La décision de Madrid de se détourner du F-35A Lightning II n’est pas sans créer des débats au sein de l’Ejercito del Aire y del Espacio. Et le premier est de choisir l’avion qui devra remplacer d’ici 2030 les actuels EF-18A+/B+ Hornet d’origine américaine, aujourd’hui à bout de souffle. Depuis environ un an le nom du Rafale F4 français revient périodiquement, un peu comme un épouvantail qui serait sensé effrayé les autres candidats. Pourtant un d’entre eux semble vouloir le disputer au chef d’œuvre clodoaldien : le TF Kaan turc.
Quel avion estampillé OTAN peut réellement remplacer le Lockheed-Martin F-35A Lightning II auprès des Espagnols ? En terme de furtivité seuls le KAI KF-21 Boramae sud-coréen et le TAI TF Kaan turc semblent pouvoir rivaliser, à condition bien sûr qu’ils soient réellement furtifs, au sens propre du terme. Et ça, ça reste à démontrer ! En terme de polyvalence on ne sait rien d’eux, ils n’en sont encore qu’à la phase avancée de leur développement. Le KF-21 Boramae entrera en service entre 2026 et 2027 et le TF Kaan pas avant 2030. Jusque là on n’en saura pas plus sur leur polyvalence, sur le fait qu’ils soient au moins aussi multi-rôle que l’avion américain.
Car malgré ses nombreux défauts le Lockheed-Martin F-35A Lightning II est bien ce pourquoi il a été conçu : un mètre étalon de la chasse contemporaine. Il sait à peu près tout faire, pas forcément toujours de la meilleure des manières mais là n’est pas l’essentiel. Un F-35A Lightning II au final c’est un bon intercepteur, un avion d’attaque au sol plus que respectable, et surtout un appareil capable de délivrer l’arme nucléaire américaine B61.
Alors voilà la Turquie après avoir réussi à placer son jet d’entraînement Hürjet auprès de l’Ejercito del Aire y del Espacio rêve désormais de faire coup double avec son TF Kaan. Sauf que face à lui il y a un hic. Un hic avec deux réacteurs M88, une optronique secteur frontale, et une panoplie d’armement air-air et air-sol des plus diversifiées. Mais surtout un hic qui est largement combat proven et qui a déjà été vendu dans le monde entier et notamment à trois clients en Europe en plus de la France où il a été conçu et où il est construit. Vous l’aurez compris ce hic c’est le Rafale.
Un an, à peu de choses près, que le nom du Dassault Aviation Rafale F4 tourne en Espagne auprès des pilotes. Les femmes et les hommes de l’Ejercito del Aire y del Espacio le connaissent bien. Ils approchent fréquemment ceux de l’Armée de l’Air et de l’Espace, l’affrontent lors d’exercices conjoints. Et puis entre l’avionneur de Saint-Cloud et Madrid c’est une vieille histoire. Se souvenir des Mirage IIIEE et des Mirage F1CE… serait un bon début.
Pour le gouvernement espagnol, qui a doit sans doute commencer à en avoir ras la casquette de faire le tampon entre ses homologues allemands et français, l’option du Rafale F4 serait aussi une bonne manière de s’allier Dassault Aviation dans le cadre du programme SCAF. D’ailleurs il est intéressant de voir que le nom du Rafale F4 refait surface alors même que l’on annonce une réunion très importante entre Allemands, Espagnols, et Français autour du futur chasseur de 6e génération dans les jours à venir. Les trois principaux pays doivent se retrouver lundi 24 novembre en un lieu non encore divulgué.
Rappelons que dans le cadre des projets Halcon I et Halcon II l’Ejercito del Aire y del Espacio a commandé un total de quarante-cinq Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 4 construits par Airbus Defence. Le programme de remplacement des EF-18A/B Hornet doit s’articuler comme Halcon III.
Affaire à suivre
Photo © OTAN
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