L’Aviation Royale Canadienne baptise ses futurs aéronefs d’entraînement.

Sans vouloir froisser nos amis québécois l’Aviation Royale Canadienne, au niveau de ses traditions, c’est parfois un doux mélange de Royal Air Force et d’US Air Force. Ce mercredi 28 mai 2025 le lieutenant-général Eric Kenny, actuel chef d’état-major de l’ARC, a dévoilé les schémas de livrée des trois futurs avions d’entraînement canadiens. Il a également présenté leurs désignations et leurs patronymes. À titre très personnel j’en ai trouvé des plus sympas que d’autres.

En octobre 2023 l’ami Marcel nous présentait une super rétrospective des avions d’entraînement de l’Aviation Royale Canadienne, suite au centenaire de celle-ci. Cette force aérienne ne se repose pas sur ses lauriers et vient donc de présenter trois modèles d’avions et un d’hélicoptères qui viendront bientôt garnir ses rangs. Histoire de clouer le bec des mauvaises langues tous ne sont pas de facture américaine, loin s’en faut. Les constructeurs européens ont même la part belle.

Actuellement le cursus de formation au Canada est réalisé sur Grob CT-102A Astra d’entraînement primaire avant de passer sur Beechcraft CT-156 Harvard II d’entraînement intermédiaire et avancé. Des Beechcraft CT-145A Super King Air assurent eux la formation aux multi-moteurs tandis que des Bell CH-139A Jet Ranger assurent eux la formation sur voilure tournante. On voit ici une nette prépondérance aux machines conçues et construites aux États-Unis.

D’ici quelques mois arriveront les quatre nouvelles machines. Il y aura du changement, et même en profondeur. Au niveau de la formation de base ce ne sera pas flagrant puisque le Grob CT-102B Astra II viendra remplacer le CT-102A Astra. En fait l’Aviation Royale Canadienne a fait le choix d’une forme de continuité en passant du Grob G.120 à moteur à pistons au G.120TP turbopropulsé. Par contre élèves et instructeurs verront la différence en terme d’instruction intermédiaire et avancée. Le Pilatus CT-157 Siskin II d’origine suisse va offrir beaucoup plus de patate et un cockpit résolument high tech aux pilotes. La formation multi-moteurs se base un peu sur le même principe que celle des avions d’entraînement initial. Le Beechcraft CT-145E Expeditor II qui remplacera le CT-145A Super King Air est basé sur la même cellule d’avion, mais avec des équipements différents. Grosse nouveauté par contre au niveau des hélicos puisque là où le Bell CH-139A Jet Ranger était monoturbine l’Airbus Helicopters CT-153 Juno sera lui biturbine. Autre grosse nouveauté l’absence du H pour Helicopter dans sa désignation remplacé par le T pour Training. Le schéma de livrée jaune et bleu nuit est des plus élégants.

Si le nom de baptême, le patronyme d’Astra II n’est jamais que la continuité de l’Astra d’origine les trois autres sont assez intéressant. Le PC-21 va donc s’appeler Siskin II, en référence au célèbre biplan de chasse de l’entre-deux-guerres Armstrong Whitworth Siskin qui connut une fin de carrière dans la formation avancée. De même le Super King Air 260 nommé Expeditor II fait référence au fameux Beechcraft C-45 Expeditor de transport léger de la Seconde Guerre mondiale. Enfin le choix de Juno pour les H135 d’entraînement permet un lignage avec les Juno HT.1 en service au Royaume Uni.

Il est à noter qu’un Bombardier CT-142Q Citadelle (en français dans le texte) fera son apparition un peu plus tard afin de mener des missions d’entraînement à la guerre électronique et aux systèmes de combats aériens en remplacement des actuels De Havilland Canada CT-142A Gonzo. Le CT-142Q sera basé sur le Dash 8Q-400.

Illustrations © Aviation Royale Canadienne