La riposte de l’OTAN à une éventuelle frappe nucléaire russe en Ukraine se dévoile.

Il faut toujours écouter (ou lire) David Petraeus ! Le général de l’US Army en retraite et ex numéro 1 de la CIA a donné une interview où il décrit par le menu ce que sera la réaction de l’alliance Atlantique, et donc des États-Unis, au cas où Vladimir Poutine en viendrait à utiliser une frappe nucléaire «tactique» contre l’Ukraine. Et le moins qu’on puisse dire c’est que l’aviation y jouera un rôle majeur, des pays comme la France ou le Royaume-Uni étant forcément obligés de savoir tenir leur place. Une chose par contre est assurée : désormais la Russie est prévenue.

Bien qu’en retraite David Petraeus est une voix qui porte dans le domaine de la diplomatie et de l’engagement militaire des États-Unis. Ce n’est donc pas anodin que le président Joe Biden ait choisi de l’envoyer hier soir sur le plateau de la chaîne de télé ABC plutôt qu’un Lloyd Austin. Et puis Petraeus fait relativement consensus entre démocrates et républicains, ayant eu de hautes responsabilités sous les présidences Bush Jr et Obama.

L’option d’une frappe nucléaire russe à l’aide d’une arme dite «tactique» est désormais au cœur de nombreuses préoccupations des Américains. Et beaucoup craignaient jusque récemment que la réaction américaine et/ou atlantiste soit classiquement de répondre à l’arme nucléaire par une autre arme nucléaire. David Petraeus a confirmé que cela n’est pas la voie choisie par les Alliés. À cette hypothétique frappe nucléaire ils répondront par une vaste opération conventionnelle.

Des avions américains et européens auront pour missions de décoller dans les plus brefs délais afin de viser des cibles militaires russes à l’aide de missiles de croisière et/ou de bombes guidées. Bien évidemment dans une telle option les avions furtifs comme les bombardiers stratégiques Northrop B-2A Spirit ou les chasseurs multi-rôles Lockheed-Martin F-35A Lightning II seront employés en première frappe. Ce dernier perdant alors forcément ses très chers dégradeurs de furtivité pour emporter tout son armement en soutes. Des avions un peu plus facilement repérables aux radars mais cependant toujours assez discrets comme les Dassault Aviation Rafale F3-R français et grecs ou les Eurofighter EF-2000 Typhoon allemands, britanniques, ou espagnols assureront eux aussi les missions.
Bien entendu dans un tel scénario la destruction pour les forces russes viendra aussi des missiles de croisière emportés par des forces navales comme l’Armada, la Marina Militare, la Marine Nationale, la Royal Navy, ou encore évidemment l’US Navy.

Dans son interview David Petraeus a donné un aperçu très clair des cibles privilégié par Joe Biden et ses deux principaux alliés européens Emmanuel Macron et Liz Truss. Il s’agit des forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine, des implantations militaires russes en Crimée, et des navires de guerre mouillant ou croisant en Mer Noire. Une telle frappe serait selon l’ancien général américain une réponse graduée à l’emploi de l’arme de destruction massive la plus terrifiante de l’Histoire.
Sur le plateau d’ABC il a rappelé qu’une frappe nucléaire, même «tactique», aura des conséquences sur l’environnement et sur les pays voisins. Il n’est pas impossible que le nuage radioactif causé par l’explosion voyage jusqu’en Russie, menaçant ainsi les innocentes populations civiles. Dans le même ordre d’idées il pourrait prendre le chemin de pays limitrophes de l’Ukraine et membres de l’alliance Atlantique. Comment l’OTAN devra t-elle alors réagir si la Roumanie par exemple était contaminée ? Le recours à l’article 5 du traité de l’Atlantique nord pourrait alors pleinement être envisagé.

Surtout David Petraeus s’est rendu sur ABC pour déminer une situation qui devient de plus en plus tendue alors même que dans les médias russes Vladimir Poutine semble perdre peu à peu du crédit. Des faucons comme l’homme d’affaire Evgueni Prigojine, fondateur du controversé groupe de mercenaires Wagner, ou encore le tyran tchétchène Ramzan Kadyrov ont déjà appelé publiquement au recours à l’arme nucléaire contre l’Ukraine.

Il faut savoir que les États-Unis entretiennent plusieurs dizaines de chasseurs multi-rôles en Europe occidentale et centrale ainsi que des navires de guerre déployés en Méditerranée centrale. Dans le cadre d’une telle riposte les Northrop B-2A Spirit décolleraient sans doute de leur nid américain.
Bien entendu il ne s’agit actuellement que d’une hypothèse de travail pour les Alliés.

Photo © US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

18 Responses

  1. Si ça continue comme ça on vivra (ou pas) sur un cailloux radioactif. Mais où est la diplomatie dans cette affaire ?

    1. Dans le cas de l’explosion d’une bombe atomique la radioactivité de la zone diminue rapidement. Ce n’est pas à confondre avec l’accident de Tchernobyl où là, la zone sera radioactive pendant 48 000 ans. A Hiroshima en quelques jours il n’y avait plus aucune trace de radioactivité au sol. La zone à été reconstruite quelques années plus tard et n’est pas resté une zone interdite pour des milliers d’années comme Tchernobyl.

      1. Faut vraiment relativiser ça Dimitri. La radioactivité retombe certes plus vite que sur un accident type Tchernobyl mais elle demeure bien présente dans les sols et la végétation, et ce sans doute pour des milliers d’années.

      2. Tout dépend de la « dangerosité » de la matière radioactive utilisée, caractérisée par sa demi-vie, temps au bout duquel la radioactivité est divisée par 2, en jours, semaines, mois ou années ?

  2. La diplomatie passe justement à travers ce genre de menace publiée sur les réseaux sociaux avec en parallèle des contacts entre des hauts gradés russes et Occidentaux.

    Là nous sommes dans la posture.

  3. Par essence même, la guerre est chaotique et toujours imprévisible. Et cet « imprévisible » risque bien de virer à l’aigre dans le cas que vous décrivez. Les aviations occidentales interviendraient depuis l’Europe continentale.

    Concernant le front en Mer Noire et malgré son appartenance à l’OTAN, la Turquie a une attitude bien ambiguë avec ses Alliés. Erdogan entretient des liens diplomatiques forts avec son Kamarad Vlad. C’est certainement le « ventre mou » de l’Alliance Atlantique. De ce fait, la reconquête de la Crimée et du littoral ukrainien par les airs pourrait s’avérer compliquée malgré la présence de bases aériennes et aéronavales américaines dans ce secteur de la Méditerranée.

  4. Que l’OTAN frappe directement des cibles russes, là on entrerait vraiment dans une étape supérieure dans ce conflit. Moi ce qu’il m’intéresse ce serait de connaître la réponse de la Russie à une telle opération. Il y aurait de quoi angoisser.

    1. Avec cette réponse de l’OTAN, en admettant que si il a su utiliser une arme tactique, il ne va pas se gêner à en utiliser d’autres …. Les prochaines programmées sont pour Londres, Bruxelles, Paris, Berlin, Strasbourg …… Il ne visera pas le territoire américain directement sinon c’est fini pour la planète …. Déjà là il ne va pas rester grand chose de l’Europe …. Maintenant j’espère bien me planter à 100% mais voila perso comment je vois le truc arriver 🙁

      1. sauf que l’OTAN ne se contentera pas de faire un raid puis rentré boire une biere. Pour chaque avion impliqué dans le raid il y en aura 2 ou 3 qui patrouillerons au frontière de l’OTAN pour interdire toute entré. Idem pour tout les systèmes anti-missiles et anti-aerien qui seront en alerte maximum.
        S’il devais quand même y avoir des frappes sur l’otan , que se soit le territoire européen ou américain, sa ne changerais pas grand chose car les 3 puissance nucléaire (USA, UK et france) ferais une frappe de riposte avec les SNLE. Même si les USA ne reagise pas a une frappe sur l’Europe, les britannique et nous avons au moins (c’est plus en se moment) un SNLE en patrouille avec 16 missile chacun et une dizaine de tete par missile. donc sa fait une centaine de villes rayer de la carte en 30minute…..

        1. C’est marrant votre prose va exactement à l’inverse des propos de David Petraeus. À croire que vous connaissez mieux la riposte atlantiste que lui

        2. je réagie au message de Haendle Didier qui évoque une frappe sur le territoire de l’OTAN. Petraeus réagie a une frappe sur l’Ukraine. La proportionnalité de la riposte (ukraine=>riposte conventionel, otan=>riposte nucleaire) n’est pas la même.

  5. bonjour à tous, juste pour savoir, comment ça se passe pour l’aviation de plaisance et légère au dans les pays limitrophe de la russie et de l’ukraine? merci

      1. dans ce contexte, est-ce qu’il y’as des restrictions de vole étandues ou particulière: personellement je vole pas, c’est par curiosité….

        1. C’est impossible de savoir madame ou monsieur pour la simple et bonne raison qu’il s’agira d’une riposte militaire à un acte guerrier grave. Je pense que l’aviation de tourisme sera alors archi secondaire dans l’esprit des stratèges alliés, voire franchement marginal.

  6. Beau plan sur le papier. Mais bon comme tout plan dès qu’il se heurte a l’ennemi il part en cacahuète. Après quand on voit le niveau de l’armée russe on peut imaginer que les membres de l’Otan (et notamment l’aviation) qui fait la guerre depuis 20 ans sans relâche sera tout a fait capable de remplir au moins 80% des objectifs dans les premières heures de l’attaque.
    La réponse russe sera sûrement le limogeage de Poutine par l’armée elle même avant qu’il ne reste la planète.
    Sur ce je vais vendre toutes mes actions en bourse et commencer a faire des réserves de bouffe. En espérant qu’il ne rase pas Montréal….

  7. Bon, résumons ; les Russes font péter une arme nucléaire tactique en Ukraine, ce qui poussera l’OTAN réagi en détruisant les forces russes en Ukraine ….et après ???
    Croyez-vous réellement que Poutine en restera là ???
    En cas de destruction des forces de Poutine en Ukraine, un tir nucléaire partirait de Russie sur toutes les capitales OTAN sur cette partie du globe. C’est pourquoi votre scénario Disney, je n’y crois pas un seul instant !
    Mais bon, je ne vous en veux pas, vous devez bien, en tant que médiat, participer à ce grand théâtre médiatique pipé auquel on assiste actuellement !
    Mais si vous voulez mon avis, les menaces de l’OTAN ne sont pas crédibles ! Car si ce scénario devait se réaliser, l’OTAN abandonnerait purement et simplement l’Ukraine qui ne vaut pas un conflit nucléaire !
    Une fois de plus Poutine est maitre du jeux et du bluff !

    1. Poutine maitre du jeu et du bluff… ce qu’il ne faut pas lire. Il en va de la crédibilité de l’OTAN et je ne doute pas d’une seconde d’une réponse militaire de l’alliance en cas de frappe nucléaire tactique.

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