US Air Force et US Navy développeront séparément leurs chasseurs de 6e génération.

Alors que l’idée d’un SCAF navalisé fut acceptée dès le départ par les partenaires allemands et espagnols de la France il semble bien qu’un chasseur de 6e génération suivant la même voie ait été refusé par le Pentagone. Les Européens seraient t-ils plus intelligents que les Américains sur ce coup là, ou tout le moins plus pragmatique ? C’est un peu l’idée que l’on pourrait se faire maintenant que l’on sait que l’US Navy devra développer son NGAD indépendamment de celui de l’US Air Force. Un programme connu en fait sous son surnom de F/A-XX.

Il y avait jusque là aux États-Unis deux camps. Celui qui regroupait des gens voulant travailler ensemble sur un programme commun et celui qui se composait de personnes préférant travailler chacun dans son coin sans avoir à rendre de compte à son voisin. On pourrait presque y voir une allégorie de l’Amérique de cette fin d’année 2024 mais il s’agit en fait bel et bien des femmes et des hommes grenouillant autour du programme NGAD, ou désormais des programmes NGAD. Car l’US Air Force et l’US Navy n’opèreront pas main dans la main sur ce coup là. Ils n’auront pas de chasseurs Next Generation Air Dominance communs.

Pourtant jusqu’à récemment certains y croyaient encore, s’appuyant sur le réussite du programme Joint Strike Fighter qui avait vu s’opposer le Boeing X-32 et le Lockheed-Martin X-35. Finalement cela n’aura été qu’un galop d’essais, les militaires américains seront retournés dans leurs travers d’antan. Boeing, Lockheed-Martin, et Northrop Grumman devront donc développer leurs avions de combat de 6e génération indépendamment l’un de l’autre. Ce qui n’est pas forcément pour déplaire aux avionneurs car cela implique des subventions publiques américaines multipliées par deux.

Désormais donc NGAD ne concernera que le programme de l’US Air Force tandis que celui de l’US Navy va officiellement devenir le FA/-XX qui était jusque là son surnom officieux. Derrière les constructeurs des parties pilotés, les avions de 6e génération, on retrouvera aussi les constructeurs de drones. Les principaux aujourd’hui en lice sont Boeing, General Atomics, et Kratos Aerospace.

Au moment où le NGAD semble mal partie il n’est peut-être impossible que l’US Navy ait fait un choix judicieux. Il n’en reste pas moins que le grand perdant dans cette affaire soit… le contribuable américain. Il devra en effet payer deux fois pour des programmes finalement très proches l’un de l’autre.

Affaire à suivre.

Illustration © Boeing Company


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 Responses

  1. Le Mc Donnel Phantom II est loin, mais ce fut un bel exemple d’avion, si mes souvenirs sont bons, créé pour la Marine, et qui fut utilisé par tous. Qui plus est, un « best-seller » international.

    1. Utiliser un avion marin pour des opérations terrestres uniquement n’est pas idéal car la partie de la structure imposée par la navalisation est inutile concernant la masse et le volume utiles.
      D’autre part, le Phantom s’imposait grâce à ses moteurs puissants mais trop fumants aussi et il y a eu plein de développements concernant le système d’arme.
      Pour moi, le Phantom est un avion moyennement réussi.

      1. Bonjour James,
        Peut-être que vous ne connaissez pas l’histoire du McDonnell Douglas F-4 Phantom II. Il a volé le 27 mai 1958 et est toujours en service en Grèce, en Iran et en Turquie. 5 195 exemplaires furent produits et il combattit avec succès dans de nombreuses guerres. Ce fut un grand succès, en plus d’être l’un des avions les plus admirés des passionnés.
        Les limites que vous évoquez à l’usage « terrestre » d’un avion embarqué sont en réalité très réduites. Je cite le Ling-Temco-Vought A-7 Corsair II, le Douglas A-4 Skyhawk et enfin le McDonnell Douglas F/A-18 Hornet, également utilisé avec succès depuis le sol. Et les utilisateurs étaient tous satisfaits.
        Le choix de développer deux avions différents découle d’expériences passées peu positives. Notamment le General Dynamics F-111 Aardvark, mais aussi le Lockheed Martin F-35 Lightning II.
        Cela explique la décision. Peut-être faux mais compréhensible.
        En outre, certains avions terrestres ont été adaptés avec succès à un usage naval. Le F-86 Sabre a été développé pour une utilisation embarquée, donnant naissance aux FJ-2, FJ-3 et F-4 Fury. Le Dassault Rafale a plutôt été conçu pour un double usage.
        Traduit avec Google

        1. Ne vous en faites pas Vittorio James a une culture aéronautique très importante, très vaste, sans doute plus étendue que la mienne.

        2. @Arnaud,
          Vous êtes bien modeste, il y a plein de choses que j’ai appris de vous sur ce site, je ne suis qu’un curieux qui essaie de comprendre la science, en particulier celle qui touche à l’aviation.
          @Vittorio
          Je ne remets pas en cause le succès du F-4, je dis juste que l’avion a su évoluer malgré une conception aérodynamique un peu ratée au départ, vers un avion avec un bon système d’arme et aussi grâce à de bons moteurs, de toute manière, les clients n’avaient pas beaucoup de choix d’avions d’arme US à l’époque, je dis bien US car ces clients étaient déjà sous influence US.
          C’est normal qu’il y ait peu d’exemples de programme d’avion avec 2 versions air et marine, vu qu’il y a très peu de pays qui ont une aéronavale digne de ce nom.

    2. Bonjour Jyvaut et Arnaud,
      Plus près de nous, le Lockheed-Martin Lightning II a été conçu pour trois armes. Les besoins des uns et des autres ont considérablement alourdi la facture et les délais de mise au point. Peut-être cette expérience a-t-elle refroidit les projets futurs ? Les volumes de commande généralement atteints permettent aux États-Unis de financer deux projets. Les 3 industriels doivent toutefois se frotter les mains.

  2. Concours JSF, le X-35 n’avait pas trop de mal à s’imposer face au X-32, vu la « gueule » de ce dernier.
    Pour le concours suivant, ce n’est pas complètement négatif si l’USAF et la Navy développent leur propre avion, la version Air n’étant plus contrainte de tenir compte des exigences des opérations sur PA ou de la version STOVL qui imposait un seul moteur.

  3. Bonjour , d ‘ emblée mes excuses pour ma vulgarité : comment peuvent-ils être aussi **** ? Certes il y a l ‘ exemple du F « je ne sais pas passer mach 1  » – 35 et les dérives budgétaires et commerciales , désormais dans la légende. Le fait qu ‘ entre temps les drones et autres munitions suicides avec ou sans intelligences artificiels soit devenu des standards .
    C ‘ est un mode de pensée digne de nos énarques , qui découvrent Linux et son horrifié par son ROI , mais bon , il faire tournée les usines

    1. @ Rémy
      Sauf qu’il y a des éléments importants dissimulé (ce site n’y est pour rien).
      L’Air Force pousse pour un appareil furtif.
      En plus des problèmes induits par le poid des éléments furtifs, il y a celui des formes qui distribuent le retour radar dans des directions optimisée pour les détourner des récepteurs.
      Et parmi ces éléments, il y a l’empennage, cette surface verticale qu’un aéronef se posant sur la surface d’un cour de tennis ne peut simplement pas ignorer.
      C’est pour cela que le SCAF propose un empennage papillon et des ailes en flèche, car la solution delta double empennage n’est pas efficace pour se poser avec un contrôle suffisant.
      D’autre part , Boeing profitera sûrement des acquis du super Hornet pour proposer un prototype efficace…

  4. Sa me rappelle l’histoire du F-111 prévu pour l’USAF et l’US navy. Finalement la Navy n’en a pas voulu et c’est ce qui a donné naissance au F-14 Tomcat.

  5. Un bon avion « marin », fera un bon avion « terrestre »…
    Bizarre de mettre avion et terrestre ensemble, mais bon…
    L´inverse n´est pas forcément acquis…
    Tant que les égos et autres copinage ne sont pas dans le devis de masse, ça peut passer…

    1. Et pourquoi l’amitié (pas le copinage) et les relations (commerciales globales) ne devraient elles pas être prises en considération ? (Même si vous n’avez jamais dit le contraire !) J’ai besoin d’un avion qui vole à mach 1,5. Deux candidats se présentent. Le premier propose de m’acheter des macaroni, des mercedes ou des camembert et l’autre me dit qu’il n’est intéressé par rien de ce que je vend. J’achète quel avion ? Celui qui vole à Mach 1,6 ou celui qui vole à Mach 1,9 ?

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