Le remplacement futur des Xingu refait surface.

C’est avec le Dassault Aviation Rafale le seul avion commun à l’Armée de l’Air et de l’Espace et à la Marine Nationale.  L’Embraer EMB 121 Xingu est cependant beaucoup moins mis en avant que le chasseur omnirôle, et pour cause : son rôle est plus discret. Avion d’entraînement multi-moteurs il est désormais en voie d’obsolescence et sa succession redevient d’actualité. Depuis deux ans ce programme connu comme ATEF, pour Avion de Transport Entraînement du Futur, semblait en stand-by.

C’est en 2022 dans l’engouement général suscité par le plan de relance post-Covid-19 que le programme ATEF a été lancé. On pouvait alors croire que le ministère des Armées allait rapidement trouver un avion commun à l’Armée de l’Air et de l’Espace et à la Marine Nationale afin de remplacer ces Xingu en service depuis plus de 40 ans et qui aujourd’hui accusent vraiment le poids des ans. Finalement l’Avion de Transport Entraînement du Futur n’aura pas été le programme d’avion école le plus prioritaire pour les décideurs de Balard qui lui ont préféré le Mentor ayant débouché sur la commande de Pilatus PC-7 MKX d’origine suisse.

Sauf que la semaine dernière, à la veille même de l’inauguration du 55e Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, le ministère des Armées se rappelait au bon souvenir des avionneurs. Sa puissante Direction Générale de l’Armement a émis officiellement le cahier des charges relatif à l’achat du futur remplaçant des actuels trente-trois Xingu, vingt-deux pour l’Armée de l’Air et de l’Espace et onze pour la Marine Nationale. La compétition est donc lancée. Les avionneurs n’ont pas le temps de trop tergiverser puisqu’ils doivent avoir rendu leur copie à la DGA au plus tard le mardi 19 août 2025. L’été sera chaud pour eux.

Comme nous vous l’avions présenté il y a deux ans la nécessité première de l’Avion de Transport Entraînement du Futur est que l’appareil soit un bimoteur. Qu’il soit turbopropulsé ou à réaction n’est pas précisé. Autant dire que l’un des fleurons français, le Daher TBM960 n’a aucune chance. Selon toutes logiques une telle compétition devrait tourner autour du Beechcraft Super King Air 260 américain, actuellement en cours de déploiement dans l’US Navy comme T-54 Marlin II, du Diamond DA62 autrichien, ou encore du Piaggio P.180 Avanti italien. Cependant le recours par la Royal Air Force à des jets pour cette mission depuis des décennies, se souvenir de feus les Hawker-Siddeley Dominie T Mk-1, pourrait donner des idées aux Français.

Et là les solutions existent au travers de l’Eclipse Model 550 américain, de l’Embraer EMB 500 Phenom 100 brésilien, déjà en service dans la dite RAF, du Honda HA-420 HondaJet japonais, ou encore du Pilatus PC-24 suisse pour ne citer qu’eux. Et Dassault Aviation dans tout ça ? Son plus petit modèle est le Falcon 2000 sans doute un peu trop gros pour succéder au Xingu… et aussi trop onéreux pour devenir un simple avion d’entraînement.

On ignore à ce stade si la fonction d’entraînement des Dassault Falcon 10 MER sera repris ou non par l’ATEF, la Direction Générale de l’Armement étant restée inhabituellement floue sur le sujet.

Affaire donc à suivre.

Photo © Marine Nationale.