Le premier vol du Lockheed-Martin X-59 Quesst se rapproche.

À coup sûr il s’agira d’un des évènements aéronautiques de l’année 2024. C’est en effet dans quelques semaines que la NASA et l’avionneur Lockheed-Martin doivent procéder au vol inaugural du très impressionnant X-59 Quesst expérimental. Dédié à étudier la capacité de réduire l’émission sonore du bang supersonique il s’agit actuellement d’un avions X parmi les plus audacieux et les plus innovants. Le retour d’expérience de cette machine doit permettre à l’industrie aéronautique des États-Unis de relancer dans un futur proche un programme d’avion de ligne dépassant Mach 1.

Avant d’envisager que le Lockheed-Martin X-59 Quesst puisse voler il faut vérifier qu’il sait rouler. On commence par marcher à 4 pattes avant de se lever et de le faire sur nos deux jambes ! Pour un avion c’est pareil, c’est pourquoi les essais de roulage sont essentiels. Et la date annoncée par l’avionneur et la NASA de ce vendredi 12 janvier 2024 à 16 heures, heure de la côte ouest des États-Unis, est très importante. En France nous seront dans la nuit de vendredi à samedi et il sera 1 heure, une indication pour celles et ceux qui voudraient le suivre en direct.

Pur prototype, absolument pas destiné à voir un jour la production en série, le Lockheed-Martin X-59 Quesst inscrit d’ores et déjà son action future dans celle passée d’avions légendaires comme les Bell X-1 et X-2, le North American X-15, ou encore le Northrop X-21. Comme ce dernier d’ailleurs le X-59 vise à défricher un domaine de vol pouvant intéresser aussi bien les civils que les militaires. Car si la réduction sonore du bang supersonique a comme premier intérêt de lever certaines interdictions de survols de territoires par les avions civils il peut aussi permettre aux militaires d’envisager à l’avenir des vols d’entraînement au-dessus de ces mêmes territoires. Voire même des interceptions plus discrètes, sur un plan sonore. Pour autant comme son nom l’indique le X-59 Quesst est avant tout un avion à vocation civile.

Sur cette photo on voit bien que le Lockheed-Martin X-59 Quesst est loin d’être un petit avion.

Car contrairement à ce que certains pourraient croire son patronyme n’est pas Quest qui est correct en anglais mais Quesst lui totalement faux dans la langue de William Shakespeare et Oscar Wilde. Il s’agit en fait d’un jeu de mots. Il reprend la terminologie officielle du programme au sein de la NASA de «Quiet SuperSonic Technology» et joue ainsi sur l’homophonie avec justement Quest, la quête dans la langue de Beaumarchais et Camus.

Après si vous trouvez que le Lockheed-Martin X-59 Quesst vous rappelle un avion c’est normal. Une petite partie de son fuselage et de l’empennage, son poste de pilotage, ainsi que son siège éjectable proviennent d’un avion d’entraînement avancé Northrop T-38A Talon tandis que son train d’atterrissage et plusieurs câblage ont été prélevé sur un General Dynamics F-16C Fighting Falcon. Enfin son turboréacteur General Electric F414 est le même que sur le Boeing F/A-18E/F Super Hornet. C’est une pratique globalement assez répandu aux États-Unis et ailleurs de cannibaliser des pièces provenant d’avions de série dans le but de réaliser un avion expérimental. Cela permet des économies substantielles. Pour le reste le X-59 Quesst est un avion 100% nouveau. Et justement ce qui surprend sur un tel programme c’est qu’il s’agisse d’un avion et non d’un drone. Car désormais les constructeurs ne s’embarrassent plus d’un pilote ils l’ôtent de l’équation, choix que les ingénieurs des Skunk Works et de la NASA n’ont pas choisi.

Ce cliché permet de bien voir les origines typiquement militaires du X-59 Quesst.

Si vous voulez suivre cette présentation au roulage de l’avion expérimental voici le lien vers le site officiel de la NASA : www.nasa.gov.

Affaire à suivre.

Illustration et photos © Lockheed-Martin.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

12 réponses

  1. Très belle ligne, il a un air de l’Espadon de Blake et Mortimer.
    Très intéressant de voir qu’il y a une étude pour un retour à un avion de ligne qui dépasse MACH 1, dossier à suivre

    1. effectivement il y a de cette inspiration à mon avis également.
      la combinaison d’éléments prélevés sur d’autres appareils n’a pas seulement pour but de réduire le coût de développement.
      il s’agit également et surtout d’utiliser des pièces au fonctionnement sûr et éprouvé pour éviter tous les risques dus au développement à partir de pièces entièrement nouvelles.
      en diminuant le nombre de ces pièces entièrement nouvelles on réduit les risques de mauvais fonctionnement et on concentre les études sur ces pièces nouvelles.
      la dérive et le positionnement du réacteur ne seraient ils pas inspirés de ceux du Lockheed Tristar?

    2. Je ne veux pas avoir l’air désobligeante mais je ne pense pas que les ingénieurs que l’entreprise aéronautique la plus compétitive du monde se soient inspirés d’un BD belge des années 60. Par contre je suis d’accord que la ressemblance est troublante.

  2. Je ne veux pas jouer les rabats-joie mais cette pointe avant bien allongée est le résultat d’études de diminution de bangs soniques entamées lors des essais en vol de T-38 (pas sûr du type d’avion) avec pointe avant modifiée
    Seul point commun avec l’avion de Blake et Mortimer est cette pointe avant, le reste de l’avion est complètement différent
    On note la bosse avant l’entrée d’air qui sert de piège à couche limite et quelques ajouts de « rattrapage »:
    – Les plans canards
    – Les mini plans horizontaux en haut de la dérive

  3. Petite galejade mais le cockpit , c’est pour que TOM CRUISE pilote le coude ou dessus de la portiere ou ils ont prévu de mettre un mécano sur l’aile comme en 1940, parce que niveau visibilité, c’est pas terrible. Le concorde avait le mérite de laisser voir un peu le fond de la piste.

    1. Bonjour raphael. Oui le cokpit n’offre aucune vision traditionnelle vers l’avant. Pour contourner l’absence de fenêtres de cockpit à l’avant, le pilote doit s’appuyer sur un système de vision eXternal (XVS) qui se compose d’un écran 4K puis d’un ensemble de caméras haute résolution orientée vers l’avant.

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