Verra t-on bientôt des avions de combat européens sécuriser le ciel d’Ukraine ?

C’est une petite phrase prononcée hier soir par le Président de la République Emmanuel Macron et qui a déjà mis le feu aux poudres. Il a déclaré : «Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique rien ne doit être exclu». Et cela nous ramène à un des plus vieux débats qui touchent les chancelleries européennes depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine à savoir le déploiement d’avions de combat afin de créer une bulle de sécurité air-air au-dessus de ce pays. Une solution qui pourrait donc bien exister dans les mois à venir, au grand dam de Moscou.

Outre Emmanuel Macron on retrouvait donc à l’Élysée vingt-et-un chefs d’états et/ou de gouvernement européens. Le président français a voulu aller au-delà de l’Union Européenne sans pour autant faire appel à l’OTAN. C’est pourquoi Joe Biden et Justin Trudeau n’étaient pas invités. Car l’une des solutions pour stopper l’agression russe de l’Ukraine pourrait bien passer par l’Europe… au sens continental du terme.

Et l’une des options les plus facilement envisageables est bien le déploiement d’avions de combat. Dassault Aviation Mirage 2000 et RafaleEurofighter EF-2000 Typhoon, General Dynamics F-16 Fighting Falcon, Lockheed-Martin F-35 Lightning II, et autres Saab JAS 39 Gripen pourraient bien faire pencher la balance en faveur de la paix. La vraie, pas celle prônée par le Kremlin à grands coups d’annexions et de privations. Bien sûr une telle opération internationale ne pourra pas se faire sans les plus grandes forces aériennes européennes. Et les avions de combat ne seront qu’une partie des avions déployés au-dessus de l’Ukraine ou à proximité de celle-ci. Il faudra aussi des AWACS, des ravitailleurs en vol, et… des unités de recherches et de sauvetages au combat dignes de ce nom. Car envisager de déployer des avions d’armes et de soutien c’est aussi accepter qu’ils soient descendus par l’ennemi. Et qu’il faille donc aller secourir les pilotes et/ou équipages en question. L’Ukraine étant voisine de la Pologne, de la Roumanie, et de la Slovaquie ces pays pourraient parfaitement accueillir des hélicoptères type AgustaWestland AW.149, Eurocopter EC725 Caracal, et autres Sikorsky S-70 Blackhawk alliés.

Aeronautica Militare, Armée de l’Air et de l’Espace, Composante Air, Ejercito del Aire y del Espacio, Força Aérea Portuguesa, Koninklijke Luchtmacht, Luftwaffe, ou encore Royal Air Force pourraient opérer conjointement pour ramener la paix et la sécurité en Europe. Car c’est là la limite acceptable actuellement par les opinions publiques européennes, que les troupes rétablissent et maintiennent la paix. Pas qu’elles attaquent la Russie. Rappelons nous que c’est un idéal de paix qui a toujours animé l’UE depuis le traité de Rome en 1958, jamais une volonté de guerre.

Pour autant en attendant la France et une majorité des vingt-et-un états présents ont annoncé de rapides livraisons à l’Ukraine de moyens militaires : obus d’artillerie, bombes guidées et missiles de croisière pour les avions de combat, et munitions navales. Durant toute sa conférence de presse le Président de la République Emmanuel Macron a martelé deux expressions : «sécurité en Europe» et «stabilité de l’Europe». Il n’a jamais parler de faire la guerre en Europe. Livrer des armes de guerre oui envoyer des troupes combattantes c’est autre chose. Par contre des troupes de sécurité et de stabilité là c’est totalement dans l’air du temps.

Peut-être pourra t-on voir évoluer des patrouilles mixtes F-35A Lightning II et Rafale F4. Qui sait ?

Cependant croire que les Européens réussiront à se mettre d’accord du jour au lendemain c’est mal les connaître. Le cheminement de la volonté française de stabiliser l’Europe par la paix prendra du temps. On n’est donc pas prêt de voir des Typhoon FGR.4 de la RAF guidés par un E-3F SDA de l’Armée de l’Air et de l’Espace au-dessus de l’Ukraine. Il faudra sans doute attendre la fin de l’année ou plus vraisemblablement l’année prochaine.
La Russie est prévenue : les Européens ne comptent pas laisser tomber l’Ukraine.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace et Força Aérea Portuguesa.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

25 réponses

  1. Parler de moyens et d’aide, c’est très bien. Concrétiser ses paroles, c’est encore mieux. Pour l’instant, la Russie est bien prévenue « qu’il n’y a pas de consensus européen pour envoyer des troupes au sol », et ce, depuis le début des hostilités. Vu la façon dont les dirigeants européens ergotent sur l’envoi de missiles aux Ukrainiens, comme le dit si bien Arnaud, « on n’est donc pas prêt » de voir des avions des forces aériennes européennes dans le ciel ukrainien. Faute de réelle Europe de la Défense, nous risquons d’arriver comme les carabiniers : trop tard.

  2. Mon commentaire ne sera pas argumenté mais pas mal de psychologues qui ont fait l’étude de Vladimir ont rapidement conclu que ce genre de profil ne comprend que la violence et les rapports de force. Surtout avec ce genre de pays, il faut pratiquer la politique du fait accompli. En gros, on envoie des avions et des troupes professionnelles avec le mandat européen sur l’épaule et on dit a Poutine, soit tu recules soit on bastonne. Et des que tu traversera l’espace aérien souverain de l’Ukraine, tu prends une volet de plomb. Puis pas besoin d’envoyer des avions, une quinzaine de batterie de missiles pour creer une bulle. Voila c’est pas du tout argumenté, ca sent bon le y’akafautquon mais j’aime pas les brutes peu importe leur drapeau.

  3. Installer quelques systèmes patriot, samt-p ou Iris en Slovaquie, Roumanie et Pologne à 5kms de la frontière ukrainienne avec radars et lanceurs, avec ordre d’abattre tout ce qui vole à portée de tir y compris au dessus de l’Ukraine avec accord des autorités ukrainiennes. Histoire de construire une bulle où l’Ukraine pourrait former ses personnels avec nos instructeurs sur son sol ou développer son industrie de l’armement. Voilà comment s’engager plus fortement sans risquer une confrontation directe avec les russes. J’aimerais voir la réaction de tonton vlad le denazificateur. Oserait il frapper un pays de l’UE-OTAN?… on enverra jamais d’avions dans le ciel ukrainien par peur de déclencher la 3ème guerre mondiale, par contre ce type de bulle antiaérienne serait jouable

  4. Bonjour,
    Ce qu’il faut c’est leur livrer en quantité une seul type d’avion (à la limite deux).
    Cet avion simple faible et léger doit avoir été fabriqué a des milliers d’exemplaires, dont on connais l’entretien sur le bout des doigts et dont on maitrise depuis longtemps la chaine logistique.
    Le nombre et une chaine de logistique de soutien unique.
    En clair beaucoup de F-16.

    1. Mais il continuerait comme maintenant à bombarder depuis son sol à l’abri des tirs de la DCA occidental très affûtée…
      Les F-16 en nombres…est la seule solution et réponse valable avec des missiles FOX-3.

  5. Sans l’Amérique, sans l’USAF, vous me faite rire…
    Nous sommes gouverner par des gens qui ne connaisse pas l’armé, qui ne connaisse que des coupés budgétaire. j’attends la réponse de Poutine, je la connait déja. On vas rire!!!!

      1. Même si ce n’est pas un coupé, ma voiture est budgétaire…
        Elle roule plus aux taxes qu’au carburant…

        Petite digression totalement inutile, qui ,j’espère, détendra les commentaires que je trouve, systématiquement, un chouilla… »tendus » dès qu’il s’agit du conflit russo-ukrainien…
        Sinon, ça doit être ce satané #@%$&&$$ de correcteur…il me fait très souvent la même chose.

  6. Faut pas rêver, il n’y aura jamais de confrontation directe entre un des membres de l’OTAN et la Russie, ce serait la 3eme guerre mondiale… On le sait, ils le savent…

    tant que ce sont des « mercenaires de l’OTAN » qui utilisent les systemes avancés de DA passe encore mais voir des chasseurs occidentaux ou des soldats occidentaux contre leur équivalent russe… impossible

    redevenons sérieux. Ce conflit se terminera très certainement avec une paix forcée, des territoires ukrainiens annexés, une Ukraine dévastée, endettée mais qui rejoindra l’UE à défaut de l’OTAN, une Russie sous sanctions multiples avec des problèmes divers, une croissance en berne mais en reconversion afin de combler ses importations d’électronique, l’OTAN a ses portes, un successeur a Poutine dans le m^me bois (parce qu’un russe est un russe au final…)

      1. Un tel scénario « à la coréenne » est parfaitement envisageable… mais pas vraiment idéal : avec d’un côté, la Russie – pays continent – ayant des ressources gigantesques avec des capacités de nuisances tout aussi importantes et de l’autre, des nations européennes démocratiques ne voulant surtout pas revivre les accords de Munich en obtenant la paix dans le déshonneur pour finir par avoir la guerre et… le déshonneur (dixit W. Churchill).
        Cependant, cette situation d’une ligne de front « figée » serait un coup d’arrêt à la volonté expansionniste de l’abominable poutine des neige. Car tel un voyou de quartier, il ne comprend que le rapport de force. Son annexion de la Tchétchénie fin des années 90 début 2000, puis de la Crimée en 2014 avaient fait réagir bien mollement et en ordre dispersé toutes les Chancelleries occidentales. Pour le camarade Vlad, cela signifiait un blanc seing pour sa prochaine conquête ukrainienne. Manque de bol pour Vlad, nos politiques se sont quand même souvenus de l’Histoire des années 30 et préfèrent investir aujourd’hui dans un conflit régional qui nous coûte cher et mais qui coûte désormais encore plus cher – et pour longtemps – à la Russie.
        D’ores et déjà, Vlad et la voyoucratie qu’il représente y réfléchira à deux fois avant de vouloir envahir les pays Balte, la Moldavie, la Pologne et j’en passe…. C’est déjà une victoire en soit. Mais encore bien insuffisante. L’Ukraine doit gagner cette guerre. Il en va aussi de notre crédibilité et nous évitera – peut-être – une troisième conflagration sur notre continent qui nous serait fatale comme l’histoire de Carthage et de ses trois guerres puniques.

    1. Tu rêve en couleur Poutine ne s’arrêtera pas tant que personne ne l arrêtera. Après l Ukraine d’autres pays suivront. Que tu le veuille ou non l’OTAN devra intervenir.

  7. E.Macron est adepte des phrases « choc » comme celle là. Il aime être au centre de la scène et les projecteurs braqués sur lui. Je ne pense pas qu’il faille apporter plus d’importance à cette phrase. Il l’a prononcé sans doute pour faire réagir, prendre le pouls des alliés occidentaux. Rien que les États-Unis, l’Espagne, la Pologne, la République tchèque, l’Allemagne et le Royaume-Uni, pour ne citer qu’eux, ont laissés une fin de non recevoir. Et il faut se rendre à l’évidence, on ne fera rien sans l’appui des États-Unis.

    1. Méthode Couet? 🙂
      Sinon avec le retour probable de Trump, à 1ère vue, on penserait que c’est une mauvaise chose en ce qui concerne l’aide à l’Ukraine et l’OTAN mais paraît-il que cela pourrait réveiller la conscience des pays européens avec le spectre d’une victoire russe

  8. Bonjour,

    Il me semble que Macron a fait l’unanimité contre lui sur ce sujet délicat (USA, Allemagne, Pologne, Italie, Espagne et j’en oublie).
    Il n’y aura pas d’intervention directe des armées de l’OTAN dans ce conflit régional.

    1. Que les Américains soient en désaccord c’est normal le Président de la République ne les avait pas invité. Il place son initiative sous l’égide européenne (c’est d’ailleurs stipulé dans l’article) et même si pour l’instant certains la jouent petits bras l’idée a été lancée et elle fera son chemin auprès de nos partenaires. La Grèce, la Norvège, et le Portugal y sont d’ailleurs favorables.

      1. Entièrement d’accord avec vous Arnaud. Il y a deux ans, l’Allemagne, pour ne citer qu’eux, consentaient du bout des doigts à fournir… des casques et des gilets pare-balles aux Ukrainiens. Deux ans plus tard, ce sont des chars Léopard et des F16 qui sont livrés ou en passe de l’être. On monte en gamme parce le camarade Vlad fait monter les enchères.
        L’idée d’une présence aérienne et/ou terrestre occidentale en Ukraine fera son p’tit bonhomme de chemin.

      2. Salut ARNAUD et les passionnés (ées),

        Nous venons d’assister à un enterrement de 1ère classe de l’initiative et de la mise en garde à POUTINE par MACRON..!
        On aurait donné un chèque en blanc à POUTINE, c’était pareil…. comme en 2022, juste au moment de l’invasion, lorsque les alliés et en particulier les USA, ont averti clairement qu’il n’y aurait pas d’intervention de soldats US en UKRAINE.
        « Mr POUTINE, la porte est en grande ouverte, je vous en prie, entrez donc, faites vos emplettes comme bon vous semble….! – RE-BE-LOTTE ….!
        Comment ce faux-cul de SCHOLZ, et je pèse bien mes mots, invité de MACRON qui plus est, peut se permettre à ce point de « savonner la planche » d’ un allié, soit disant son 1er partenaire économique, 2ème puissance économique et 1ère puissance militaire de l’UE ?
        C’est PITOYABLE, à la limite de la TRAHISON, et très INCONSCIENT de sa part, alors que justement le but de MACRON était d’insérer dans la tête de ce dictateur de POUTINE, le doute et la crainte d’une intervention plus musclée des alliés occidentaux…! Lui qui ne connait que le rapport de force et la manipulation….! Au pire, il devait fermer sa « Gueule » !, même s’il n’était pas de cet avis, cela n’engageait alors que MACRON…..!
        Pour le compte, c’est Raté…. ! POUTINE doit se marrer quand il voit ce couple franco-allemand, style « je t’aime, moi non plus »…aussi convaincant que dans la gestion des projets SCAF et MGCS ….!
        Aéronautiquement,

  9. Macron a eu raison de secouer le cocotier européen. Si les Allemands et les Polonais sont des lâches j’espère bien qu’il s’aura convaincre les Britanniques. Le PM hollandais est prudent car il ne veut pas griller ses cartouches comme futur SG de l’OTAN.

  10. Le 5 février dernier, le ministre de la défense polonaise a déclaré « prendre très au sérieux » la possibilité d’une guerre IMMINENTE avec la Russie. En janvier, Mr Pistorius déclare que les russes pourrait rentrer en guerre contre la communauté Européenne (ou un de ces pays) « dans les 5 à 8 ans ». La Suède, nouvellement admise dans l’OTAN (même si elle a les mêmes standards depuis longtemps), se déclare être un « Hub » pour les soldats de l’alliance.
    Dans le même temps, le congrès US bloque une aide trés importante pour l’Ukraine, et chacun déclare que la Russie ne doit pas gagner ce conflit.

    Macron nous dit qu’il n’y a pas d’accord pour assumer l’envoi de troupes actuellement, mais que cette question n’est pas à jeter pour l’avenir..
    Montrez-moi où est la différence entre ce qui c’est dit à Paris ces jours-ci et ce que les autres ont dit depuis 2 mois ou plus.

  11. Selons leur croyance, ils imaginent instaurer une dictature en France après les élections européennes ou les élections présidentielles 2027 qui feraient fermer tous les blogs et sites du net en fr, qui déplairait à ces allumés de la basse-cour…
    Où est la question ou l’information concernant l’aviation en général ?

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