps l’US Air Force a qualifié cette année le KC-46A Pegasus au ravitaillement sur les EF-18 Hornet de l’Ejército del Aire. On a vraiment l’impression de marcher sur la tête.

Alors oui noyé dans la masse des avions d’armes, de soutien, et de transport le taux de ravitaillement en vol du Boeing KC-46 Pegasus atteint 97% des avions des forces américaines et otaniennes. Sauf qu’en Europe il n’est toujours pas qualifier sur les cinq principaux avions de combat conçus et assemblés sur le vieux continent : Dassault Aviation Mirage 2000 et Rafale français, Eurofighter EF-2000 Typhoon et Panavia Tornado IDS/ECR européens, et Saab JAS 39 Gripen suédois. Ça fait un peu léger quand on prétend approcher des 100%.

En filigrane de cette annonce de 97% d’avions occidentaux ravitaillables par le Pegasus se trouve aussi la bataille commerciale avec Airbus Defense & Space. Sur bon nombre de marchés internationaux l’A330 MRTT gagne quand le KC-46 ne réussit pas à convaincre, y compris avec des pays normalement acquis aux Américains.
On saura rapidement si l’argument à 97% marchera ou non.

Photo © US Air Force

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. Pour le F35, l’explication ne serait pas que le F-35A utilise la perche rigide alors que les F-35B et C utilisent tout deux le panier ? D’où le fait qu’un est qualifié et pas les autres.

    1. Certes mais avouez que sur ce coup là le Pegasus ne gagne pas en crédibilité internationale.

  2. La différence entre le F-35A et F-35C n’est pas risible quand on regarde que le premier possède un réceptacle de ravitaillent et le second avec également la version B ont une perche.
    Clairement Boeing n’a travailler que sur la qualification du système Flying boom du KC-46A et a négligé le Probe-and-drogue (panier). La priorité de Boeing était de résoudre le problème des caméras de l’opérateur de ravitaillement

  3. Boeing a pris ces 30 dernières années ses clients pour un mal nécessaire à la réalisation d’un profit. Autrement dit seul le cash est important… On a retrouvé dans les 1 er exemplaires des détritus et des outils dans les cloisonnements, ils sont même allés jusqu’à oublier une échelle dans la dérive!!!!! Quand aux japonais la surfacturation systématique et exorbitante des pièces détachées a atteint un tel niveau que Boeing a refusé de donner les tarifs au pentagone lui même, se contentant de donner le prix d’une ampoule de feux de position à 20.000 dollars !!!!!
    Cet échec qu’est le KC46 n’est finalement que l’aboutissement d’un long et lent processus de destruction de l’outil d’ingenering et des compétences humaines pour des rendements et du profit immédiat alors que cet avionneur nous a gratifié de machines merveilleuses. Une honte.

    1. En même temps, ils ont eu le choix : le KC-45 basé sur le MRTT ou le KC-46. Ils ont préféré ce dernier pour des raisons politico-économique et on voit aujourd’hui le résultat des ventes. Le MRTT est devenu le nouveau standard OTAN du ravitaillement en vol.

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