Le Bangladesh tourne (finalement) le dos au Bell AH-1Z Viper.

Depuis plusieurs mois Dacca faisait souffler le chaud et le froid autour de l’hélicoptère de combat américain. Depuis quelques jours maintenant l’idée de voir voler des Bell AH-1Z Viper sous la cocarde bangladaise s’est évaporée, même si ce pays ne renonce pas à acheter entre six et dix hélicoptères de combat. Désormais l’industriel italien Leonardo et son concurrent turc TAI sont beaucoup plus en vue. Pour des raisons purement géopolitiques ce pays asiatique refuse de faire appel aux hélicoptéristes chinois et russes tandis qu’Airbus Helicopters et son Tiger sont hors de portée sur un plan financier.

Honnêtement l’hypothèse d’une vente de cet hélicoptère de combat à la Bangladesh Army nous a toujours semblé assez hasardeuse. On se souvient des atermoiements de la Bangladesh Air Force autour du Rafale puis de l’EF-2000 Typhoon. Et cela n’a pas vraiment joué en faveur d’une crédibilisation de la volonté bangladaise d’acheter entre six et huit AH-1Z Viper. D’autant qu’il aurait alors s’agit d’hélicoptères neufs et non de machines de seconde main acquises auprès de l’US Marines Corps. Lui tourner le dos pour des raisons de coût d’achat ne signifie pas pour autant que les généraux bangladais renoncent à s’équiper d’un hélicoptère de combat.

Car c’est bien là la principale faiblesse de l’élément aérien de la Bangladesh Army : ne posséder aucun moyen d’attaque au sol. Seuls trois de ses cinq Mil Mi-17 Hip-H peuvent éventuellement fournir un appui tactique mais en aucun cas mener des actions décisives. Surtout dans une telle option il leur est impossible de transporter des troupes. Le besoin en un hélicoptère de combat semble donc bien réel.

Puisque le Bell AH-1Z Viper est hors-jeu désormais et que les Airbus Helicopters Tiger et Boeing AH-64E Guardian sont eux aussi jugés trop onéreux il ne reste pas beaucoup d’options aux Bangladais. En fait la compétition se resserre entre deux machines, l’une déjà opérationnelle et l’autre en cours de développement. Cette dernière est le très ambitieux Leonardo AW.249 italien tandis que la première est le TAI T129 ATAK turc. Un T129 ayant lui aussi des origines italiennes puisque dérivant directement de l’Agusta A.129 Mangusta. Les piètres relations diplomatiques entre Dacca et Pékin excluent totalement le recours à des hélicoptéristes chinois tandis que les sanctions internationales contre Moscou suite à l’invasion de l’Ukraine interdisent d’aller voir du côté de Kamov et de Mil. Le risque de retards de livraisons pour ces deux industriels est aujourd’hui bien trop élevé.

Si on en croit les médias locaux le T129 ATAK pourrait avoir son coup à jouer auprès de la Bangladesh Army Aviation. Celle-ci a en effet également dans son viseur une autre production aéronautique turque : le drone Baykar Bayraktar TB.2. Un accord état-état permettrait ainsi à Ankara de vendre drones et hélicoptères de combat tout en s’adjugeant ainsi nouveau client.

Affaire donc à suivre.

Photo © US Marines Corps.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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