L’Europe du Nord, nouvel El Dorado de l’Apache Guardian?

Les menaces que la fédération de Russie fait peser sur la sécurité en Europe septentrionale pourrait bien servir Boeing et sa dernière évolution du mythique AH-64 Apache. En parallèle du salon Eurosatory qui s’est tenu la semaine dernière en banlieue nord de Paris l’hélicoptériste américain a confirmé avoir des discussions avec la plus part des pays baltiques et scandinaves. Les pourparlers ont également porté sur une possible mutualisation d’achat d’AH-64E Guardian entre certains pays. Reste que d’autres hélicoptéristes, notamment européens, se trouvent forcément en embuscade.

Il y a quelques semaines l’alliance Atlantique célébrait son 75e anniversaire, tandis qu’en 2023 elle s’élargissait à la Finlande avant cette année de s’ouvrir à la Suède. Désormais toute l’Europe du Nord est alliée, ouvrant ainsi de nouvelles prospections pour le marché des hélicoptères de combat. Mais au final c’est bien la guerre menée par la Russie contre la démocratie ukrainienne qui pourrait précipiter sept pays européens dans les bras de Boeing, ou plutôt entre les pâles de ses rotors. Ces pays sont de deux groupes différents. On a d’un côté l’Estonie, la Lettonie, et la Lituanie. De l’autre on retrouve le Danemark, la Finlande, la Norvège, et la Suède. Et donc à chaque fois le même hélicoptère de combat : le Boeing AH-64E Guardian.

De ces sept pays seul le Danemark aligne actuellement des hélicoptères armés dédiés aux opérations aéroterrestres. Il s’agit en fait d’une petite dizaine de monoturbines légers Eurocopter AS.550C2 Fennec d’origine franco-allemande. Ils sont armés de missiles antichars et de mitrailleuses en nacelles. Si ces onze hélicos ne sont pas encore dépassés ils le seront à coup sûr dans quelques années. Et ça les gens de chez Boeing le savent bien. Dans le même temps ils savent que les Finlandais et les Suédois craignent désormais les réactions de la Russie et les menaces qu’elle fait peser sur leurs sécurités respectives. Et même si les hélicoptères de combat comme le Kamov Ka-52 Hokum-B et Mil Mi-28 Havoc ont démontré en Ukraine leurs limites de telles machines demeurent efficaces dans une tactique conjointe de défense comme l’OTAN en offre.

C’est pourquoi lors du salon séquanodionysiens d’Eurosatory 2024 s’est dessiné une possibilité de commande mutualisée entre le Danemark, la Finlande, et la Suède. Il est d’ailleurs question d’y ajouter la Norvège. Quid des trois républiques baltes ? La mutualisation risque d’être plus délicate puisque les Lettons n’épousent pas les mêmes vues tactiques que les Estoniens et les Lituaniens.

Affaire (donc) à suivre

Photo © US Army